"Leo Gordon était l'homme le plus effrayant que j'ai rencontré". Cette phrase du réalisateur Don Siegel, qui l'a dirigé dans Les Révoltés de la cellule 11, China Venture ou Le Dernier des géants avec John Wayne, résume bien l'image que Leo Gordon a laissée dans l'esprit du public.
Mesurant 1,90 mètre et pesant une centaine de kilos, le comédien avait débuté sa carrière cinématographique en 1953 aux côtés de John Wayne dans le western Hondo. Il rencontrera ici son genre de prédilection et retrouvera l'ouest sauvage à trente-cinq reprises. Eternel méchant, il a prêté sa large carrure, sa voix grave et son regard d'acier à de nombreux personnages de westerns. On a pu le voir notamment dans Territoire Apache, Quantrill's Raiders dans lequel il interprétait le boucher sudiste William Clarke Quantrill pendant le guerre de Sécession, Mon nom est personne avec Terence Hill et Henry Fonda ou dernièrement Maverick avec Mel Gibson.
Mais s'il est surtout resté dans les mémoires pour ses rôles de "bad-guy" au chapeau noir, Leo Gordon a aussi joué dans de nombreux drames, films d'aventures, comédies et films policiers dont L'arme à gauche réalisé par Claude Sautet en 1964 .
Egalement scénariste, on lui doit les scripts de Tobruk, un grand film de guerre réalisé en 1967 par Arthur Hiller, de quelques films du prolifique Roger Corman dont La Tour de Londres avec Vincent Price en 1962 et The Terror avec Boris Karloff et Jack Nicholson en 1963. Jack Nicholson qui a fait ses débuts à l'écran en 1958 dans The Cry Baby Killer, également écrit par Leo Gordon.
Parallèlement à sa carrière cinématographique émaillée de plus de soixante-dix films, Leo Gordon a énormément travaillé pour la télévision. Acteur et scénariste sur de nombreuses séries télévisées, il a notamment participé à des shows légendaires comme Bonanza, Cheyenne, Maverick, Rin Tin Tin ou Les Incorruptibles.
Décédé de causes naturelles dans sa maison de Los Angeles à l'âge de 78 ans, Leo Gordon restera, pour les spectateurs, un méchant inoubliable du cinéma des années cinquante et soixante...
Y.S. avec The Hollywood Reporter
