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    Conférence de presse : "Full frontal"

    Présenté en avant-première au Festival de Deauville, <b>Full Frontal</b> marque un retour aux sources pour son réalisateur Steven Soderbergh. Conférence de presse événement.

    Retrouvez la conférence de presse vidéo de Steven Soderbergh sur notre site spécial Deauville

    Un retour aux sources

    Steven Soderbergh : La première partie de votre question faisait allusion à la possibilité de tourner un film indépendant. C'est ce que j'ai essayé de faire régulièrement, histoire de ne pas me lasser. Après tout, c'est par là qu'a débuté ma carrière de cinéaste. Alors, à chaque fois que je me lance dans un projet tel que Full frontal, je retrouve les sensations que j'éprouvais à mes débuts de réalisateur quand j'étais adolescent.

    L'attrait du cinéma expérimental

    Quand vous faites un film de façon traditionnelle, il y a, disons, un plan qui indique votre cursus et celui du reste de l'équipe. Le plan prend donc une forme particulière. À mes yeux, quand vous tentez une expérience, cela implique qu'il faut sortir de ce cadre et s'aventurer vers l'inconnu. On ne connaît ni les risques ni les merveilles qui pourraient apparaître sur le chemin. On ne sait pas ce que l'on va y trouver. Il faut tenter sa chance et voir où cela mènera. Voilà ce que les films indépendants sont censés accomplir, à mon avis. Quand je regarde un film qui est censé être expérimental, je ne le juge pas de la même façon que je le ferais un film dit normal. Je prends en compte le fait qu'ils essayent quelque chose que je n'ai jamais vu auparavant. Et, même si leur message ne me paraît pas évident au départ, ou bien je ne suis pas sûr de savoir où ils veulent en venir, cela ne veut pas dire que je ne le comprendrai pas quelque temps plus tard, voire même des années plus tard. C'est parfaitement plausible parce ce que je ne serai plus la même personne que lorsque j'avais vu le film pour la première fois.

    Un film pour le public

    J'espère que mon film ne touchera pas uniquement des cinéphiles et des cinéphages. J'espère que chaque spectateur arrivera à s'identifier à une situation ou à une émotion dans le film. Je me suis rendu compte qu'aux États-Unis, il s'avère que très souvent les non-cinéphiles ont tendance à mieux s'identifier au film que les cinéphiles eux-mêmes. Les premiers ne cherchent pas à analyser le film comme ont tendance à le faire les critiques, par exemple. J'ai eu des réactions très intéressantes de la part d'amis et de membres de ma famille, qui ne travaillent pas du tout dans le monde du cinéma et qui perçoivent les films comme n'étant rien d'autre qu'une source de divertissement. Et, très souvent, ils réagissent bien mieux au film.

    Le recours aux vedettes

    Il est vrai que, quelque part, cela me plaît de penser que quelqu'un puisse aller voir mon film, en s'imaginant qu'il va voir un film typique de Julia Roberts, et qu'il vive, du coup, une expérience très étrange. Cependant, je dois avouer que dans ce film, le personnage en question était censé être une des plus grandes actrices du monde. Pour que ce personnage soit crédible aux yeux du public, il valait mieux trouver une vraie star de cinéma. Si Julia avait refusé le rôle, j'aurais été demander à une autre grande pointure parce que cela me semblait être le plus approprié. Néanmoins, l'idée me plaisait de placer des acteurs dans un contexte peu habituel pour eux, dans un film tel que Full Frontal.

    Propos traduits par Camille Joubert

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