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    Miramax en ligne : top départ !

    Miramax lance une collection de douze films téléchargeables à la demande sur Internet. Premier titre disponible : "Guinevere", d'Audrey Wells.

    Début mai, Miramax avait annoncé la diffusion, sur Internet, de Quantum Project, d'Eugenio Zanetti, un film spécialement créé pour le Web. La firme des frères Weinstein poursuit son exploration de ce nouveau support, et se lance désormais dans la vidéo à la demande, en ligne, pour des films ayant déjà été exploités dans les salles. Si la firme avait déjà proposé l'an dernier Pi, de Darren Aronofsky, elle lance, cette fois, un véritable programme de douze films, qui va bien au-delà de la simple expérimentation technologique qu'était la diffusion de Pi.

    C'est Guinevere qui essuie les plâtres de cette nouvelle formule. Cette comédie romantique d'Audrey Wells était sortie en salles en septembre 1999. Basée sur une histoire d'amour entre une jeune fille et un homme plus âgé, ce film n'avait pas vraiment séduit les foules... Doté d'un budget de 2,6 millions de dollars, le film n'avait rapporté que 614 000 dollars lors de son exploitation dans les salles américaines. Le Web lui permettra donc peut être de séduire quelques spectateurs de plus...

    Pour le voir, la procédure est relativement simple. Il suffit de se connecter sur le site www.guinevere.com. Lorsque l'internaute veut visionner le film, il est automatiquement dirigé vers un site de commerce en ligne, pour payer sa séance. Le tarif est de 3,49 dollars, soit deux fois moins élevé que le tarif moyen d'une place de cinéma aux Etats-Unis. Pour ce prix, l'internaute peut télécharger le film, et le visionner pendant 24 heures. S'il souhaite le revoir, il devra alors s'acquitter, à nouveau, du prix de la séance. De même, si le fichier est envoyé à un autre internaute, celui-ci est également automatiquement redirigé vers le site mandaté pour le paiement de la séance : s'il ne paie pas, il ne peut visionner le film.

    L'objectif de ces systèmes de sécurité est d'éviter le piratage des films, qui pourraient être échangés dans les communautés d'internautes, puis gravés et distribués en dehors de tout circuit commercial, hors du contrôle des distributeurs. L'industrie cinématographique tient absolument à contrôler la distribution des films en ligne avant que les internautes ne s'échangent les fichiers gratuitement comme ils le font pour la musique. Le monde du cinéma, a, en effet, retenu la leçon de la mésaventure arrivée à l'industrie du disque face au développement des MP3 et au succès de Napster. C'est pourquoi beaucoup de studios planchent actuellement sur le sujet, mettant chacun au point leur technique d'encodage, en espérant éviter le plus longtemps possible d'éventuels piratages.

    A terme, la vidéo à la demande sur le Web devrait devenir un véritable marché. Pour l'instant, ce secteur reste limité pour des raisons à la fois techniques et juridiques. En effet, les temps de téléchargement sont encore très longs pour les internautes, et le développement de ce nouveau créneau d'exploitation ne se fera que parallèlement au développement de l'Internet à haut débit. De plus, les contrats de distribution tels qu'ils sont négociés actuellement posent une seconde limite à l'exploitation sur le Web. En effet, aucun distributeur ne dispose des droits d'exploitation mondiaux pour un film, et le Web est, par définition, planétaire. Aussi, les expériences sont forcément limitées géographiquement, tant qu'une réflexion plus large n'est pas entamée entre les professionnels. Ainsi, pour Guinevere, Miramax a limité les possibilités de téléchargement aux seuls résidents américains. Nul doute qu'à l'avenir ces limites s'effaceront, et le Web devrait s'imposer à terme comme un nouveau support d'exploitation pour le septième art. Comme il l'est déjà pour la création...

    F.M.L d'après Reuters

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