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    "Meurs un autre jour" : 007 à Paris !

    James Bond à Paris. Un événement à vivre sur AlloCiné à travers un Tapis Rouge, l'interview vidéo de Pierce Brosnan et Halle Berry, la sortie de salles "Meurs un autre jour", et notre rencontre avec le réalisateur Lee Tamahori.



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    Sujets vidéo : Clément Cuyer - Montage : Sébastien Raynal - Cadreur : Christophe Bonet - Traduction : Camille Joubert




    AlloCiné : Pour le 20e James Bond officiel qui marque le 40e anniversaire de la saga, vous êtes l'un des rares réalisateurs non britanniques à avoir dirigé l'agent 007...
    Lee Tamahori, réalisateur de "Meurs un autre jour" : Oui, avec Martin Campbell (réalisateur de Goldeneye, NDLR), qui est néo-zélandais comme moi. Je n'ai jamais demandé aux producteurs pourquoi ils m'avaient choisi. J'ai vu quelque part à la télévision qu'ils essayent toujours de trouver des metteurs en scène britanniques car les James Bond sont des films britanniques et ils estiment qu'un autochtone cerne mieux la british way of life. Mais la Nouvelle-Zélande ou l'Australie sont des anciennes colonies britanniques, au même titre que le Canada d'un certain point de vue, et les réalisateurs de ces pays peuvent convenir à l'ambiance des James Bond.

    Pourtant, ce James Bond semble très différent des autres
    Chaque réalisateur veut imposer sa marque, rendre le héros plus dur, lui faire subir une psychothérapie. C'est alors aux producteurs de les limiter s'il le faut, pour éviter de gâcher tout le crédit de la saga. Il y a donc certaines règles à respecter. Quand j'ai lu le script de Meurs un autre jour pour la première fois, je n'ai pas trouvé qu'il était radicalement différent des autres, à l'exception notoire que James Bond se retrouve dans une prison nord-coréenne pendant plus d'un an au début du film. J'ai alors demandé aux producteurs s'ils pensaient que le public avalerait qu'une prison puisse coincer l'agent 007. Je crois finalement que ce qui suit sa libération et la suite de l'histoire est assez réaliste pour que le public accepte que James Bond soit emprisonné. Mais j'avoue que cette idée est assez révolutionnaire et je suis assez satisfait. N'oublions pas que James Bond est isolé, sans contact avec le MI-6 pendant toute la première heure du film. J'avais très envie de retrouver cette ambiance de thriller d'espionnage qui prévalait dans ce genre de film dans les années soixante, quand j'étais jeune.

    Comment vous en êtes-vous sorti avec la traditionnelle séquence d'action du pré-générique ?
    Il faut être très prudent, tout prévoir à l'avance. Les scènes d'action demandent énormément de pré-production, ce sont donc celles qu'on travaille en premier, avant même que le reste du film ne soit défini de façon définitive. J'ai travaillé avec les scénaristes, nous avons tout mis sur storyboard, puis nous nous sommes réparti la tâche avec Vic Armstrong, le réalisateur de la seconde équipe qui a travaillé sur tous les James Bond. D'habitude, j'aime réaliser moi-même les scènes d'action, mais ici, tout est tellement énorme qu'il faut déléguer. Les équipes de productions travaillent sur des James Bond depuis si longtemps que chacun sait ce qu'il doit faire. Elles sont un peu les garantes de l'esprit Bond.

    Comment, dès lors, s'intégrer dans une telle équipe ?
    J'avoue avoir eu quelques craintes. J'avais peur que chacun refasse les même choses et de me retrouver avec les même costumes, les mêmes plateaux de tournage et les même scènes d'action. C'est heureusement faux, tous aiment se renouveler. En visionnant le film aujourd'hui, je trouve bien certaines ressemblances avec d'autres James Bond notamment au niveau des décors et des éclairages, mais le coté luxueux et sophistiqué fait aussi partie de la nature de la saga. C'est ce que le public attend. On ne peut pas montrer un film qui a l'air fauché ou tenter de le filmer selon le Dogme. Cela n'est pas possible pour un Bond. Mes craintes n'étaient pas fondées, mais il faut tout de même rentrer dans un certain schéma de production. Ces tournages sont gigantesques et très chers et les producteurs savent exactement comment les gérer. Il faudrait être fou pour tenter autre chose.

    Autre passage obligé, les James Bond girls...
    Je voulais surtout insister sur la présence des filles. L'importance actuelle du public familial auquel les James Bond sont destinés implique que Bond ne peut pas baiser franchement. Il faut filmer les habits qui tombent, puis passer sur le lit, puis c'est fini. J'en ai discuté avec les producteurs, en leur demandant si Bond ne pouvait pas pour une fois se laisser aller. Il a tout de même passer plus d'un an en prison ! Cette fois, nous avions deux femmes très belles et très énigmatiques. C'est Bond qui les mène au lit, mais c'est par exemple Halle Berry qui a le contrôle de la situation. Je ne voulais pas que Bond soit l'amant dominant. Les Américains ne le verront peut-être pas car la scène a été en partie coupée pour les Etats-Unis, mais elle sera entière pour les pays européens.

    Découvrir Halle Berry en James Bond girl a été assez surprenant...
    Effectivement, personne ne l'imaginait ainsi. J'en ai eu l'idée après avoir vu Opération Espadon. A l'origine, son personnage devait être d'origine hispanique. Nous avons auditionné la quasi-totalité des actrices hispaniques aux Etats-Unis, comme Salma Hayek, à l'exception cependant de Jennifer Lopez. Mais de retour en Angleterre, j'étais un peu perturbé par les clichés qui tournent autour des femmes latina et j'ai proposé aux producteurs de garder le côté "ethnique", mais pas forcément hispanique. Dès lors, le choix de Halle Berry s'est imposé. Elle est belle, c'est une très grande comédienne et même si elle a la peau foncée, on ne sait pas exactement de quelle origine elle peut être. Elle pourrait être européenne, ou originaire des Caraïbes. Son personnage, Jinx, est une sorte de James Bond au féminin et à la fin de Meurs un autre jour, on pourrait presque croire qu'elle pourrait avoir sa propre franchise (depuis, la MGM développe un film dérivé centré sur les aventures de Jinx, , NDLR).

    Comment diriger Pierce Brosnan, James Bond depuis maintenant près de dix ans ?
    En tous cas, vous me débarquez pas en disant : "Pierce, voilà ce que Bond va faire". Pierce est James Bond. Il sait mieux que vous ce que son personnage ferait. Vous lui donnez le costume, l'arme et vous lui demandez ce qu'il pense que James Bond ferait. S'en suit une conversation, parce que je pense être suffisamment intelligent pour éviter ce qui ridiculiserait Bond, mais parfois Pierce est encore plus intelligent. Il connaît ses forces et ses faiblesses et celles de James Bond. Il sait quoi faire et c'est rassurant.

    Propos recuellis par Thomas Colpaert

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