Mon compte
    Summer Phoenix

    A l'occasion de la sortie de "Esther Kahn" d'Arnaud Desplechin, la comédienne Summer Phoenix se livre à son "Parole de Star".

    AlloCiné : Si vous n'aviez pas été comédienne, qu'auriez-vous fait ?

    Summer Phoenix : J'aurais joué de la musique, du piano sûrement car c'est ma première passion.

    Quel est votre premier souvenir de cinéma ?

    Le premier film que j'ai vu quand j'étais jeune, c'était E.T.. J'ai cru pendant des années qu'il vivait dans mes toilettes... et je pensais "Je suis végétarienne, et je n'ai rien à te donner à manger, E.T, même pas des M'n'MS !!!!". C'est idiot, mais c'est vrai (rires)

    Votre référence en tant que comédienne

    Il y en a beaucoup que j'adore. mais, c'est surtout Jennifer Jason Leigh. Sa carrière, les films qu'elle a tourné. C'est elle dont j'ai le plus aimé de films.

    Avez-vous un film de chevet ? Si oui, lequel ?

    Mon film préféré ? (silence) Je ne peux pas vraiment le dire ; vous savez, il y en a tellement.

    J'ai adoré En compagnie des hommes de Neil LaBute, notamment grâce à la performance de Aaron Eckhart, qui est un de mes acteurs préférés. J'adore le voir dans ses films ; j'aime particulièrement la façon dont il s'adapte chaque fois pour chaque rôle.

    Quant au film, il a été fait avec très peu d'argent, et il ne parle jamais de fric, mais plutôt des relations entre les gens, la mentalité des différents personnages, de la manière dont ils évoluent. Je trouve que c'est un film brillant, surtout en ce qui concerne le jeu des acteurs.

    Vous souvenez-vous de votre première réplique ?

    Non. j'étais si jeune. C'est vraiment trop dur... Je ne peux pas ; vous savez, j'avais trois ans. Je suis vraiment désolée... J'y penserais et je vous rappelle (rires)

    La rencontre déterminante dans votre carrière

    La plus importante ? Arnaud Desplechin et "Esther Kahn", sans le moindre doute. Un "hand's down", comme on dit chez nous. Le rôle d'Esther Kahn est une composition que n'importe quelle actrice rêve un jour de jouer. C'est un personnage et une opportunité, dont je rêvais depuis longtemps. C'était une chance énorme pour moi ; quand cela m'est arrivé, j'étais extrêmement ravie.

    Qui est cette "Esther Kahn" ?

    C'est une immigrante juive vivant à Londres dans la deuxième moitié du XIXème siècle. Je crois qu'elle pense qu'elle n'est pas faite pour la vie qu'elle mène, et qu'elle veut devenir actrice.

    Pour moi, c'est une femme seule, autant dans ses sentiments que dans ses émotions. Elle est en pleine phase de transformation où d'enfant, elle devient une adulte.

    Justement, comment s'est passée cette transformation, l'évolution du personnage ? Et aussi, le fait de jouer une actrice ?

    Personnellement, je n'ai pas tenu compte du fait qu'elle soit une actrice. Ce que je trouvais le plus important, c'est qu'elle était une personne, un être humain, juste une fille, en fait... Et c'était très intense de jouer cela.

    Je crois qu'on doit tous passer par ces moments où l'on apprend à devenir adulte. Cela m'est arrivé personnellement. J'ai ressenti tout cela, et là, pour le tournage, j'ai revécu ses instants dans la peau d'Esther Kahn. Je crois que c'est le moment le plus difficile de sa vie ; en tout cas, cela l'a été pour moi. C'était particulièrement intense et étonnant de revivre une nouvelle fois cette période de ma vie.

    Comment vous êtes-vous retrouvée embarquée dans ce projet ?

    J'ai rencontré Arnaud Desplechin lors d'un casting géant organisé à New York. Ce sont les conseils de mon agent qui avait vu le dernier film d'Arnaud, (Comment je me suis disputé) ma vie sexuelle que je me suis retrouvée à ces essais. "Le scénario est brillant, c'est un réalisateur français ; tu vas adorer" m'avait-il dit. J'ai alors voulu essayer ; j'ai lu le script, et là, je suis littéralement tombée "amoureuse" d'Esther. J'ai ensuite visionné Ma vie sexuelle. J'ai trouvé la réalisation énorme. J'étais alors fort impatiente de connaître le choix d'Arnaud. Quand il m'a pris, j'étais fort ravie. Et soulagée.

    Etait-ce dur d'endosser un personnage très intense et très psychologique à l'écran ?

    En fait, c'est Arnaud (Desplechin) qui était Esther pour moi ; il était toujours derrière moi. Je savais que chaque fois que j'aurais des difficultés - et j'en ai eu beaucoup - il serait là pour moi, sachant exactement qui elle était, et ce que je devais faire pour arriver à la rendre comme il la voulait. Il était vraiment mon guide, comme une lumière au bout du tunnel qui éclairerait mon chemin.

    Ce rôle est apparemment très important pour vous, personnellement, et aussi pour votre carrière...

    Tout à fait, c'était déjà très important dans l'idée que je me fais de ma carrière. Mais, aussi, tout simplement parce c'est ce genre de travail que j'aime et dont je suis fière, en dépit de l'avis des gens. Rien n'a changé, même si tout a changé.

    Avez-vous un souvenir particulier du tournage ?

    C'est dur... On a eu trois mois et demi de tournage. C'est le quotidien qui était à lui seul une anecdote.

    Je me rappelle surtout de ces moments particuliers, où j'ai tant appris sur la manière de jouer grâce à Arnaud. C'est un véritable cadeau que m'a fait Arnaud en me choisissant et en me dirigeant. Tout a complètement bouleversé et éclairé ma vision de l'art et de la comédie. Il a vraiment illuminé l'avis que j'avais sur la façon de faire des films.

    Après une telle expérience, quel est votre plus grand souhait ?

    Mon plus grand souhait ? (silence) Oh, vous savez, je ne suis pas compliquée. Je suis un peu une hippie ! Je veux rentrer chez moi, embrasser mes neveux et ma soeur, revoir ma mère, vous voyez ? C'est ce dont j'ai le plus envie en ce moment !

    Vos projets

    J'ai fait deux films indépendants cette année à New York, Committed de Lisa Kruger et Dinner Rush de Bob Giraldi. Deux petits rôles. Un break en somme, et c'était très agréable.

    Pour le futur, qui vivra verra ! Je n'ai encore rien de sûr.

    Si vous deviez arrêter votre carrière demain, qu'est-ce qui vous manquerait le plus ?

    C'est bizarre, car en fait, la façon dont on fait les films est très rude, très compliquée, mais cela me plait. Je suis capable d'apprécier tout le travail qui a été fait, la manière dont il a été monté, même si sur le moment, c'est parfois dur de s'amuser... Mais, bizarrement, c'est ce processus d'élaboration des films qui me manquerait le plus. Etre si proche des gens, voir tout le monde au travail, c'est quelque chose de très étonnant, et très intéressant. C'est une collaboration et une entente énorme : tant de personnes qui se démènent pour atteindre le même but. Pour moi, c'est magnifique !

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top