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    Les Porno-Stars en ébullition

    La 8ème cérémonie des Hot d'Or s'est déroulée mercredi à Cannes-Mandelieu, en marge du 52ème Festival. Salivez vos babines.

    "Comment faut-il faire pour assister aux Hot d'Or ?". Question récurrente, mais sans cartons d'invitations, il est impossible pour le festivalier lambda de pénétrer dans la sacro-sainte salle de spectacle du Royal Hôtel de Cannes-Mandelieu. Et les nombreux (a)mateurs, agglutinés à l'extérieur, les yeux grands ouverts et appareils photos prêts à zoomer, l'ont parfaitement compris. Avec un service d'ordre (trop) zélé (normal en période de sur-excitation), le monde très particulier de l'industrie pornographique a ainsi pu célébrer tranquillement ses Oscars du X, véritable institution dans la galaxie du Q, mais totalement marginalisée de l'officiel (et guindé) Festival de Cannes.

    Plus de cinq cent convives, venus du monde entier, ont répondu présents à cette cérémonie haut en couleur, réunissant une multitude d'acteurs et actrices, producteurs et distributeurs du X-bizness. Cette remise des prix annuelle était organisée par le magazine spécialisé "Hot Vidéo" qui a décerné vingt-huit statuettes, d'après les votes des lecteurs du mensuel.

    Tout le gratin du X était réuni ; on notait au passage les présences de l'ancienne porno star, la visiteuse Tabatha Cash et de la toujours très séduisante Brigitte Lahaie, et de la reine de la vidéo amateur, la blonde Laetitia (qui aurait pu filmer les ébats du couple Cruise-Kidman à la place de Kubrick dans Eyes Wide Shut).

    Comme sur les marches du palais du Festival, les hommes étaient endimanchés dans leurs tenues de pingouin. Mais, côté femmes, l'exhibition était telle que toutes étaient légèrement (dé)vêtues, laissant apparaître leurs fesses bronzées et rebondies et leurs obus (Patriot) défiant toutes les lois de la gravité terrestre. Siliconnées ou pas, elles affichaient, avec insouciance et décontraction, leurs gros lolos , faisant saliver n'importe quel mâle normalement constitué.

    Ce porno-land a célébré dignement l'étalon italien, Rocco Siffredi, qui s'est vu remettre un prix spécial "pour son parcours médiatique exceptionnel, bien au-delà des frontières du X". Accompagné de son épouse hongroise enceinte, l'esthète transalpin au calibre de 28 cm avait monté, la veille, les marches du Palais pour assister à la projection du film en compétition officielle de Tim Robbins, Cradle will rock. L'homme aux mille films X, quatre mille partenaires (!) et quatre Hot de meilleur acteur européen, espère, un jour, venir présenter un vrai film traditionnel sur la Croisette, gardant un excellent souvenir de sa première expérience cinématographique avec Catherine Breillat dans Romance. Expérience qui, disons-le, (ne) restera (pas) dans les annales (!). Il est ouvert à toutes les propositions (et pas seulement indécentes), tout en voulant continuer à jouer, réaliser et produire ses films pornographiques (t'as raison, Rocco).

    Trois Hot d'honneur ont été remis au Lubrick Burd Tranbaree, réalisateur glorieux du X français "pour l'ensemble de son oeuvre", ainsi qu'aux actrices Jenna Jameson et Laure Sinclair "pour deux carrières exemplaires", distinguées dans le passé par trois Hot d'Or dans la catégorie meilleure actrice.

    A 24 ans, Jenna Jameson (Jenna Pole Position, Lip Service) a réussi à s'imposer et devenir une hardeuse de renommée mondiale depuis quatre ans, elle qui était danseuse de revues sexy à Las Vegas à 18 ans et playmate de charme à 19 ans. Elle a déclaré que son métier d'actrice porno est temporaire et qu'elle espère gagner beaucoup d'argent pour arrêter de travailler, se marier et avoir des enfants.

    Quant à la Rennaise Laure Sinclair, à 25 ans, elle a plutôt l'air d'une étudiante innocente que d'une perverse. Contraste saisissant pour cette comédienne qui est l'égérie des Vidéos Marc Dorcel. Ayant tourné plus de quinze films dont le dernier Le désir dans la peau sortira en septembre, l'héroïne de La princesse et la pute s'est plutôt spécialisée dans les scènes saphiques (dommage, messieurs). Aujourd'hui, elle prend des cours de comédie, crée un site Internet et veut beaucoup de money.

    L'argent est en effet le noeud du problème. Le cinéma X est un des rares univers, avec le mannequinat, où les hommes sont moins bien payés que les femmes. De l'argent, elles peuvent en gagner facilement, sachant qu'une scène (entre un et/ou une partenaire) peut varier entre 250 et 2 000 dollars (1.500 FF à 12.000 FF). Sans compter les scènes de groupe (ou Gang Bang dans le jargon) où les prix peuvent monter au 7ème ciel (facile !). On n'est alors pas étonné que certaines peuvent enchaîner jusqu'à 50 films en trois mois et que l'on voit débarquer sur le marché des bombes de 18 ans venant d'Hongrie, de Lettonie ou de Bulgarie, qui cherchent à fuir leur misère, espérant s'enrichir simplement en prenant et donnant du plaisir. A titre de comparaison, les hommes ne valent qu'entre 500 et 1.000 dollars (3.000 FF/6.000 FF) pour une journée complète de tournage, quelque soit la configuration

    Fidèles à leur esprit pornocrate, les professionnels de la fesse ont pu apprécier un bétisier du X, compilation de rushes et chutes des productions frenchies Vidéo Marc Dorcel, où l'on entendait dans la salle des "là, je reconnais Zara" ou "il a fallu trois prises, j'ai eu une panne", ou " t'es bonne, Laure". Cette ironie et dérision sont de plus en plus présentes dans les productions, où les réalisateurs se nomment Fred Coppula ("Hot d'Or du meilleur réalisateur européen"), John B. Root ou Stan Lubrick, et les titres de films sont des pastiches de succès comme Les Visiteuses, Niqueurs-nés, Les femmes du Président (ou les frasques fellatoires clintoniennes), Le dîner de connes, Blanche Fesse et les sept mains ou Nos ancêtres ont la gaule (Astérix, bien sûr).

    Entre un buffet d'homards et de la chair fraîche, les invités ont pu apprécier un palmarès, qui a notamment récompensé Nancy Vee comme "meilleure starlette américaine", Kate More pour la "meilleure starlette européenne" et Dolly Goden, Hot d'Or de la "meilleure actrice européenne".Tout le monde se pose la question de savoir si cette soirée XXL (cochonne mais jamais vulgaire) s'est terminée sagement. Nul ne le sait (sauf les intéressés) sur ce qui se passe dans les alcôves des palaces cannois et autres cabines des yachts amarés à la Croisette. Mais, une chose est sûre : cette rimbambelle de donzelles surbustées aux décolletés vallonnés n'est pas allée se coucher de bonne heure. On peut imaginer qu'il y ait eu une grosse after orgiaque et parthouzarde, où l'on entendrait "je te tiens, tu me tiens par la bistouquette". L.B

    P.S. : pour les absents ou les retardataires, séance de rattrapage ce samedi soir sur Ciné-Cinéma 1 à partir de 0h20

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