La baisse de l'euro crée la polémique autour de la fusion Vivendi-Universal : le rachat du groupe Seagram par Vivendi pourrait en effet coûter plus cher que prévu initialement, si l'euro ne revenait pas à un meilleur niveau face au dollar. Vivendi avait négocié le prix de 30 milliards de dollars pour le rachat de Universal au groupe canadien Seagram. Si le prix reste celui convenu, la transaction en euros a quelque peu évolué, en raison de l'envolée du dollar. On parle d'un surcoût de 10% pour le groupe de Jean-Marie Messier. Confiant, celui-ci a déclaré : "Nous créerons plus d'actions que prévu pour payer ce surcoût."
Selon le président de Vivendi, ce risque a été pris en compte dans les accords de fusion, puisque que l'impact de la parité entre l'euro et le dollar a été plafonné. Le niveau de ce plafonnement n'a toutefois pas été précisé, ce qui laisse la porte ouverte à toutes les spéculations pour le chiffrage de ce surcoût. Jean-Marie Messier s'est cependant déclaré confiant en la création de Vivendi Universal : "Ce n'est pas un coup de poker, il y a un risque, mais nous avons tous les atouts pour réussir". Les accords prévoyaient une parité de 0,7 action Vivendi par action Seagram pouvant aller jusqu'à 0,8 action Videndi par action Seagram en fonction de l'évolution de la parité euro-dollar. Or selon Jean-Marie Messier, la parité de 0,8 est potentiellement atteinte depuis le mois de juin, en raison de la conjoncture économique. De plus, la parité définitive n'est pas encore fixée, et dépendra des cours de la Bourse lors des 20 jours précédents l'assemblée générale de Vivendi. Enfin pour terminer, le patron de Vivendi entend aussi faire taire les oiseaux de mauvaise augure, qui voient en la fusion Vivendi-Universal une répétition de la catastrophe financière Crédit Lyonnais-MGM : "Oui clairement, l'action Vivendi n'est pas encore revenue à son prix. Oui clairement, l'euro-dollar n'est pas à son prix non plus. Mais la parité maximum de 0,8 n'est pas susceptible de bouger". A bon entendeur...
Après l'accord des autorités canadiennes concernant la fusion entre la compagnie canadienne Seagram, la maison mère de Universal, et Vivendi, l'opération reste toutefois suspendue à l'accord de l'Union européenne. La commission européenne devrait rendre ses conclusions le 2 octobre prochain, à moins d'un contretemps : si elle décide de commander une enquête supplémentaire, comme ce fut le cas pour la fusion AOL-Time Warner, il faudrait alors attendre 4 mois supplémentaires. A ce sujet, Jean-Marie Messier s'est également déclaré confiant. Rien ne semble plus pouvoir arrêter le président de Vivendi, qui entend bien mener à terme la fusion Vivendi-Universal, et mettre ainsi sur pied un géant de la communication, qui sera au second rang mondial, derrière AOL-Time Warner.
F.M.L avec AFP
