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    Deauville 2014 - Jour 6 : stay classy Will Ferrell
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Deux drames sur l'adolescence en compétition, un thriller avec une Nicole Kidman amnésique et l'hommage rendu à Will Ferrell : retour sur cette nouvelle journée du 40ème Festival du Cinéma Américain de Deauville.

    Olivier Borde / Bestimage

    Le 40ème Festival de Deauville est maintenant entré dans sa dernière ligne droite et s'est offert un sursaut d'énergie après la journée un peu plus calme de mardi : grâce aux deux films en compétition, drames intrigants sur fond d'adolescence, et à l'ouragan d'hilarité provoqué par Will Ferrell pendant son hommage.

    Le film du jour

    Why Not Productions - Desperate Pictures

    White Bird de Gregg Araki - Avec Shailene Woodley, Eva Green… - Compétition - Sortie le 15 octobre

    Cette année, la Compétition de Deauville accueille aussi bien des jeunes réalisateurs que des metteurs en scène plus confirmés. Avec onze longs métrages au compteur, Gregg Araki entre clairement dans la deuxième catégorie et le revoici donc sur les planches, quatre ans après Kaboom. Déjà passé par Sundance en janvier dernier, White Bird nous emmène à la fin des années 80 : alors qu'elle approche de la majorité et que ses hormones la travaillent beaucoup, Kat y fait face à la disparition soudaine de sa mère.

    En partant de ce postulat, le cinéaste développe un drame qui évoque aussi bien les contes de fées que Twin Peaks (dont il dirige ici la Laura Palmer Sheryl Lee), pour sa façon de moins se concentrer sur les causes de la disparition que sur ses conséquences et ce que l'événement éveille dans son entourage. Araki ne délaisse toutefois pas complètement le mystère, et trébuche un peu sur le dénouement, mais se rattrape avec une jolie pirouette finale.

    Plus sage et classique que ses précédents longs métrages, White Bird permet au réalisateur de prouver à quel point son regard sur les adolescents est juste. En tête du casting, Shailene Woodley s'impose sans que quelconque puisse remettre sa performance en question, et ce n'est donc plus qu'une question de temps avant que la comédienne ne devienne incontournable.

    Étaient également présentés : 

    UGC Distribution

    Jamie Marks Is Dead (Compétition) - Second film en Compétition ce mercredi, Jamie Marks Is Dead parle lui aussi d'adolescence. Et comme pour White Bird, difficile de ne pas penser à Twin Peaks face à l'histoire d'Adam, hanté par le fantôme de son camarade de classe mort mystérieusement. Révélé avec Les Ruines, l'ex-photographe Carter Smith signe ici un vrai film d'ambiance. Inquiétant, intrigant et parfois un peu malsain ou trop appuyé sur le plan symbolique, il mêle drame et fantastique avec une pointe d'horreur. Le tout avec un sosie incroyable de Daniel Radcliffe dans Harry Potter, ressemblance non-voulue par le metteur en scène et qui renforce étonnamment l'atmosphère de son film.

    Légendes vivantes (Avant-première) - Déjà sorti dans les bacs au mois de juin, et au cœur de notre émission Direct 2 DVD de l'époque, Légendes vivantes a toutefois été présenté à Deauville, dans le cadre de l'hommage à Will Ferrell. L'occasion de découvrir en salles le dernier délire en date du comique et de ses amis, qui vont encore plus loin avec une poignée de caméos complètement dingues.

    Avant d'aller dormir (Avant-première) - Projeté à 20h, Avant d'aller dormir a donc bien porté son titre. Mais il renvoie surtout au mal dont souffre Christine, qui se réveille amnésique chaque matin depuis un accident survenu quatorze ans plus tôt. Deuxième long métrage de Rowan Joffe après Brighton Rock, ce thriller s'avère plutôt prenant dans sa première moitié. Mais il souffre d'une chute que l'on devine trop facilement et en devient moins captivant par la suite.

    La star du jour

    Maximilien Pierrette / AlloCiné

    Après John McTiernan et Ray Liotta, le 40ème Festival de Deauville a poursuivi sa série d'hommages sur un ton plus léger, puisque c'est Will Ferrell qui a été honoré en ce mercredi. Alors que ses longs métrages peinent souvent à trouver le chemin de nos salles, et encore plus à cartonner, le roi de la comédie US a pu constater qu'il ne manquait pas de fans dans l'Hexagone. Et c'est face à une salle pleine à craquer que l'interprète de Ron Burgundy est venu chercher son trophée, après une longue descente des marches pendant laquelle il s'est permis de prendre un détour en traversant une rangée.

    "J'ai passé le mois d'août à apprendre le français en vue de ce moment, donc j'aimerais faire mon discours en français", a-t-il d'abord précisé. Et c'est donc dans la langue de Molière (accent anglais inclus) qu'il a enchaîné de cette façon : "Merci. Merci beaucoup. Comment allez-vous ? Je m'appelle Will Ferrell, je suis grand, j'ai des yeux bleus, j'ai une barbe. J'aime le poulet. J'aime pomme frites. J'aime le vin blanc et le vin rouge. J'aime le petit fromage. L'addition s'il vous plaît. Où est la gare ? Où est la Tour Eiffel ? Où est le Pompidou ? Où est le Moulin Rouge ? Deauville c'est fou, non ?"

    Le comédien a ensuite entonné "Sur le pont d'Avignon" et fait chanter le public avec lui, avant de reprendre (un peu) son sérieux et de remercier les organisateurs ainsi que son épouse, présente dans la salle : "Je l'aime énormément et je le sais d'autant plus que c'est ma cinquième femme. Et jusqu'ici c'est la meilleure."

    Au micro

    Maximilien Pierrette / AlloCiné

    Si le costume était de sortie pour son hommage, c'est un Will Ferrell hirsute, barbu et en sweat qui se présente à sa conférence de presse (puis à l'inauguration de sa cabine de plage, comme le montrent les photos en haut de cet article). Plus sérieux que lors de son hommage, malgré un ou deux bon(s) mot(s), le comédien est ainsi revenu pendant plus de trente minutes sur sa carrière.

    Ses débuts

    "La première personne à m'avoir dit que j'étais drôle est la police. Non, je ne me souviens pas vraiment que quelqu'un m'ait dit cela, mais je me rappelle que je faisais rire mes amis à l'école primaire. Je comptais sur ça pour me faire des amis et être sociable, mais je n'étais pas le clown de la classe qui avait besoin de toute l'attention. J'étais même un élève conscieucieux qui cherchait à être ami avec ses professeurs et les faire rire en même temps.

    J'ai débuté au sein d'une troupe d'improvisation de Los Angeles qui s'appelle The Groundlings et possède une bonne réputation aux États-Unis. Beaucoup de gens sont partis d'ici pour aller ensuite vers le cinéma, la télévision et des émissions telles que le Saturday Night Live. C'était un bon terrain d'entraînement pour apprendre à écrire des sketches comiques et développer des personnages, et ça m'a permis d'établir les bases de ce que serait mon travail ensuite, et de me sentir plus à l'aise."

    Ses maîtres de comédie

    "Quand j'étais enfant, je regardais tout ce que je pouvais en matière de comédie : la plus grosse influence comique à l'époque était le Tonight Show de Johnny Carson, le seul média dans lequel on pouvait voir du stand-up en direct. Du coup je restais éveillé tard le soir et j'ai tout regardé, de Jerry Seinfeld à Bill Cosby, en passant par Steve Martin. Ensuite il y a eu la première génération du Saturday Night Live, les Bill Murray, Dan Aykroyd, John Belushi ou Chevy Chase."

    J'ai toujours été très athéltique

    Son duo avec Adam McKay

    "Ma relation avec Adam McKay est l'un des trésors que je chéris le plus. Nous nous sommes rencontrés au Saturday Night Live, et je pense même que nous avons été engagés le même jour : lui en tant qu'auteur, et moi en tant qu'acteur. Nous avons commencé à travailler ensemble en écrivant des sketches, et nous avons vite réalisé que nous avions la même sensibilité et le même sens de l'humour. Du coup nous avons écrit des scénarios ensemble, et celui de Légendes vivantes est le cinquième, ou peut-être sixième, que nous avons signé tous les deux. Si l'on me disait que je ne pouvais plus travailler qu'avec une seule personne pour le reste de ma carrière, ce serait Adam."

    La passion (comique) du sport

    "J'ai fait beaucoup de sport quand j'étais jeune, et j'ai toujours été très athlétique. Ça n'était pas prévu mais j'ai en effet tourné dans Ricky Bobby qui parlait des courses de NASCAR, Semi-Pro sur le basket dans les années 70, Les Rois du patin pour le patinage et Match en famille dans lequel j'apprenais le football à des enfants sans y jouer. Le sport est quelque chose d'énorme aux États-Unis : nous nous sentons très investis, pour le pire et pour le meilleur, donc ça m'offre une bonne base pour une comédie.

    Mais certaines proviennent d'autres choses : j'avais par exemple du mal à comprendre pourquoi les courses de NASCAR étaient si populaires, car les pilotes ne font que tourner en rond, et c'est pour cette raison que nous avons décidé de nous en moquer. J'ai eu de bonnes raisons de faire chacun de ces films, ce n'est pas moi qui me suis dit que j'aimerais faire des films sur le sport."

    Hollywood m'a toujours enfermé dans la case "comédie"

    À quand les séries ?

    "La télévision est actuellement un terrain de jeu incroyable pour la comédie, avec toutes ces chaînes câblées qui vont vraiment de plus en plus loin. J'aimerais m'engager sur une série mais je ne sais pas si je suis prêt pour le format standard de 22 épisodes par an. Peut-être pour quelque chose comme ce que fait notamment la BBC, avec six à huit épisodes par saison. Mais j'y ai pensé et si je trouve un projet qui vaut le coup en terme de personnage, ce serait quelque chose d'intéressant et d'inédit à faire."

    Envie de drame ?

    "J'ai été très satisfait par les rares rôle dramatiques que j'ai joués. C'était très excitant et j'aimerais en faire plus. Mais Hollywood m'a toujours enfermé dans la case "comédie", donc ça reste un combat que de décrocher ces rôles. Malgré ma très grande beauté (rires) Adam McKay et moi avons quelque projets de ce type en développement dans notre boîte de production, mais c'est plus lent à mettre en place car ce ne sont pas des comédies."

    Le comédien a également clarifié les choses concernant la paternité du compte Twitter Not Will Ferrell : "Oui, je le connais et ça n'a rien à voir avec moi", répond-il. "Plusieurs personnes sont venues me voir en me disant que ce que j'avais écrit sur Twitter était très drôle, donc je leur ai demandé ce que j'avais écrit. Et le compte s'appelle Not Will Ferrell, donc ça me paraît plutôt clair. Ce que j'ai pu lire était assez drôle, mais c'est étrange d'avoir quelqu'un qui vous imite. Et le conseil de Twitter à ce sujet, c'est de m'inscrire pour dire que l'autre compte n'est pas le mien. Mais je n'ai pas le temps pour ça, j'ai mieux à faire."

    Harry Potter is Dead ?

    Maximilien Pierrette / AlloCiné

    Après la conférence de Will Ferrell, et dans un tout autre genre, Carter Smith est passé devant notre micro pour évoquer Jamie Marks Is Dead, drame fantastique qui a plongé les spectateurs dans une ambiance angoissante ce mercredi matin, mais divisé le public : "Je m'en doutais un peu", nous répond-il. "En faisant le film, j'ai réalisé que les gens qui aimeraient le film l'adoreraient, et qui ceux qui auraient un problème avec beaucoup moins. Mais j'ai choisi de rester fidèle à mon intention de départ plutôt que de le rendre plus accessible à tous."

    Ce sur quoi tout le monde s'accorde en revanche, c'est la ressemblance troublante du fameux Jamie Marks du titre avec le Daniel Radcliffe des derniers Harry Potter. Une référence tout ce qu'il y a de plus involontaire : "Je suis tombé amoureux de la performance de Noah Silver dans le rôle. Pendant la pré-production, nous avons fait beaucoup de tests de maquillage et de coiffures. Pour moi le personnage devait porter des lunettes car j'ai toujours aimé cette idée du verre craquelé et de l'oeil blanc derrière.

    Quand nous avons choisi Noah, il avait ses cheveux bruns, mais peu importe la façon dont il les mettait, il avait l'air cool. Il ressemblait à une star de cinéma. Donc le résultat vient surtout du fait que nous avons cherché à la rendre plus proche de Jamie que d'une star. J'espère toutefois que ça n'est pas distrayant, car je ne l'ai jamais vu ainsi." Rendez-vous en janvier 2015 dans les salles pour en avoir le cœur net.

    Ça tweete sur les planches

    Et sinon…

    • Zoolander 2, c'est peut-être pour bientôt ! Will Ferrell a expliqué qu'une lecture du scénario devait bientôt avoir lieu, pour savoir si cette suite était faisable, et que son personnage de Mugatu serait bien de la partie.
    • Le Prix Littéraire Lucien Barrière a été remis au roman "Le Fils" de Philipp Meyer, et ce dernier a révélé sur le tapis rouge que les droits avaient été achetés par la chaîne AMC et qu'une adaptation était en développement, sans préciser sous quel format.

    En attendant d'en savoir plus, le Festival se poursuit demain avec Gregg Araki, l'étrange I Origins et la présentation de The November Man par Pierce Brosnan et Olga Kurylenko.

    La bande-annonce de "White Bird" :

    Comptage de doigts

    Will Ferrell

    Drapeau l'artiste

    Will Ferrell

    Moi, hommagé

    Will Ferrell

    C'est l'heure de l'air moto

    Will Ferrell

    Avec la version réduite

    Will Ferrell

    Stay classy Deauville

    Will Ferrell

    L'autre star de la soirée

    Philipp Meyer, lauréat du Prix Littéraire Lucien Barrière

    Black Bird on the Red Carpet

    Gregg Araki

    Le calme avant la compète

    Astrid Bergès-Frisbey, à l'affiche d'I Origins ce jeudi

    Une moitié de jury

    Anne Berest, Lola Bessis & Freddie Highmore

    Dancing Queens

    Christine & the Queens

    Smoking hot

    Will Ferrell

    Hommage en cours

    Lolita Chammah & Will Ferrell

    Kneel before Will

    Will Ferrell & Lolita Chammah

    "Deauville c'est fou, non ?" (© Will Ferrell)

    Will Ferrell

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