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    Evil : la meilleure série horrifique du moment n'est pas sur Netflix et vous passez sûrement à côté !
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    La saison 2 d'"Evil" est enfin disponible en France sur Salto. L'occasion de rattraper cette série horrifique intelligente et glaçante, imaginée par les créateurs de "The Good Wife", qui mêle religion, démons, exorcisme, et peurs bien réelles.

    Un an et demi après la mise en ligne de la première saison, Evil, qui avait également été proposée l'an dernier sur TF1 en deuxième partie de soirée, est de retour sur Salto avec une deuxième saison inédite dont les deux premiers épisodes ont été ajoutés vendredi au catalogue de la plateforme de streaming française.

    Une bonne occasion, pour tous les amateurs de séries fantastiques et horrifiques, de découvrir cette pépite à côté de laquelle ils seraient peut-être passés jusqu'à présent. Et qui mérite sans mal le titre de meilleure série de genre du moment, loin devant Archive 81 ou American Horror Story qui, saison après saison, n'est plus que l'ombre d'elle-même.

    Evil
    Evil
    Sortie : 2019-09-26 | 42 min
    Série : Evil
    Avec Katja Herbers, Mike Colter, Aasif Mandvi
    Presse
    3,6
    Spectateurs
    4,0
    Voir sur Paramount+

    Une série entre X-Files et L'Exorciste

    Diffusée depuis l'automne 2019 aux États-Unis, d'abord sur CBS puis sur Paramount+, Evil n'est autre que la nouvelle création de Robert et Michelle King, le duo de producteurs et scénaristes à qui l'on doit The Good Wife, son spin-off The Good Fight, Braindead, et The Bite. Rien que ça.

    Quelque part à mi-chemin entre X-Files et la série L'Exorciste, Evil raconte l'histoire de Kristen Bouchard, une psychologue clinicienne qui se retrouve à faire équipe avec David Acosta, un prêtre en formation, et Ben Shakir, un entrepreneur et technicien fidèle acolyte d'Acosta, dans le cadre d'enquêtes sur des événements relevant potentiellement du surnaturel.

    Ce trio pas comme les autres a alors la tâche de déterminer si les faits qui leur sont présentés épisode après épisode ont une explication scientifique et rationnelle, ou s'ils sont confrontés à des cas de possessions par des forces démoniaques.

    Un mystère auquel la série a l'intelligence de ne jamais vraiment répondre clairement, nous laissant le soin de frissonner devant chacune de ces sinistres affaires. Et d'assister avec jubilation au "duel" auquel s'adonnent les deux héros puisque Kristen sert, comme Scully avec Mulder dans X-Files, de contre-point scientifique et sceptique au très croyant David.

    Elizabeth Fisher/CBS

    Sous ses airs de série procédurale, avec enquête bouclée à chaque épisode, Evil surprend rapidement par la mythologie passionnante et glaçante qu'elle déploie tout au long de ses deux premières saisons. La saison 2, dont deux épisodes seront mis en ligne chaque vendredi sur Salto, allant encore plus loin dans le feuilletonnant, le glauque, et le grotesque pour s'intéresser plus profondément à ses héros, à leur peurs, et à leurs failles.

    Evil doit d'ailleurs beaucoup aux prestations de ses interprètes principaux, à commencer par Katja Herbers (Westworld) et Mike Colter (le Luke Cage de la série Netflix) qui font preuve d'une alchimie parfaite et traduisent à la perfection tout le trouble et toute la tension, à la fois professionnelle et sexuelle, qui habitent leurs personnages de Kristen et d'Acosta.

    Aasif Mandvi (This Way Up) apporte quant à lui humour et empathie au dernier membre de l'équipe d'enquêteurs d'Evil, tandis que Christine Lahti (Chicago Hope, Blacklist) et Michael Emerson (Lost) sont parfaits dans les rôles de la mère de Kristen et de Leland Townsend, le grand méchant de la série qui pourrait tout aussi bien être un terrible psychopathe qu'un émissaire du diable.

    L'horreur à la sauce King

    Après avoir redynamisé avec The Good Wife le genre judiciaire à grands coups de dialogues ciselés et de personnages complexes, les King s'attaquent ici au thriller et au genre horrifique avec l'intelligence et l'humour qui les caractérise.

    Avec son démon qui surgit de l'obscurité pour venir perturber les nuits de Kristen, sa petite fille inquiétante qui hante un jeu vidéo en réalité virtuelle, sa chanson entêtante qui obsède et pousse les plus jeunes au suicide, son bouc satanique qui semble être lié d'une manière ou d'une autre à Leland, ou encore son succube qui prend pour cible Ben dans la saison 2, Evil se révèle rapidement être une métaphore de l'Amérique d'aujourd'hui, et plus globalement de la société actuelle dans son ensemble.

    Elizabeth Fisher/CBS

    En jouant avec les codes du genre, et ses figures incontournables, allant des démons aux séquences d'exorcismes dérangeantes, la série expose les dérives des nouvelles technologies, et notamment d'internet, et semble chercher à nous avertir que la menace n'est pas à venir : elle est déjà bel et bien là. Puisque le Mal se tapit dans l'ombre, possiblement présent à chaque coin de rue, derrière chaque site web. Voire même, en chacun de nous ?

    Un propos complexe que la série se refuse à traiter de manière manichéenne, comme d'autres séries avant elle. À tel point que le téléspectateur ne peut aucunement avoir la certitude que le Bien tromphera du Mal au final.

    L'idée de cette menace démoniaque devrait d'ailleurs être plus que jamais au coeur de la saison 2 puisque le dernier épisode de la saison 1, qui voyait les héros découvrir l'existence d'une clinique de fertilité spécialisée dans la PMA qui servirait à faire naître de futurs êtres diaboliques, confrontait Kristen au plus terrible des doutes : et si Lexis, l'une des quatre filles née par le biais de cet établissement, était vouée à servir Satan ?

    Une grande question que la suite de la saison 2, ou la saison 3 déjà commandée, viendront, on l'espère, éclaircir. Et qui, ajoutée à des cas de possessions et autres meurtres en série toujours plus sombres et effrayants, font sans aucun doute d'Evil la série thriller, entre horreur et suspense, la plus passionnante, la plus exaltante, et la plus dérangeante de ces dernières années.

    Retrouvez deux nouveaux épisodes d'Evil chaque vendredi sur Salto.

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