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    Colombie Britannique : Hollywood bis

    La Colombie Britannique fait son cinéma à Vancouver

    La Colombie Britannique, à moins de trois heures d'avion de Los Angeles, est un peu l'arrière-cour d'Hollywood : chaque jour il se tourne un film à un coin de rue de Vancouver, dans l'un des grands studios de Bridge ou North Shore, au bord du Pacifique ou d'un torrentde montagne.

    John Mc Tiernan, le réalisateur de 'Piège de cristal' (Die Hard) et d''Octobre rouge', termine 'Eaters of the dead', une superproduction de cent millions de dollars US, sur la rivière Campbell, une histoire de Vikings avec le 'latin lover' espagnol Antonio Banderas.

    Raul Ruiz, le metteur en scène franco-chilien de 'Généalogie d'un crime' et de 'Trois vies et une seule mort', vient de donner le clap de fin de 'Shattered images' avec Anne Parillaud et William Baldwin. Scott Hicks, le réalisateur australien de 'Shine', démarre en février 'Snow falling on cedars'. L'an dernier, 34 longs métrages, 16 séries télévisées, 52 téléfilms et plus d'une centaine de pubs ont été tournés en Colombie Britannique (BC), ce qui représente plus de 800 millions de dollars canadiens, dont 537 dépensés dans la province canadienne du 'Far West'. La Colombie Britannique est ainsi le troisième pôle de l'industrie du cinéma et de l'audiovisuel en Amérique du Nord après Los Angeles et New-York, plus ou moins à égalité avec sa grande rivale de l'Est, la province de l'Ontario.

    Vendredi, à 48 heures de la clôture du Festival international du film de Vancouver, le premier ministre de BC, Glen Clark, a annoncé de substantiels avantages fiscaux au profit des sociétés canadiennes basées en Colombie Britannique pour promouvoir la production locale et créer 2.500 nouveaux emplois dans un secteur qui emploie déjà plus de 25.000 personnes, dont 8.000 à plein temps.

    C'est sur l'un des plateaux des Studios Bridge, appartenant au gouvernement provincial, que M. Clark a annoncé ces mesures dans le salon orné de boiseries et d'armures qui sert de cadre à la série américaine 'Poltergeist'. Six des plateaux de ces immenses studios sont loués par la MGM qui y tourne aussi la série 'Stargate'.

    Les déductions fiscales doivent aussi favoriser la formation de jeunes car les deux freins à la croissance du secteur - qui est tout de même de 21 par an depuis dix ans - sont l'insuffisance de techniciens et de locaux, souligne Michael Francis, président du conseil d'administration du Festival de Vancouver. En revanche, le climat social s'est éclairci avec la signature, cette semaine, d'un accord de trois ans entre les grandes compagnies américaines et canadiennes et l'IATSE, qui regroupe divers syndicats. Un nouveau studio vient d'être ouvert à Bridge et d'anciens entrepôts sont réhabilités mais le coût élevé des terrains freine ces reconversions, selon Peter Mitchell, qui dirige la BC Film Commission. North Shore Studio, le plus grand du Canada, vient d'être acheté par Lions Gate Entertainment Corp., une compagnie locale qui prévoit son expansion.

    Pour les 'majors' d'Hollywood, attirés par le taux de change canadien, la Colombie Britannique est 'la banlieue de Los Angeles, mais sûre et prévisible, avec une architecture passe-partout et le même fuseau horaire. En outre, souligne M. Francis, avec la transmission des rushes chaque jour par fibre optique, la notion de distance disparait complètement.' Le développement a suivi dans les industries de postproduction, les effets spéciaux, la digitalisation.

    Les sociétés américaines emploient à 99 des techniciens canadiens, des producteurs exécutifs, des seconds rôles, des cascadeurs, des ours, des chevaux et cela depuis les aventures de 'La fidèle Lassie' dans les années 40. Le seul point noir est la disparition à la fin du mois d'un avantage fiscal fédéral (réduction d'impôt de 8 sur dix ans) accordée jusque là aux compagnies américaines. Mais Ottawa devrait annoncer des mesures de remplacement aux alentours du 1er novembre. (AFP)

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