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    Miramax : les grandes manoeuvres

    Miramax accumule les extravagances, ce qui fait les choux gras de la presse américaine.

    Miramax, le studio "indépendant" des frères Weinstein, n'en finit pas de faire parler de lui dans la presse américaine. Que ce soit au sujet de la campagne de promotion extravagante du studio pour le film Le Chocolat, ou au sujet de l'acquisition des droits des futurs livres de Rudolph Giuliani, actuel maire de New York, la presse ne rate pas une occasion de revenir sur les frasques de Miramax.

    Véritable as du marketing, Harvey Weinstein capitalise depuis des années sur la "couleur" des productions "maison", qu'il qualifie d'indépendantes. Dans l'esprit, bien sûr, car depuis 1996, Miramax est passé dans le giron de Disney, désormais actionnaire majoritaire... Fini donc l'indépendance financière, ne reste que l'esprit Weinstein... et quel esprit !

    Merci pour "Le Chocolat"

    Une fois n'est pas coutume, il se pourrait que Miramax ne soit pas nominé aux Oscars dans la prestigieuse catégorie du Meilleur film. Cette année, le "poulain" de la firme des frères Weinstein est Le Chocolat de Lasse Hallström, avec Juliette Binoche et Johnny Depp. Malheureusement, il ne fait pas figure de favori : pour Le Chocolat, ça ne va pas être du gâteau !

    Pour être nominé, le film doit faire partie des cinq films pré-retenus par l'Académie des Oscars. Chaque année, les studios et les distributeurs indépendants se livrent donc à une véritable course à la nomination, afin que l'un de leurs longs métrages fasse partie des 5 heureux élus. Les analystes établissent des pré-classements de tous les films susceptibles d'être nominés, afin de refléter la "tendance" de l'année. Pour établir cette liste, les analystes se basent sur plusieurs critères : le pedigree du film, qui concerne les informations non fluctuantes sur le film (réalisateur, casting...), l'accueil de la critique, le , c'est-à-dire tout ce qui est dit et écrit autour du film, les prix reçus, et la campagne publicitaire organisée par le distributeur. Selon les prévisions des analystes d'Inside Films.com, Le Chocolat est, pour le moment, en huitième position de ce classement, avec un score de 458,4 points. Pour être sélectionné, il faudrait qu'il passe en cinquième position. Sachant que le cinquième est Presque Célèbre, de Cameron Crowe, avec 614,7 points, Le Chocolat semble assez loin de relever le défi.

    Las ! Harvey Weinstein, patron de Miramax, refuse d'imaginer être absent des Oscars, ce qui serait la première fois depuis 1991. Il ne s'avoue pas vaincu et, réputé pour son ardeur à défendre ses films, il ne ménage pas ses efforts pour promouvoir Le Chocolat. Dernière trouvaille en date : l'organisation, cette semaine, d'une projection spéciale pour les délégations de l'ONU, sous prétexte que le film promeut la tolérance. L'objectif de Miramax est bien évidemment de faire pression sur les votants de l'Académie des Oscars, qui se retrouveront tout honteux de ne pas avoir nominé un si bon film... Mais jusqu'où ira se nicher le lobbying d'Harvey Weinstein ?!? Et surtout, cela sera-t-il suffisant pour inverser la tendance ? Il n'est pas certain que cette campagne "punchy" soit très favorable au film. En effet, la presse, lassée de ces campagnes à répétition, génère un très mauvais buzz... Verdict le 13 février, à l'annonce des nominations pour les Oscars.

    New York, New York

    Toujours sur les coups fumants, Harvey Weinstein vient de décrocher ce qui pourrait bien être le gros lot d'ici deux à trois ans. Le patron de Miramax vient d'acquérir, pour 3 millions de dollars, les droits de deux livres, qui seront écrits par Rudolph Giuliani, actuel maire de New York. L'homme politique, très controversé, publiera un livres de conseils en management, mais surtout, rédigera ses mémoires. Il prévoit déjà de mêler vie privée et souvenirs professionnels. Il racontera notamment comment il s'est lancé dans la bataille électorale pour le siège de sénateur de New York, également brigué par Hillary Clinton (qui l'a emporté) : il avait finalement déclaré forfait, suite à l'annonce de son cancer, et de la rupture avec sa femme. Si on ajoute à cela le bilan de Rudolph Giuliani à New York, dont la criminalité a largement baissé sous son mandat, et ses démêlés avec la Mafia, on trouve tous les ingrédients d'un bon film... Harvey Weinstein, patron de Miramax Films, a négocié personnellement ce contrat pour le compte de Talk Miramax Books, une filiale d'édition de Miramax : et déjà mis une option sur son adaptation cinématographique ?

    F.M.L

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