La réaction fut rapide. Le lendemain même du lancement de la carte Pathé "Ciné à volonté", la ministre de la Culture et de la communication a annoncé des sanctions. A l'instar de la procédure de sanctions lancée contre UGC, Catherine Tasca a déclaré qu' "un contrôle du respect de la réglementation sera mis en oeuvre de la même manière à l'égard de Pathé".
La ministre de la culture a également exhorté les professionnels à se réunir autour d'une table de négociations. Une concertation lui semble souhaitable pour "pouvoir s'entendre sur des pratiques commerciales conformes à la réglementation, garantissant le pluralisme de l'offre cinématographique et le maintien d'un secteur d'exploitation indépendant".
Le lancement de la carte Pathé, lui, répondait purement à une attaque concurentielle initiée par la carte UGC Illimité.
Avec la commercialisation d'une carte d'abonnement annuelle qui donne libre accès aux salles pour 98 francs par mois, Pathé et UGC se sont rendus coupables de non-conformité avec le Code de l'industrie cinématographique. La réglementation en vigueur vise à garantir "la transparence totale de la remontée des recettes des ayants-droits". En clair, le Code veille à une juste redistribution des recettes aux différents échelons du circuit d'exploitation.
UGC avait repris la semaine dernière la vente de sa carte UGC Illimité avec l'aval du Conseil de la concurrence. Catherine Tasca avait aussitôt manifesté son désaccord, s'associant aux exploitants indépendants pour qui cette opération équivaut à un abus de position dominante. En lançant une procédure punitive contre Pathé la ministre de la culture met en actes sa déclaration selon laquelle "des sanctions seront donc appliquées à toute entreprise qui contreviendrait à cette réglementation" du Code de l'industrie cinématographique.
M.C.B. avec AFP
