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    Deauville 2014 - Jour 7 : Pierce Brosnan, un James Bond sur les planches
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    "I Origins" et "Whiplash" qui emballent la Compétition, avant que Pierce Brosnan et Olga Kurylenko n'offrent une soirée explosive au Festival : retour sur la journée de jeudi à Deauville.

    Olivier Borde / Bestimage

    James Bond est de retour et il n'est pas content. Dans The November Man en tout cas, où Pierce Brosnan rejoue les espions, et qui a fait l'événement ce jeudi à Deauville. Auparavant, Whiplash et I Origins ont fait sensation, et James Cameron a emmené le public dans les fonds marins.

    Le film du jour

    Paramount Pictures France

    Whiplash de Damien Chazelle - Avec Miles Teller, J.K. Simmons… - Compétition - Sortie le 24 décembre

    Sundance, Cannes et maintenant Deauville. Récompensé par le Grand Prix du festival créé par Robert Redford, au mois de janvier, Whiplash se présente précédé d'une réputation plus que flatteuse. Mais justifiée, puisque le second long métrage de Damien Chazelle est une petite bombe. Aussi intense et rythmé que les morceaux de batterie qui le traversent, le film est tour-à-tour drôle, poignant, léger et oppressant. Centré sur la quête d'excellence d'un apprenti batteur de jazz, et sa relation avec un prof tyrannique, Whiplash marque aussi les esprits à travers les performances de Miles Teller et J.K. Simmons, aussi bons en solo qu'en duo. Assez pour marquer le jury ?

    Étaient également présentés : 

    Paramount Pictures France

    I Origins (Compétition) - Trois ans après Another Earth, Mike Cahill est de retour sur les planches avec son deuxième long métrage. Également scénariste, producteur et monteur, le réalisateur montre qu'il est toujours fasciné par les mystère de la science et signe une œuvre troublante centrée sur les secrets des yeux. Un organe que vous ne verrez plus de la même façon après ce film d'une grande beauté formelle, parfois difficile à cerner et un peu trop théorique, et sur lequel il vaut mieux en savoir le moins possible. Sachez juste qu'il y est question du lien entre science et sentiments. Et que Michael Pitt y ressemble beaucoup à Xavier Dolan.

    Deepsea Challenge 3D (Avant-première) - Ce devait être LA star du Festival. Mais James Cameron n'a finalement pas pu faire le déplacement sur les planches pour présenter Deepsea Challenge, son nouveau documentaire projeté en 3D. Une visite des fonds marins longue de 90 minutes, qui prouve à quel point le cinéaste ne connaît pas le mot "limite" et qui a bluffé la majorité des festivaliers qui s'y sont immergés.

    The November Man (Avant-première) - Douze ans après sa dernière apparition en James Bond, Pierce Brosnan reprend du service. Comme son personnage dans The November Man, ex-agent de la CIA que de fâcheuses circonstances mettent aux prises avec une conspiration et son élève. Plus violent que l'on aurait pu le croire, le film de Roger Donaldson (Le Pic de Dante) s'avère plutôt efficace dans sa première demi-heure, avec un bon goût d'années 90, mais se complique la vie en multipliant les rebondissements. Reste la classe de son interprète principal, dans un rôle qui rappelle, forcément, des souvenirs.

    Les stars du jour

    Maximilien Pierrette / AlloCiné

    Un fort esprit bondien soufflait sur le 40ème Festival de Deauville en ce jeudi 11 septembre : après avoir pleuré le décès de Richard Kiel, célèbre Requin dans L'Espion qui m'aimait et Moonraker, les cinéphiles présents en Normandie ont en effet pu accueillir Pierce Brosnan et Olga Kurylenko. Soient l'interprète de 007 à quatre reprises (Goldeneye, Demain ne meurt jamais, Le Monde ne suffit pas et Meurs un autre jour), et la James Bond Girl de Quantum of Solace, de passage sur les planches pour l'avant-première du film d'espionnage The November Man.

    En attendant de les avoir au micro vendredi, les deux comédiens ont éclaboussé cette avant-première de leur classe habituelle, pour présenter un long métrage qu'il aura fallu cinq ans à monter selon Brosnan, et pour lequel la productrice Beau St. Clair tenait absolument à avoir Olga Kurylenko au générique. Laquelle a ainsi découvert le festival de Deauville pour la première fois, non sans couvrir son partenaire d'éloges sur scène.

    Au micro

    Maximilien Pierrette / AlloCiné

    Chouchou des festivaliers avant même le passage de White Bird en Compétition, Gregg Araki a un peu plus conforté son statut si l'on en croit l'enthousiasme qui régnait à la fin de la projection mercredi après-midi. C'est donc un metteur en scène encore plus détendu que nous rencontrons le jeudi matin, pour évoquer ce onzième long métrage en salles le 15 octobre.

    La récurrence de l'adolescence

    "L'adolescence est une période de transition et c'est intéressant, pour un réalisateur, d'avoir des personnages sujets à de gros changements. Kat, jouée par Shailene [Woodley, ndlr] est en train de devenir adulte sur le plan sexuel, et doit faire face à la disparition de sa mère qui survient au même moment. Son monde en est donc entièrement bouleversée alors qu'elle doit déjà se débattre avec ces changements. Beaucoup de choses se passent dans sa vie, sur le plan dramatique, et ça me permet d'avoir un riche territoire à explorer."

    Faut-il alors voir dans la disparition d'Eva Green (White Bird), la fin du monde (Kaboom) ou l'enlèvement pas des extra-terrestres (Mysterious Skin) des métaphores de l'adolescence ? "C'est intéressant, je n'avais pas vu les choses ainsi", nous répond-il en riant. "Je pense que oui, mais pas de façon consciente. On peut le voir ainsi, et ça a surtout à voir avec les changements que vivent les personnages dans un monde où rien n'est sûr. C'est sans doute pour cela que les thèmes s'accordent."

    David Lynch m'a toujours énormément inspiré

    De l'influence de "Twin Peaks" dans le récit

    "David Lynch m'a toujours énormément inspiré, à travers l'utilisation des rêves ou le surréalisme. J'ai aussi beaucoup pensé à Blue Velvet pour celui-ci, avec les palissades blanches, la banlieue américaine et les choses sombres qui se cachent en-dessous. Et c'était d'autant plus incroyable de pouvoir avoir Sheryl Lee [Laura Palmer dans Twin Peaks, ndlr] dans mon film : je l'ai toujours adorée en tant qu'actrice, et Twin Peaks - Fire Walk With Me est mon film préféré de David Lynch. Sa performance dedans est juste ahurissante et elle a beaucoup apporté à White Bird car elle véhicule une forte iconographie qui nous a bien servi."

    Le choix des années 80

    "C'est l'une des raisons qui m'ont attiré vers le roman original de Laura Kasischke. Les années 80 ont toujours été formatrices pour moi, car c'est pendant cette décennie que je suis devenu adulte, en tant que personne et réalisateur, un peu comme le personnage de Shailene dans ce film. Situer un long métrage dans les années 80 me permettait donc d'évoquer ma propre expérience tout en rendant hommage à la musique de cette époque, qui m'a beaucoup inspiré au moment où je grandissais."

    Nostalgique, Gregg Araki ? "J'en parlais avec Robin Guthrie, le compositeur de White Bird", explique-t-il. "Je suis vraiment nostalgique de cette époque, mais en même temps, la musique d'aujourd'hui m'intéresse beaucoup et il y a une relation très forte entre les deux périodes."

    For Your Eyes Only

    Maximilien Pierrette / AlloCiné

    Toujours en Compétition, Mike Cahill dévoilait donc I Origins, son deuxième long métrage de fiction après Another Earth en 2011. Une œuvre que le cinéaste range dans la catégorie "science, fiction et non science-fiction", voire "science-esprit-fiction-drame", et dans lequel il dévoile une vraie fascination pour les yeux : "Ça me vient de la photo très célèbre en couverture du numéro de juin 1985 de National Geographic : celle d'une fillette afghane. Je l'ai découverte quand j'étais enfant et j'ai pensé, comme beaucoup de gens, que c'était une photo stupéfiante. Surtout à cause des yeux très verts de la fille.

    Et ce n'est que plus tard que j'ai appris l'histoire derrière le cliché et la façon dont Steve McCurry l'a pris dans ce camp de réfugiés : il l'a vue pendant dix secondes, a pris la photo et elle est repartie jouer avec ses amis, sans qu'il ne sache son nom. Et tous les jours, pendant dix-sept ans, il a reçu des lettres lui demandant qui était cette fille. C'est pourquoi il a décidé de partir à sa recherche dix-sept ans plus tard : il ne savait pas à quoi elle allait ressembler vu que ce n'était qu'une enfant à l'époque, et il ne pouvait se baser que sur ses yeux.

    Chacun a une paire d'yeux qui lui est propre

    C'est à partir de ce moment-là que j'en ai appris plus sur les yeux : chacun a une paire d'yeux qui lui est propre, comme une empreinte digitale, et ils restent les mêmes de la naissance à la mort. Du coup des pays comme l'Inde ont un programme national d'identité dans lequel chacun est identifié par ses yeux, et j'ai trouver que c'était un paysage intéressant pour y raconter une histoire d'amour. Une histoire sur les différents types d'amours et dans laquelle notre peur de la mort est diminuée."

    Une histoire d'amour dans laquelle on retrouve notamment Astrid Bergès-Frisbey, que le cinéaste a voulu engager "d'abord pour son talent", mais aussi pour bénéficier de son hétérochromie, particularité génétique rare qui lui confére des iris de plusieurs couleurs, et évitait ainsi l'ajout des effets spéciaux : "Je devrais remercier mes parents pour ça en fait", nous dit-elle. "Moi je trouve ça fascinant les yeux, donc c'est plaisant de faire partie d'un film qui parle de ça et de tellement de thèmes, de façon aussi dense que subtile. Un film dont beaucoup de gens sortent en disant que ça les a hantés (...) J'aime bien le fait que ce soit aussi universel et grandiose de par ses thèmes, et en même temps aussi brut qu'un diamant."

    Un diamant à découvrir dans les salles françaises à partir du 24 septembre.

    Ça tweete sur les planches

    Et sinon…

    • Malgré sa présence sur le tapis rouge pour l'avant-première de The November Man, Pierce Brosnan ne se rendra à sa cabine de plage que demain vendredi, contrairement à ce qui avait été annoncé.
    • La standing ovation du Festival est arrivée, et c'est Whiplash qui en a bénéficié, à l'issue de sa projection officielle. De bon augure en vue du palmarès de samedi donc, même s'il convient de rester prudents dans la mesure où States of Grace, accueilli de la même façon l'an dernier, était reparti bredouille alors que beaucoup voyaient en lui le favori pour le Prix du Public.
    • Enfin les 350 barrières commandées sont arrivées, donc tout est prêt pour recevoir Mick Jagger en ce vendredi.
    Maximilien Pierrette / AlloCiné

    Si la rock star ne donnera qu'une conférence de presse, vous aurez quand même rendez-vous avec Pierce Brosnan, Olga Kurylenko, le producteur Brian Grazer et un acteur fantastique. Soyez bien là demain.

    La bande-annonce de "The November Man" :

    Un Bond et une Bond Girl

    Pierce Brosnan & Olga Kurylenko

    The November Man

    Pierce Brosnan

    The November Girl

    Olga Kurylenko

    The November Team

    Beau St. ClairPierce Brosnan & Olga Kurylenko

    Wanna fight ?

    Pierce Brosnan

    Plus que 007 secondes…

    Pierce Brosnan

    … et je m'en vais

    Pierce Brosnan

    Bons baisers de Deauville

    Pierce Brosnan

    M. Fantastic sur le tapis rouge

    Miles Teller & Keleigh Sperry

    Entrée en compétition

    Hunter Gray (producteur), Astrid Berges-Frisbey & Mike Cahill avant la projection d'I Origins

    Songeuse sur scène

    Astrid Berges-Frisbey

    Trois

    Mike Cahill, Astrid Berges-Frisbey & Hunter Gray

    Deux

    Mike Cahill & Astrid Berges-Frisbey

    Un ! Partez !

    Astrid Berges-Frisbey

    The September Man

    Lambert Wilson

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