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    Vidocq en livres

    Parallèlement à la sortie de "Vidocq" mercredi dernier, trois ouvrages sont aujourd'hui publiés sur ce personnage mythique qui a réellement existé.

    Si après les séries télévisées à son nom, Vidocq a inspiré Jean-Christophe Grangé, auteur du scénario du film éponyme de Pitof sorti mercredi dernier avec Gérard Depardieu dans le rôle-titre, il existe aussi une littérature abondante sur le personnage. Outre Honoré de Balzac et Victor Hugo qui ont puisé tour à tour dans la légende pour créer les figures célèbres de Vautrin et Jean Valjean, trois écrivains ont tenté de retracer avec exactitude le parcours de Vidocq.

    La biographie de Jean Savant fut la première à rompre avec une série d'ouvrages extravagants sur Vidocq. L'auteur n'en reste pas moins sous l'emprise de ce personnage mythique. Plus critique et méthodique, Eric Perrin a eu ensuite le mérite de tempérer le jugement enthousiaste de Jean Savant, et d'exploiter toutes les archives sur le sujet. Enfin, plus récemment, Bruno Roy-Henry s'est attaché à montrer pourquoi ce "roi des voleurs et des policiers" continue de fasciner, quelle que soit l'époque.

    Restent de grandes zones d'ombre sur certains épisodes de la vie de Vidocq, et ce malgré les efforts de ses nombreux biographes. Son implication au sein d'une bande de malfrats surnommés "les chauffeurs du Nord" et son action dans les réseaux royalistes en 1799 sont encore à élucider. Et ce ne sont pas ses mémoires rédigées bien avant sa mort qui peuvent faire foi, les faits y étant souvent relatés avec inexactitude et forfanterie.

    Vidocq est un personnage hors du commun. Doué d'une force, d'une dextérité et d'une agilité surprenantes, lutteur infatigable et fin bretteur, il était aussi capable d'une ruse et d'une éloquence que n'égalait que son goût du luxe et de la dépense. Epicurien et libertin, il ne s'est jamais embarrassé de scrupules bien qu'il soit issu d'une famille de bourgeoisie aisée très catholique.

    Fils de boulanger, il était déjà connu pour ses frasques et fort sollicité par la gent féminine à quinze ans. Alors qu'il n'a pas vingt ans, il a déjà volé ses parents, abandonné des filles qu'il séduit facilement, fréquenté la haute pègre et été emprisonné à maintes reprises en réussissant toujours à s'échapper. Finalement condamné au bagne pour huit ans, il n'y reste qu'un mois en parvenant à s'enfuir avec éclat. Il devient espion de la police puis chef de la Sûreté sous Napoléon, ses connaissances du "milieu" faisant de lui un précieux élément. Après le rétablissement de la monarchie, il reste en place mais démissionne en 1827 pour continuer à mener des enquêtes à son propre compte. Il meurt à l'âge de 82 ans, entouré de jeunes maîtresses qu'il fait passer pour ses nièces et qui espèrent hériter de ses biens. Cette figure haute en couleurs n'a pas fini de fasciner l'imagerie populaire...

    A.C.

    Le Vrai Vidocq, Jean Savant, Le Livre de Poche, Hachette, 317 pages, 5,20 euros, 34,10 francs

    Vidocq, Roi des voleurs, Rois des policiers, Pocket, Eric Perrin, 314 pages,

    Vidocq, du bagne à la préfecture, Bruno Roy-Henry, Editions l'Archipel, 360 pages, 18,50 euros, 121,36 francs

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