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    Conférence de presse : "Sonny"

    Nicolas Cage et ses acteurs Mena Suvari et Henry Dean Stanton en duplex de Los Angeles : c'était à Deauville pour une conférence de presse des plus agitées.

    La salle est clairsemée. En lieu et place des habituelles vedettes invitées aux conférences de presse de Deauville, un écran, vide. Puis apparaît l'image : Nicolas Cage s'installe, vérifie son oreillette, teste son micro. Retenu aux Etats-Unis par le tournage de Matchstick men de Ridley Scott, l'acteur est cependant bien indirectement sur les planches pour présenter sa première réalisation : Sonny, qui a ouvert la compétition du 28e Festival de Deauville le 2 septembre. A ses côtés, Mena Suvari, Harry Dean Stanton et le producteur Norm Golightly.

    Et c'est parti pour les joies du direct : "C'est à ses types là qu'on va parler ?" demande Henry Dean Stanton sans savoir que son micro est branché. "Ouais, c'est à eux" lui répond son réalisateur. "Ne fume pas, Nic, on est en France là" lance une voix non-identifiée. "Ah". Vient la première question. La bouche du néo-réalisateur remue, mais aucun son n'en sort. Plus de liaison. Finalement, tout se rétabli en quelques secondes. D'un réalisateur bosniaque présent à Deauville demandant à Nicolas Cage de s'engager pour son prochain film à une actrice (Rona Hartner, vue dans Gadjo Dilo) poussant la chansonnette devant l'écran en passant par un Henry Dean Stanton passablement fatigué ou éméché, la conférence de presse satellite de Sonny ne sera cependant pas de tout repos.

    Un réalisateur passionné

    Entre les incidents divers et variés point tout de même la passion d'un réalisateur qui semble s'être découvert. "Réaliser un film est comme aller pour la première fois à l'école", explique Nicolas Cage. "Ce sont les mêmes sensations. Je savais que je pouvais comprendre les acteurs et donc les diriger, mais je n'étais pas certain de pouvoir réaliser un film. Au bout d'une semaine de tournage, j'ai trouvé mon rythme, c'est devenu naturel". Puis de s'aventurer dans une autre métaphore. "Je ne savais pas ce que le film allait donner. C'est comme une naissance. Ca fait mal et on ne sait pas ce que ce sera. En fait, je pense avoir donné naissance à un bébé européen. Mon film, s'il faut le cataloguer, est un drame familial. En Europe, vous n'avez pas peur de la tragédie. Les Etats-Unis par contre ont peur du drame, les gens préfèrent vivre dans un monde rose-bonbon. Mais le drame fait partie de la vie.".

    Visiblement désireux de communiquer sa passion pour son film, l'acteur-metteur en scène revient aux lointaines sources de Sonny. "On m'a proposé ce projet il y a quinze ans. Nous devions le faire avec Barbet Schroeder. Mais il est ensuite parti réaliser Barfly, qui est un très bon film. A l'époque, le script était considéré comme l'un des meilleurs en circulation. Et je ne l'ai pas oublié.". Les acteurs de Sonny louent, eux, leur réalisateur néophyte. "Comme il est lui-même comédien, Nicolas savait d'où nous venions, qui nous étions", explique ainsi Mina Suvari. Henry Dean Stanton préfère, lui, se lancer dans une profonde réflexion philosophique. "Mon personnage dans le film, c'est moi, c'est tout. Tous les personnages qui j'ai incarné sont moi. Ca peut paraître un peu obscure, mais je suis sûr que vous comprendrez."

    Futurs projets risqués

    Retour sur terre avec Nicolas Cage, qui, après avoir avoué être influencé par les réalisateurs qu'il a côtoyé au point de crier "Action" comme son oncle Francis Ford Coppola et "Cut" comme John Woo, annonce son intention de continuer dans la nouvelle voie qu'il emprunte. "Oui, je réaliserai d'autres films, et je peux vous assurer que ce ne seront que des long métrages indépendants. Je vais d'ailleurs m'atteler au remake de Festen de Thomas Vinterberg". Un choix qui s'annonce déjà controversé, mais bien dans la ligne d'un auteur qui dit adorer prendre des risques.

    Thomas Colpaert

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