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    Pavel Lounguine

    A l'occasion de la sortie de "La Noce", le réalisateur russe Pavel Lounguine se livre à son "Parole de Star".

    AlloCiné : Si vous n'aviez pas été réalisateur, qu'auriez-vous fait ?

    Pavel Lounguine : Bandit peut-être.

    Quel est le premier film que vous ayez vu sur grand écran ?

    Ecoutez. Etrangemment, le premier souvenir que j'ai d'un film sur grand écran, cela doit être un Bergman. Mais, je me souviens parfaitement du film de Jean-Pierre Melville, Le deuxième Souffle.

    Votre réalisateur de référence

    Je n'ai pas de réalisateur absolu. Parce que j'aime plutôt l'oeuvre, les films. Aussi, peut-être les réalisateurs qui ne se prennaient pas pour des grands. Comme John Huston, Fellini et Scorsese. Bref, comme tout le monde.

    Votre meilleur souvenir professionnel

    Le prix de la Mise en Scène à Cannes, en 1990 pour Taxi Blues.

    Votre plus grand désir professionnel

    Continuer à tourner, rester vivant comme réalisateur le plus longtemps possible.

    Votre film de chevet

    Il y en a trop. Je ne sais pas lequel choisir. Peut-être Les Nuits de Cabiria de Fellini.

    La rencontre déterminante dans votre carrière

    La rencontre avec Marin Karmitz, le producteur qui a cru en moi. Et qui m'a confié la réalisation de mon premier film. Car je n'avais jamais tourné auparavant.

    Si vous deviez arrêter le métier demain, que regretteriez-vous le plus ?

    L'humanité qui n'ira pas voir les films que j'aurais pu faire.

    S'il fallait résumer "La Noce"...

    La Noce est une petite histoire de noces dans une ville de province. Ce sont vingt-quatre heures dans le quotidien de familles russes. C'est un film très optimiste, qui montre que l'être humain n'est pas réduit à sa condition matérielle. Que même dans des situations dures et difficiles, il y a toujours la place pour le bonheur, l'amour, l'humanité. Ce n'est pas seulement un film sur la Russie ; c'est surtout un film sur les conditions de l'être humain.

    Pouvez-vous expliquer la génèse de "La Noce"

    Ce sont des questions obscures qui ne peuvent donner que des réponses obscures. Peut-être la génèse du film est une conversation avec un général qui a fait la guerre en Afghanistan. Je l'ai interviewé. Et il me disait que pendant les noces russes, ils ont tué plus de monde que pendant la guerre.

    Comment s'est porté le choix des comédiens ?

    Comme en amour : par intuition. Il y a des gens avec qui je sais tout de suite que je vais pouvoir travailler. Une sorte d'affinité. Et d'autres avec qui cela ne passe pas du tout. Pour moi, c'est très personnel. Je garde toujours ce côté amateur. Si l'électricité passe, l'alchimie passe alors.

    Une anecdote de tournage

    Le tournage a été comme une grande anecdote : inattendue.

    Comment avez-vous accueilli ce prix d'interprétation collectif au dernier Festival de Cannes ?

    Avec un plaisir énorme. Le prix est très juste. Il n'y a pas un seul acteur ou actrice qui se détache. C'est un lot. Un jeu collectif. Le film repose sur plusieurs têtes. Tous ont été étonnants et magnifiques. Un véritable plaisir d'être sur ce long métrage. Par exemple, toute la fin du film a été improvisée. On a tout changé, et c'était grand.

    Vos projets

    J'ai deux projets. Un projet russe sur le modèle "Il était une fois en Russie", sur l'histoire du capitalisme, des quinze dernières années de capitalisme en Russie. Assez nostalgique. Pour montrer comment les lois de la société ont changé.

    Aussi un autre projet très intéressant que je suis en train d'écrire avec Emmanuel Carrère, l'auteur de "L'Adversaire". Un scénario original. Mon premier film en français, tourné en France. début de tournage prévu pour l'été 2001.

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