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    Un autre monde est-il possible ?

    Organisée mercredi 21 novembre à Paris, la projection du film "Un autre monde est possible" sur le contre-sommet de Gênes a suscité des polémiques.

    L'amphithéâtre de l'université Censier à Paris était bondé ce 21 novembre, pour la diffusion en avant-première du document Un autre monde est possible, réalisé par plus de cinquante cinéastes sur les militants anti-mondialisation du sommet de Gênes. Mario Monicelli et d'autres réalisateurs avaient fait le déplacement pour défendre leur oeuvre, dont plus de 150 000 cassettes vidéos ont déjà été écoulées en Italie.

    Aussitôt les lumières éteintes sur fond de world music, des images d'une foule cosmopolite, joyeuse et pacifique défilent contrastant avec les mines patibulaires des responsables du G8 et des policiers, leur simple apparition provoquant des éclats de rires dans la salle. Les événements tragiques de ce sommet ne sont pas occultés pour autant, et l'on voit aussi bien les exactions policières que celles des "blacks blocks" (les trublions utilisant la force pour protester). Mais ce sont l'allégresse, l'espoir et la solidarité qui ressortent globalement de ces 55 minutes.

    Vives réactions des spectateurs

    La fin de la projection est houleuse, et parmi les applaudissements, des protestations commencent à s'élever : "Ce film est policé, c'est Disney, c'est Blanche Neige, mais ce n'est pas la vérité !". Le débat débute dans une atmosphère tendue. Un homme qui dit avoir participé aux manifestations italiennes regrette une vision biaisée des choses: "ce n'est pas un documentaire mais un gros clip !". Ainsi, une partie du public se lamente que le film soit trop consensuel et pas assez protestataire...

    Le parti pris des réalisateurs

    Le réalisateur Francesco Maselli explique que "le film parle en lui même. (...) Nous avons voulu montrer que la nouveauté et la diversité culturelle de ce mouvement sont les seuls vrais espoirs entre les deux fondamentalismes que sont le marché et la religion. (...) On a choisi de raconter l'originalité et l'inspiration pacifique. Pour la violence, je vous invite à voir l'autre documentaire que nous avons fait avec les mêmes rushs, Genova per noi, qui condamne la répression et la brutalité".

    Vittorio Agnoletto, le porte-parole du Genoa Social Forum, renchérit : "Ce film tente de montrer l'aspect fondamental de ce mouvement qui a un projet commun qui aspire à la paix, qui ne se contente pas de s'opposer mais sait proposer alors que les médias n'en avaient montré que la violence". Le débat s'est poursuivi avec les spectateurs : on en retiendra la volonté de vivre et de changer les choses. Finalement, un autre monde est sans doute possible...

    David Custodio

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