L'acteur américain d'origine anglaise Douglas Fairbanks Jr s'est éteint ce dimanche à New York à l'âge de 90 ans. Les causes du décès n'ont pas été précisées.
Fils unique de Douglas Fairbanks senior (1883-1939), célèbre acteur du cinéma muet qui incarna entre autres à l'écran d'Artagnan, Zorro ou Robin des Bois, "Little Doug" (surnommé ainsi dans les vallées d'Hollywood) a commencé sa carrière en 1921, à l'âge de 12 ans, en faisant de la figuration dans Les Trois Mousquetaires (de Fred Niblo) campant le fils de d'Artagnan, interprété par ... son père.
L'essor du cinéma parlant dans les années trente a permis à Douglas Fairbanks Jr de sortir quelque peu de l'ombre de son illustre papa. Ce séducteur bellâtre, à l'allure athlétique et au sourire désinvolte, tourna dans près de 80 films. La consécration, il la doit essentiellement à ses prestations dans Woman of Affairs (de Clarence Brown – 1928), La Patrouille de l'aube (d'Howard Hawks – 1930) , Little Cesar (de Mervyn LeRoy – 1931) , Catherine la Grande (de Paul Czisner – 1934), Le Prisonnier de Zenda (de John Cromwell – 1937), Gunga Din (de George Stevens – 1939), ou encore Sindbad le Marin (de Richard Wallace – 1947).
Toujours impeccablement soigné, le débonnaire Douglas ne fut toutefois pas aussi populaire que son père. "Je n'ai jamais essayé d'imiter mon père. Toute personne qui chercherait à le faire ne serait qu'une copie-carbone de seconde qualité. J'étais déterminé à être moi-même, même si porter le nom de Fairbanks me permettait de rentrer plus facilement dans les bureaux", avait-il déclaré un jour.
Hors plateau, cet éternel jeune premier connut une vie riche et mouvementée : trois mariages, dont celui, éphémère en 1929 avec Joan Crawford, "son seul grand amour" ; veuf de sa seconde épouse, une riche héritière du nom de Mary Hartford ; et des aventures en vrac avec quelques stars de l'époque (Marlene Dietrich, Gertrude Lawrence...).
Durant la Seconde Guerre Mondiale, il s'illustre en étant l'émissaire particulier du Président Roosevelt en Amérique du Sud. Commandant de vaisseau dans la flotte britannique (à cause de ses origines), il servit sous Lord Mountbatten. Multidécoré pour ses faits d'armes, il eut l'extrême privilège d'avoir ses entrées au sein de la famille royale d'Angleterre.
A la fin du conflit, une seconde carrière s'ouvre à lui. Il produit une dizaine de films, scénarise The Exile (de Max Ophüls - 1947) et Fighting O'Flynn (d'Arthur Pierson – 1949), brûle les planches (devenant membre du Royal Shakespeare Theater), écrit quelques nouvelles et poèmes, se lance dans la sculpture...
Au milieu des années soixante, sentant la crise du cinéma, il devint businessman en investissant dans des chaînes hôtelières, et en commercialisant des cigarettes qui s'allument sans allumettes (!)...
Président d'honneur de l'association américaine CARE d'aide aux sinistrés, Douglas Fairbanks Jr eut une carrière honorable. "J'ai eu une vie bien remplie. Je ne peux pas me plaindre. Mais ce que je regrette le plus est de n'avoir brillé en rien. J'ai mis un doigt dans tout mais n'ai rien empoigné".
L.B avec A F P
