Deauville met en lumière la relève du jeune cinéma américain Le 26e Festival du cinéma américain de Deauville, qui s'est tenu du 1er au 10 septembre, a une nouvelle fois servi de tremplin aux représentants de la génération montante en distinguant deux jeunes pousses du 7e art : Karyn Kusama, lauréate du Grand Prix pour Girlfight et Christopher Nolan (Memento) et Ben Younger (Les initiés/Boiler Room), tous deux distingués par le Prix du jury.
Le jury était présidé par le réalisateur irlandais Neil Jordan qui a dû faire son choix parmi une sélection très homogène, forte de 10 longs métrages.
Si aucune oeuvre n'a dominé comme le fit l'an dernier Dans la peau de John Malkovich/Being John Malkovich de Spike Jonze, le palmarès reflète assez justement la physionomie de cette cuvée 2000 marquée par la rigueur et l'ambition.
Un des rares films de facture classique de la sélection, Songcatcher de Maggie Greenwald, à défaut d'avoir séduit le jury de professionnels, a raflé les suffrages des spectateurs qui lui ont attribué le Prix du public.
Girlfight de Karyn Kusama (Grand Prix cette année) semble posséder en elle les éléments propres à lui permettre de s'intégrer à l'avenir dans la famille des auteurs à part entière, avec un film personnel, esquivant les pièges de la mode, faisant l'économie de la violence alors que son sujet (la boxe) pourrait se prêter à l'exploitation de clichés faciles.
L'autre film remarqué du festival, Memento de Christopher Nolan (prix du jury ex-aequo avec Boiler Room/Les initiés de Ben Younger), affiche pour sa part les qualités d'un technicien doué qui pourrait être rapproché d'un faiseur d'images talentueux comme Bryan Singer (Usual Suspects, X Men), avec le risque de tomber dans le piège de l'élève surdoué mais un peu vain.
A.F.P
