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    Jean-Jacques Beineix

    Après huit ans d'absence, Jean-Jacques Beineix revient sur les écrans avec "Mortel transfert". Il s'est prêté au jeu des questions de Parole de star.

    AlloCiné: Si vous n'aviez pas été réalisateur, qu'auriez-vous fait ?

    Jean-Jacques Beineix: J'aurais voulu être pilote de course. Je suis un fan de motos et de voitures. J'ai même fait une année de course automobile sur une Simca 1000 Rallye 2. Je me débrouillais pas mal. J'avais vraiment envie d'être pilote, mais c'est raté...

    Votre premier souvenir de cinéma

    Bizarrement, je ne me souviens pas de mon premier film. Je n'ai que des brides de films qui me viennent à l'esprit. Je me rappelle de certaines femmes ôtant leurs soutiens-gorge... en ombre chinoise. Je me souviens des escaliers dans Blanche-Neige, d'un bâteau dans la tempête dans Si tous les gars du monde ou encore de Mowgli et le serpent dans Le Livre de la jungle.

    Votre réalisateur de référence

    Stanley Kubrick. C'est le plus grand réalisateur à mes yeux. Ce n'est pas forcément celui que je rêverais d'être, mais il a vraiment mené une carrière unique. Kubrick m'a fait voir des choses que je n'avais jamais vues ailleurs. Il a démontré une force de caractère et une singularité très rares. Il avait une puissance d'évocation extraordinaire. Un sens de la mise en scène qui l'était tout autant. J'aimais aussi son aptitude à utiliser la musique dans ces films. Dans Mortel Transfert, je lui rend un petit hommage à travers quelques plans.

    Votre plus grand souvenir professionnel

    Difficile à dire. Peut-être sur le tournage de La Lune dans le caniveau. Nous étions sur le port de Marseille, un matin. Je suis monté dans une Ferrari 380 et j'ai roulé à 150 km/h sur les quais pour les besoins d'un enregistrement sonore. C'est un vrai souvenir de cinéma. Il n'y a qu'au cinéma qu'on fait des conneries comme celles-là.

    Votre plus grand regret professionnel à ce jour

    Ah ! De ne pas avoir fait mon film sur les vampires. Mais je sais que je le ferai un jour.

    Votre film de chevet

    Dans La ville blanche d'Alain Tanner (1983). C'est un très beau film de marin. J'ignorais que Tanner était lui-même marin. Mais en regardant ce film, je me suis dit que c'était un marin qui l'avait réalisé. La beauté du film est dans son paradoxe. La mer est absente et pourtant on la devine, sublimée, pendant tout le film. Et il y a ce personnage principal, interprété par Bruno Ganz, perdu dans la ville blanche, Lisbonne.

    Votre plus grand désir professionnel

    Réaliser encore une dizaine de films.

    La rencontre déterminante dans votre carrière

    René Clément. J'étais stagiaire et il m'a fait confiance. Il m'a fait passer du cinéma français au cinéma américain. C'est avec lui que je suis allé pour la première fois sur le continent nord-américain, au Canada, en 1974, pour les besoins de La Course du lièvre à travers les champs. Grâce à lui j'ai rencontré Jean-Louis Trintignant, qui m'a permis de rencontrer un certain nombre de gens. René Clément m'a, en outre, donné l'opportunité de rencontrer Faye Dunaway.

    Votre talent caché

    Non, je crois que je fais feu de tout bois. En revanche, j'ai un mal caché : le mal de mer.

    Pouvez-vous résumer Mortel Transfert ?

    Un psychanalyste est obligé d'abandonner le confort de son divan pour s'occuper du cadavre qu'il a sous son divan. Certains ont des cadavres dans leur placard, lui a un cadavre sous son divan.

    Pourquoi une si longue absence, huit ans ?

    Je n'ai pas réussi à me motiver pendant huit ans. J'ai confondu travail et inspiration. Je pensais que l'inspiration était indispensable pour travailler. En réalité, c'est l'inverse : il faut travailler pour trouver cette inspiration. Désormais, je travaille...

    Vous vouliez vraiment retravailler avec Jean-Hugues Anglade ?

    Je ne pensais pas que ce serait possible. Je ne retravaille jamais avec les mêmes acteurs pour un rôle principal. Mais je ne le regrette pas car j'ai découvert d'autres talents cachés de Jean-Hugues Anglade. Il faut continuer à creuser. Il y a toujours quelque chose à découvrir. Je suis très heureux d'avoir fait ce film avec lui. Je pense que nous en ferons d'autres ensemble.

    Votre prochain projet

    Mon film sur les vampires. Je réfléchis à ce projet depuis 1983. Mes vampires frémissent dans leurs cercueils. Il va falloir ouvrir cette boîte. Je suis enfin prêt à tourner ce film. Mais il encore trop tôt pour parler casting. Il me faut un vieux et deux jeunes vampires et le ciel de Paris... Je rêve aussi de réaliser une comédie musicale. Porter la musique à l'écran c'est un achèvement chorégraphique car la mise en scène c'est aussi la chorégraphie des images.

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