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    Comment ont été créés vos super-vilains préférés ? Découvrez le secret de leurs origines
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.
    Co-écrit avec :
    Corentin Palanchini

    Découvrez les secrets de la création de vos super-vilains préférés, du Joker à Docteur Fatalis en passant par Magnéto ou Catwoman.

    DC Comics / Marvel Comics

    Voici l'origine de plusieurs super-vilains DC et Marvel telle que racontée par leurs créateurs, qu'ils s'appellent Bill Finger, Jack Kirby, Stan Lee ou Bob Kane...

    Docteur Fatalis

    Marvel Comics

    Né en juillet 1962 sous les crayons de Stan Lee et Jack Kirby, Docteur Fatalis est l'un des méchants les plus emblématiques (et charismatiques) de la galaxie des super-héros Marvel. La Mort elle-même, souvent représentée par la Faucheuse, a servi d'inspiration. "C'est la raison du capuchon et de l'armure, pour souligner le côté inhumain du métal" expliqua Kirby, "la Mort est sans pitié, alors que l'enveloppe charnelle renferme justement cette pitié".

    Harley Quinn

    Warner Bros. Animation

    Apparue en septembre 1992 dans la série animée Batman, Harley Quinn, l'ex médecin psychiatre du Joker qui finit par tomber amoureuse de son patient, fut tellement populaire que DC Comics décida de l'importer dans les comics pour le plus grand plaisir de ses fans.

    Elle a ainsi eut droit à son propre comics en octobre 1999. C'est au duo Paul Dini et Bruce Timm que l'on doit sa création... Avec un petit avantage pour Dini : il alla chercher l'inspiration du côté du soap opera Des jours et des vies, diffusé sur la chaîne NBC. Plus particulièrement dans une séquence de rêve où l'actrice Arleen Sorkin est déguisée avec un costume d'Arlequin.

    Depuis son apparition dans la série animée, la popularité d'Harley Quinn a littéralement explosée. Elle a notamment refait surface à l'écran dans les jeux vidéo, et de manière brillante. Le personnage apparaît ainsi dans la saga des Batman : Arkham, (Asylum, City, Origins & Knight). Paul Dini étant à l'origine du personnage et ayant écrit les scripts des deux jeux vidéo Batman: Arkham Asylum et Arkham City, Harley y prend une grande place, remise en avant et approfondissant son histoire ainsi que sa relation avec le Joker.

    A noter d'ailleurs que c'est l'actrice Arleen Sorkin qui prête sa voix au personnage, non seulement dans les jeux vidéo, mais aussi les séries animées et films d'animation !

    C'est fin 2014 que Margot Robbie rejoint le casting de Suicide Squad. Si elle figure logiquement en bonne place sur l'affiche du film, la compétition a été rude pour décrocher le rôle, si l'on en juge par la liste des candidates pressenties pour le rôle : Imogen Poots, Felicity Jones, Alison Brie, Mila Kunis, Olivia Wilde, Rachel McAdams, Zooey Deschanel, Lindsay Lohan, Kat Dennings, Jennifer Lawrence, Alice Eve, Amanda Seyfried, Evan Rachel Wood et Emma Watson. Rien que ça ! Elle a depuis repris son rôle dans Birds of Prey et The Suicide Squad.

    Le Pingouin

    Warner Bros. Animation

    Entre Bob Kane et Bill Finger, c'était un peu à celui qui tirerait le plus la couverture à lui...Les origines du personnage du Pingouin, qui fait son apparition en décembre 1941 dans Detective Comics n°58, divergent entre les deux auteurs. Finger affirma s'être inspiré du manchot empereur, qui lui rappelait, disait-il, "ces aristocrates anglais dans leurs smoking".

    Quant à Bob Kane, il affirma que l'inspiration venait du petit pingouin Willie, la mascotte de la marque de cigarettes KOOL, introduite sur le marché en 1933. On vous laisse trancher.

    Magnéto

    Marvel Comics

    Effectuant sa première apparition en septembre 1963, le personnage de Magneto fut créé par le tandem Stan Lee / Jack Kirby. Ils choisirent pour modèle d'inspiration le leader charismatique Malcolm X, porte-parole du mouvement Nation of Islam, qui sera assassiné en 1965.

    1963, une période trouble aux Etats-Unis, alors en plein Mouvement pour les Droits Civiques. De manière tout à fait symbolique, c'est Martin Luther King qui sera pris pour modèle pour Charles Xavier. Ce dernier et Erik Lehnsherr, le futur Magneto, militent ensemble au début en faveur des mutants, jusqu'à ce qu'ils deviennent ennemis.

    Martin Luther King et Malcolm X militèrent aussi ensemble un temps, en faveur des Droits Civiques. "Je n'ai pas pensé Magneto comme étant un vilain" expliqua Stan Lee, "il essayait juste de rendre les coups aux personnes qui sont racistes à l'encontre des mutants. Il essayait de les défendre, mais parce que la société ne les traitait pas équitablement, il décida de lui donner une leçon. Il reste un homme dangereux, mais je ne l'ai jamais pensé comme un vilain".

    Bane

    Warner Bros. Animation

    Au début des années 1990, DC Comics souhaitait donner une nouvelle impulsion à Batman, en trouvant un ressort narratif puissant. Quelque chose de moins radical que la mort de Superman tout de même. Pourquoi pas créer un nouveau vilain qui écraserait l'homme chauve-souris en combat singulier, et lui brise au passage la colonne vertébrale, sans toutefois le tuer ?

    C'est ainsi que le personnage de Bane vit le jour en janvier 1993, sous le crayon de Chuck Dixon, Doug Moench et Graham Nolan.

    Si c'est ce dernier qui suggéra l'idée de lui donner l'aspect d'un Luchador mexicain (catcheur masqué), le trio s'inspira fortement du personnage de Doc Savage, qui, avant d'être un film, était un personnage de BD paru chez Shadow Comics. Ci-dessous, la couverture du premier numéro, publié en mars 1933.

    Ils rajoutèrent un background inspiré de l'histoire du Comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas, dans laquelle Edmond Dantès passe 14 années en prison avant de sortir et se venger. Rappelons que Bane est né au sein d'une prison auto-gérée, et a passé son enfance à purger la sentence d'emprisonnement à vie contractée par son père...

    Au cinéma, Bane apparaîtra sous les traits de Tom Hardy, impressionnant. De quoi faire oublier la pathétique version de Batman & Robin de 1997.

    Le Caïd

    Fox Kids

    Le colosse Wilson Fisk, roi de la pègre plus connu sous le nom du Caïd, est l'ennemi mortel de Daredevil. Bien que sans super-pouvoirs, il est doté d'une force peu commune, et donnera même pas mal de fil à retordre à Spider-Man. C'est au duo Stan Lee et John Romita que l'on doit sa création en juillet 1967.

    Ses origines seraient à chercher du côté de l'acteur britannique Sydney Greenstreet, plus particulièrement dans la composition qu'il livre chez John Huston dans le Faucon maltais, sous les traits du louche Kasper Gutman.

    Si le personnage fait sa première apparition dans Amazing Spider Man n°50, c'est dans le n°170 de la publication Daredevil qu'il est confronté au justicier aveugle. Ci-dessous, la couverture du numéro en question. Le dessin est signé Frank Miller.

    Dans les séries Daredevil, Hawkeye et Echo, et bientôt Daredevil: Born again, le Caïd est incarné par Vincent D'Onofrio.

    Double-Face

    Warner Bros. Animation

    S'il est admis que c'est au duo Bob Kane / Bill Finger que l'on doit la création du personnage de Double-Face qui fait sa première apparition en août 1942, la balance penche quand même un peu en faveur de Kane.

    Dans son autobiographie, Batman & Me, Kane explique qu'il est allé chercher l'inspiration dans l'oeuvre phare de Robert Louis Stevenson, L'Etrange cas du docteur Jekyll et M. Hyde (1886), et plus particulièrement dans la version cinéma de 1931 signée Rouben Mamoulian.

    A cela s'ajoute l'influence d'une BD Pulp publiée en 1939, Black Book Detective Magazine, qui développait l'histoire d'un personnage nommé Black Bat et qui, contrairement à ce que son nom peut laisser entendre, n'a aucun lien avec Batman. Dans l'une de ses histoires, Brand of the Black Bat en l'occurence, un District Attorney du nom de Tony Quinn était rendu aveugle par un jet d'acide en plein tribunal, lancé par un mafieux...

    Catwoman

    Warner Bros. Animation

    Créée par Bob Kane et Bill Finger, Selina Kyle, alias Catwoman, fait son apparition en mai 1940. Kane révéla dans son autobiographie que sa création est un croisement entre sa propre cousine, Ruth Steel, mêlée avec le sex appeal de femme fatale d'une actrice iconique des années 1930 : Jean Harlow.

    Et sinon pourquoi les chats ? Réponse du créateur : "Je pensais que les femmes étaient des créatures félines, tandis que les hommes ressemblaient plus à des chiens. Tandis que le chien est un compagnon fidèle et amical, les chats sont détachés, moins fiables. Je ressentais plus de chaleur avec des chiens autour de moi; les chats sont aussi difficiles à comprendre...que les femmes".

    Crâne Rouge

    Marvel Comics

    Le public américain découvre pour la première fois le personnage de Crâne rouge en décembre 1940. Créé par le scénariste Ed Herron et Joe Simon, encré par Jack Kirby, ce personnage est un des ennemis mortels de Captain America. L'origine de sa création est assez étonnante.

    Joe Simon la raconte dans son autobiographie, My Life in Comics : "J'avais un gros sundae posé devant moi, avec de la glace à la vanille qui coulait sur le côté. C'était intriguant. On aurait dit que le sundae possédait des bras, des pieds et des jambes. Je me suis alors dit que ca ferait un méchant intéressant. Qu'on aurait qu'à l'appeler "Sundae", en lui mettant un visage et en le faisant suer de partout."

    "Puis j'ai regardé à nouveau le sundae, et j'ai remarqué une grosse cerise posée tout en haut, qui ressemblait à un crâne. Je me suis dit : 'Crâne rouge... C'est un nom qui sonne bien !'"

    Joker

    Warner Bros. Animation

    "Ce que j'aimerais savoir, c'est comment la bouche de ses victimes s'est transformée en cet horrible rictus ?" s'exclame Robin en s'adressant à son sidekick Batman, qui lui répond : "Probablement grâce à une sorte de drogue qui tend les muscles du visage. Le Joker était un tueur malin mais diabolique. Trop malin et mortel en fait pour rester libre !".

    Ainsi se termine - ou presque - le comics mettant en scène pour la première fois le personnage du Joker, en avril 1940. Un personnage déjà très étudié, En onze pages, il est décrit comme un authentique maniaque, meurtrier et pervers, qui prend un plaisir évident à trouver des manières originales de tuer.

    Le Joker est le plus vieil et mortel ennemi de Batman. Si l'on attribue généralement la paternité de sa création au tandem Bob Kane et Bill Finger, le dessinateur de comics Jerry Robinson, qui a travaillé avec le duo, la revendique aussi.

    "Je savais que tous les grands héros avaient aussi chacun un anti-héros qui était plus fort, que ces personnages étaient opposés à de puissants antagonistes", dira Robinson. "J'ai alors commencé à réfléchir et je me suis dit : au fond c'est quelqu'un qui a un certain sens de l'humour; c'est un Joker. J'ai immédiatement associé cette idée avec la figure du Joker dans les jeux de cartes avec ce sourire rigolard, puis j'ai fait mon premier dessin du Joker; en fait une carte à jouer avec le visage du Joker dessus".

    "Quand j'ai montré mon dessin à Bill [Finger] et Bob [Kane], Bill a dit que ca lui rappelait le visage de l'acteur Conrad Veidt dans le film L'Homme qui rit, adapté de Victor Hugo".

    Et Jerry Robinson de conclure : "Bill et Bob peuvent revendiquer la création du personnage, nous y avons tous joué un rôle. Mais le concept vient de moi. Bill a terminé son histoire sur la base de mon concept. Il a écrit l'histoire, donc il est vraiment le co-créateur du personnage, tandis que Bob et moi avons fait toute la partie visuelle".

    Il fallait s'en douter : dans cette querelle jamais tranchée sur la paternité du Joker, la version des faits suggérée par Bob Kane est toute autre. Dans son autobiographie Batman & Me, il écrit : "Finger et moi avons créé le Joker. Bill était le scénariste. Jerry Robinson est venu me voir avec une carte à jouer figurant le joker. Il ressemblait à Conrad Veidt, l'acteur dans le film l'homme qui rit, d'après Victor Hugo. Finger avait un album de photos de l'acteur, et me le montra, en disant : "voici le Joker". Jerry n'a rien à avoir avec ça, il m'a juste apporté une carte à jouer". Pas très fair play, Bob...

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