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    Vancouver : clap de fin sur la Roumanie

    'Gadjo Dilo' clôture le festival de Vancouver

    'Gadjo Dilo' (L'étranger fou) de TonyGatlif, un film en français et roumain, a clôturé samedi soir le festival international du film de Vancouver (ouest) au terme d'un marathon de 16 jours. Selon Alan Franey, son directeur depuis une dizaine d'années, cette 16è édition devrait battre un record d'assistance avec quelque 140.000 entrées, une augmentation de 10. Pourtant, le festival est un rendez-vous de cinéphiles, sans stars, sans 'majors' et sans superproductions. C'est le 3ème d'Amérique du Nord et le plus long, bien qu'il ait été écourté de deux jours cette année afin de libérer les salles de cinéma pour les gros films américains du weekend de Thanksgiving, traditionnellement l'un des pics de fréquentation.

    Les cinéphiles de Vancouver se sont gavés de films de toutes sortes, dont une centaine présentés en première au Canada, qu'ils n'ont aucune chance de voir en dehors de cette saison. Le menu copieux et éclectique pouvait satisfaire toutes les communautés (films en japonais, chinois, cinéma 'latino', italien, québecois, français, brésilien) et les centres d'intérêt étaient des plus variés: avant-garde, littérature, 'yakuza', judéïté, santé, malaise des jeunes, familles dysfonctionnelles. L'une des spécificités du festival, vitrine du cinéma asiatique, est cependant sa section 'Dragons et tigres' qui présentait quelque 35 longs métrages dont 'Frozen', un film chinois d'un réalisateur qui a gardé l'anonymat par mesure de sécurité, 'Mach 1,67', un film-concert du Japonais Ishii Sogo, 'Green Fish' de Lee Chang-Dong (Corée du Sud), qui a été primé. L'autre point fort du festival est sa collection canadienne, une cinquantaine de films de la côte est (avec le très remarqué 'The Hanging Garden' du débutant Stefan Pleszczynski) à la côte ouest. L'accent est mis sur la Colombie britannique et les plaines de l'Ouest avec des premiers films comme 'Bar None' de Mark Tuit et 'Barbecue, a Love Story' de Stacy Kirk, ou des seconds films comme 'Drive, She Said' de Mina Shum et 'Kitchen Party' de Gary Burns.

    Le festival a aussi braqué ses projecteurs sur la France avec une dizaine de longs métrages. 'C'est la première fois que les films français attirent autant de monde parce que 'Clubbed to Death' de Yolande Zauberman, sur les rave parties et la musique techno, ou 'Nenette et Boni' de Claire Denis, font partie de la culture populaire internationale', estime Franey. Il déplore le manque de coopération des professionnels français sur des marchés qui ont besoin d'être développés. 'Ils semblent toujours aller là où cela va de soi, au lieu de chercher de nouvelles alliances', dit Franey qui souhaiterait une meilleure coopération de la part d'Unifrance, l'organisme chargé de la promotion du cinéma français à l'étranger. 'Peu de réalisateurs français sont connus en dehors d'une élite privilégié et le cinéma français ne prospèrera pas à moins que ce problème ne soit mieux appréhendé.' Le festival dépend de son public (un tiers du budget), de ses sponsors et du gouvernement. Le président Michael Francis reconnait que la présence ou non de stars et de 'majors' est un sujet de débat au sein du conseil d'administration. 'Le business des festivals est de plus en plus compétitif et quelques uns finiront par disparaître. Nous devons être sûrs de ne pas être parmi ceux-la'. (AFP)

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