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    Marie Gillain

    Dans "Barnie et ses petites contrariétés" (sortie le 21 février), Marie Gillain joue la maîtresse, un rien déjantée, de Fabrice Luchini. Rencontre.

    AlloCiné : si vous n'aviez pas été comédienne, qu'auriez-vous fait ?

    Marie Gillain : majorette, fée, décoratrice d'intérieur ou funambule !

    Votre premier souvenir cinématographique

    E.T de Steven Spielberg. J'avais sept ans.

    Votre comédienne de référence

    Romy Schneider (admirative). Elle était TOUTES les femmes à la fois : belle, gracieuse, lumineuse, légère, mais aussi grave et émouvante.

    Votre meilleur souvenir professionnel

    Mon père ce héros a laissé des souvenirs très intenses dans ma mémoire. C'était mon premier film. Il avait le goût d'une première rencontre amoureuse. Mais Barnie et ses petites contrariétés restera aussi un moment magique dans ma carrière. Tous les ingrédients étaient réunis pour que ce film soit une réussite.

    Votre plus grand regret professionnel à ce jour

    Je n'ai pas encore de regrets.

    Votre plus grand désir professionnel

    Je rêve de rôles de filles déjantées, à la dérive. J'aimerais beaucoup travailler avec des réalisateurs tels que Ken Loach, Luc Besson ou encore Steven Spielberg ! Mais les rêves peuvent devenir réalité. Je voulais tourner avec Cédric Klapisch et je suis ravie car je vais le faire sous peu.

    Votre film de chevet

    César et Rosalie de Claude Sautet.

    Votre première réplique

    C'était dans Mon père ce héros. Gérard Depardieu me disait : "mais marche normalement enfin !" Je lui répondais : "mais je marche normalement voyons !" Ce à quoi il rétorquait : "mais non ! Là tu défiles comme sur la scène du Casino de Paris". Cette réplique est restée très présente dans mon esprit.

    Votre premier casting

    C'était pour L'Amant de Jean-Jacques Annaud. Il ne s'agissait pas véritablement d'un casting, mais plutôt d'une rencontre. J'avais seulement 13 ans. Mes vrais essais, je les ai faits pour Mon père ce héros. J'en garde un souvenir très ému. Je répétais fébrilement dans les toilettes. Ce n'est pas forcément un bon souvenir. Mais c'est un passage obligé pour les jeunes comédiens.

    Votre talent caché

    Comme le dit si bien mon personnage de Margot dans Barnie et ses petites contrariétés : "je suis un mille-pattes doté de 1 500 bouches et 1 500 langues !" (Elle éclate de rire) Oui, je sais, c'est un aspect de ma nature que l'on connaît moins...

    Si vous deviez arrêter ce métier aujourd'hui, qu'est-ce qui vous manquerait le plus ?

    L'alternance entre une vie normale de jeune femme et cette effervescence qu'offre le métier d'actrice. Cette possibilité de se glisser dans une autre peau, une autre vie à chaque film. Je regretterais aussi toutes les belles rencontres que j'ai pu faire.

    La rencontre déterminante de votre carrière

    Bertrand Tavernier, pour L'Appât. Il a pu déceler chez moi ce désir profond d'être comédienne. Il a su utiliser le brin de fraîcheur, d'inconscience qui m'animait à l'époque et qui m'anime toujours, j'ose espérer ! Nous étions une bande de jeunes acteurs débutants et il nous a vraiment fait confiance. Il nous a pris pour des acteurs à part entière malgré notre peu d'expérience dans ce métier. C'est un homme très fidèle. J'ai d'ailleurs retravaillé avec lui il y a peu. J'ai l'impression d'être à la maison, si l'on peut dire, lorsque je tourne avec Bertrand.

    Si vous pouviez résumer "Barnie et ses petites contrariétés", que diriez-vous ?

    Le schéma est assez classique, du moins au début : un homme, joué par Fabrice Luchini, est marié au personnage incarné par Nathalie Baye. Il a une maîtresse, mais aussi... un amant. S'ensuit une série de quiproquos, comme vous pouvez l'imaginer. Ce film est une vraie réussite, car il allie le comique de situation, un rythme endiablé et un regard très tendre sur les personnages.

    Mon rôle est celui d'une jeune femme de 25 ans qui se comporte comme une femme de 45. Elle en a déjà vu de toutes les couleurs dans sa vie affective. Sur le papier, mon rôle était un peu figé, froid. Nous avons essayé, avec Bruno Chiche, de le rendre plus chaleureux et loufoque. Tous les protagonistes du film ont, d'ailleurs, un petit grain de folie.

    Comment s'est déroulé le tournage avec Fabrice Luchini ?

    (Elle rit). J'ai adoré car j'ai enfin pu lui sauter dessus à l'écran. Nous avons une scène très chaude ensemble... J'avais déjà tourné à deux reprises à ses côtés, mais je jouais surtout les potiches. Je n'avais pas vraiment le droit à la parole. Là, au contraire, les répliques fusent. Sur ce film, j'ai pu titiller Fabrice, le manipuler. Nous avons quelques scènes délicates à jouer... Mais nous avons beaucoup ri en les tournant.

    Ces derniers temps vous avez fait des choix de films plus audacieux, pourquoi ?

    Ces choix n'ont pas été de véritables mises en danger. Le metteur en scène se met toujours plus en danger qu'un acteur. Après Le Bossu (1997), j'attendais des rôles différents. J'avais envie de légèreté. C'est pourquoi j'ai choisi de tourner sous la direction d'Emmanuel Mouret dans Laissons Lucie faire !, puis avec Bruno Chiche pour Barnie et ses petites contrariétés.

    Le Dernier Harem, en 1999, m'a offert un vrai rôle de femme. On la suit de 16 à 35 ans. C'est l'un de mes rôles les plus marquants. Un sacré défi. Mon rôle de Barnie et ses petites contrariétés est aussi un rôle de femme. J'ai pu, grâce à ces personnages, ôter cette étiquette d'éternelle adolescente. Le propre de l'acteur est bel et bien d'incarner une foule de personnages, souvent opposés.

    Vous ne rêvez pas de tourner aux Etats-Unis ?

    Encore faut-il trouver un beau projet et un beau rôle. Travailler aux Etats-Unis ce n'est pas toujours aussi exaltant qu'on pourrait l'imaginer. On coupe souvent vos apparitions au montage.

    Vous avez d'autres projets ?

    J'ai eu un petit rôle dans le dernier film de Bertrand Tavernier, Laissez-passer. C'est l'histoire du cinéma sous l'Occupation. Je joue Olga, une prostituée. Un rayon de soleil dans un monde masculin. Je viens de terminer le tournage de Absolument fabuleux, de Gabriel Aghion, l'adaptation de la série britannique, avec Nathalie Baye, Josiane Balasko et Vincent Elbaz. Je joue la fille, un peu coincée, de l'une des deux héroïnes. Les rôles sont inversés, je suis beaucoup plus sérieuse que ma mère. Je vais tourner, comme je vous l'ai dit, dans le prochain film de Cédric Klapisch, un polar. Je tournerai également dans Blanche, un film de cape et d'épée de Bernie Bonvoisin, avec Carole Bouquet, Samuel Le Bihan et José Garcia.

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