De l'ascenseur qui déverse des hectolitres de (faux) sang dans Shining, à la boîte de nuit / douche de sang dans Blade en passant par la scène de la douche dans Psychose, les slashers Scream et le récent film d'horreur taïwanais The Sadness, les scènes sanglantes sont légions dans le cinéma de genre.
Qu'il s'agisse de petites gouttes de sang ou de cuves remplies de sirop de maïs ou autre mélange rouge et visqueux, ces scènes sont parfois à la limite du soutenable.
Saurez-vous répondre à ce quiz sur les films les plus sanglants du cinéma ?
Dès la naissance du cinéma, la question du liquide utilisé pour imiter le sang s'est rapidement posée. En 1915 pour Intolérance de D.W. Griffith, l'équipe technique utilise du sirop de chocolat. Si ce sirop foncé fait illusion en noir et blanc (c'est d'ailleurs ce qu'Alfred Hitchcock utilise pour Psychose), l'arrivée de la couleur au cinéma va rapidement changer la donne.
On utilise alors du sirop de maïs mélangé à du colorant alimentaire. En 1960, le maquilleur de cinéma Dick Smith ajoute à ce mélange de l’oxyde de zinc et de Photo-Flo, un agent toxique utilisé dans le développement de photo. L'effet est là mais le liquide rougeâtre ne doit pas entrer en contact avec les muqueuses des comédiens. Contraignant.
La formule change souvent selon l'effet recherché et l'utilisation : liquide pour des jets de sang ou plus visqueux. Les mélanges peuvent donc varier mais il est souvent question de denrées alimentaires : maïzena, marc de café, sirop, coulis, sauce ou composés chimiques tels que le thiocyanate de potassium ou le chlorure de fer dont le mélange donne un couleur très proche de celle du véritable sang.
Warner Bros
La cultissime scène de l'ascenseur dans Shining de Stanley Kubrick a nécessité 300 gallons de faux sang (environ 1150 litres). La scène a été tournée en studio, à une échelle réduite avec 4 caméras. L'ascenseur, rempli de faux sang très liquide, commençait à fuir et il a fallu maîtriser l'ouverture des portes pour que la pression soit la bonne.
Les effets numériques sont de plus en plus courants (et moins salissants) mais bien souvent les réalisateurs préfèrent utiliser de la fausse hémoglobine afin de rendre le film, et la réaction des acteurs, plus crédible.
Pour Ça 2, la production a eu recours à un faux sang créé à partir d'une formule brevetée composée de méthylcellulose et de teinture rouge.
Pour cette scène en question, qui fait écho à une célèbre séquence de Carrie, un système de dix tuyaux à orifice large a projeté les 17 000 litres de liquide. Lorsque le réalisateur Andrés Muschietti a dit "action", le dispositif a fonctionné et Jessica Chastain a dû plonger dans une cuve remplie de ce faux sang.
"C'était écœurant", se rappelle l'actrice, en ajoutant : "J'en avais dans les yeux, les oreilles, le nez. On a filmé toute la nuit. Et puis, Andy s'est écrié 'Elle est bonne ! Je suis très content'. Et je lui ai répondu : 'Ouais, ben tu vas voir si tu es si content que ça !' "
