Depuis une quinzaine d'années, le monde de l'édition vidéo réclamait la réduction du délai existant entre la sortie d'un film en salles et son exploitation en vidéo, qui était fixé à 9 mois. Ce dossier vient enfin d'aboutir : les neuf organisations professionnelles concernées, qui représentent les producteurs, les distributeurs, les exploitants et les éditeurs de cassettes vidéo et DVD, viennent de conclure un accord ramenant ce délai de 9 à 6 mois, comme dans la plupart des pays européens. Pour que ce délai devienne effectif, il doit faire l'objet d'un décret mais cela ne devrait être qu'une formalité : Catherine Tasca avait en effet annoncé son soutien à ce projet.
La France disposera donc du même délais que la plupart de ses homologues européens, même cette harmonisation n'a rien à voir avec une quelconque pression de Bruxelles. C'est en effet internet qui a poussé les différents interlocuteurs à se mettre autour de la table des négociations : les éditeurs craignaient en effet la diffusion de films sur internet et d'éventuels piratages, qui fatalement auraient nuit au marché de la vidéo. Grâce à ce nouveau délai, les éditeurs espèrent contrecarrer les éventuelles initiatives qui pourraient être lancées sur le web : la réduction du délai permet pour le moment encore de sauvegarder le marché. Le taux d'équipement de l'internet à haut-débit est encore très faible, et la diffusion on-line n'est pas encore prévue dans les contrats de distribution. Réduire le délai pour l'exploitation en vidéo dès maintenant permet en effet d'anticiper l'inscription de l'exploitation des films on line, qui ne fait pas encore l'objet d'un accord.
F.M.L
