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    Hollywood : reprise et solidarité

    Après les attentats survenus aux Etats-Unis, l'activité cinématographique reprend peu à peu son cours, toujours sur le mode de la solidarité.

    L'équipe de cinéma la plus chanceuse du monde est certainement celle de Seema, un film indien, qui se tournait au 110ème étage du World Trade Center la nuit précédant le drame. Naturellement, plus aucun tournage n'est en cours dans la ville. L'office du film de New York n'attribue plus d'autorisations, afin de ne pas gêner les opérations de secours. Le porte-parole de l'organisme a d'ailleurs confié avoir reçu des appels de plusieurs sociétés cinématographiques désirant aider volontairement les secours.

    Si l'industrie cinématographique est majoritairement installée à Hollywood, de nombreuses sociétés sont basées à New York. Pour celles situées à Manhattan, dont le sud est encore inaccessible, l'activité n'a pas encore repris son cours normal. Miramax s'est pour le moment expatrié dans des locaux provisoires, dont ceux du magazine Talk, qui lui appartient : tous les autres bureaux de la firme sont définitivement fermés. Miramax est extrêmement attachée à la ville de New York, et l'un de ses logos à destination des écrans, représentait même une vue de la Grosse Pomme, avec les tours jumelles du World Trade Center.

    Les dirigeants d'Artisan Entertainment, dont les locaux étaient situés à seulement six blocs du World Trade Center, attendent le passage d'une commission de sécurité afin de déterminer si une éventuelle réouverture des bureaux est possible. D'ici-là, le personnel travaillera à distance, grâce aux téléphones portables et Internet. D'autres sociétés maintiennent porte close, dont Good Machine et le TriBeCa Film Center de Robert De Niro.

    Parallèlement à la reprise des activités dans la ville, Richard Pena, en charge de la programmation du Festival du film de New York, a assuré que la manifestation, prévue du 28 septembre au 14 octobre prochains, serait maintenue. Dans le même état d'esprit, les cinémas United Artists ont décidé de rendre gratuit l'accès à leurs salles pour tous les habitants de Manhattan. L'offre comprend le pop-corn et les sodas. United Artists espère ainsi contribuer à changer les idées des new-yorkais, et de leur proposer une alternative à la vision répétitive des attentats via leur poste de télévision.

    Ailleurs, en revanche, la solidarité est toujours de mise. Côté festivals, plusieurs stars ont annulé leur déplacement au Festival de San Sebastian. Selon les organisateurs, Julie Andrews estime qu'"en ces terribles temps de pertes en vies humaines, de tristesse et de choc parmi la population, le monde entier est en deuil, et ce serait une preuve d'insensibilité que de participer activement à un festival". L'actrice Mira Sorvino, qui était attendue pour promouvoir The Grey zone, présenté en compétition, et The Triumph of love, dans une section parallèle, sera également absente de la cité basque.

    En France, en revanche, aucun changement n'est prévu sur les écrans. Dans A.I. Intelligence artificielle, qui sort le 24 octobre prochain, la ville de New York est noyée sous les eaux. Ironie du sort, seuls les immeubles les plus élevés échappent à ce raz-de-marée... dont les tours jumelles du World Trade Center. Jointe ce matin par notre rédaction, l'attachée de presse du film a confirmé qu'aucun changement n'interviendrait sur le film. A.I. Intelligence artificielle est en effet exploité partout dans le monde avec ces images, depuis le début du mois de juillet.

    Hollywood en solidarité majeure

    Sur la côte ouest, à Los Angeles, l'industrie cinématographique poursuit sa réflexion sur la conduite à tenir après ces dramatiques événements. Plusieurs studios ont déjà retiré les affiches et bandes-annonces mettant en scène le terrorisme ou le World Trade Center (voir nos articles précédents : et ), et déprogrammé la sortie de films dont le scénario est trop proche des événements. Nosebleed par exemple, produit par la MGM, devait mettre en scène Jackie Chan (Rush hour 2) en laveur de carreau au World Trade Center qui apprend par hasard qu'un complot terroriste se prépare contre la Statue de la liberté. Nul doute qu'il devra modifier son scénario...

    Se pose maintenant la question de savoir ce qu'il adviendra des films en cours de réalisation ou en post-production. Ainsi, la Paramount n'a pas encore décidé comment elle gèrera la campagne marketing autour de The Sum of all fears, la nouvelle adaptation d'un roman de Tom Clancy. Dans ce nouvel épisode, Jack Ryan, interprété cette fois par Ben Affleck (Pearl Harbor), est confronté à des terroristes qui menacent de lâcher une bombe atomique sur le stade dans lequel se déroule la finale du Superbowl. Tout dépendra du temps qu'il faudra à la nation américaine pour panser ses blessures...

    L'esprit qui domine à Hollywood, c'est la temporalité de ces actions. La capitale américaine du septième art se tient toutefois prête à retourner des films d'action à grand renfort d'explosifs. Dans un entretien au quotidien Libération, Ken Lemberger, patron de Sony Pictures, et donc de Columbia Pictures et Tristar, déclare : "A un moment, quand les gens pourront regarder en face ce qui s'est passé, je suis certain que quelqu'un osera s'emparer du sujet". Tout en admettant, comme tout le monde à Hollywood, qu'il est bien trop tôt.

    Pour le moment, les studios et organismes professionnels montrent, chacun à leur manière, leur générosité et leur solidarité. Le personnel de Miramax a prêté main forte aux sauveteurs new-yorkais, Sony vient de verser un don de 4 millions de dollars en faveur des sinistrés, et la Screen Actor's Guild a également adressé un chèque de 50 000 dollars au fonds d'aide aux victimes. Décence et mesure, tels sont les maîtres mots, en ce moment, sur la colline aux étoiles.

    F.M.L

    Pour plus d'informations sur ces événements : i Télévision.

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