Golden Globes 2015 : Boyhood primé, que penser du palmarès cinéma ?

Chaque année, les Golden Globes sont envisagés comme les pré-Oscars, et il n'est pas rare -voire systématique si l'on se fie à l'année précédente- que les films récompensés du "double G" obtiennent l'Oscar de la même catégorie en février. Retrouvez le palmarès ciné complet par ici, et le palmarès série, par là !

Boyhood : meilleur film et meilleur réalisateur

Ce que nous annonce le palmarès des Golden Globes, c'est le sacre du cinéma de Richard Linklater, indépendant et créatif, qui pour son film Boyhood, a suivi pendant douze ans un jeune garçon de ses six ans jusqu'à sa majorité en dressant un portrait fictif de la vie de ce jeune personnage.

Avec le prix du meilleur réalisateur, on pourrait penser que seule la démarche de Linklater est récompensée, mais lui remettre également le prix du meilleur film dénote une volonté de la profession de saluer également le parti pris artistique du film lui-même. Il s'agit pour le metteur en scène de sa première nomination à un Golden Globe.

Le retour en grâce de Michael Keaton

Récompensé également, Birdman d'Alejandro González Iñárritu, qui gagne à la fois le prix du meilleur scénario et un prix pour la performance de Michael Keaton dans la peau d'un acteur hanté par son succès passé, et qui tente de monter sur scène au théâtre. Hollywood a souvent aimé les films qui parlent d'elle. Contrairement à Boyhood, le film n'est pas encore sorti en France, il faudra pour le découvrir patienter jusqu'au 25 février 2015.

C'est un retour sur le devant de la scène pour Michael Keaton, immortalisé pour le grand public dans Beetlejuice mais surtout dans les deux Batman signés Tim Burton. Le rôle de Birdman lui va comme un gant, et la réalité rejoint la fiction puisque le rôle hantant son personnage est celui d'un superhéros. Keaton joue de son image auprès du public pour surprendre et rappeler qu'il est un acteur avant d'être une icône de la pop culture.

Twentieth Century Fox France

Des sujets forts récompensés... ou pas

Les autres performances récompensées traitent de sujets forts. Le prix de l'actrice dramatique va à un film sur la maladie d'Alzheimer (Julianne Moore dans Still Alice, film sans date de sortie française), la dégradation physique du scientifique Stephen Hawkins et la façon dont il se transcende pour survivre (Eddie Redmayne dans Une merveilleuse histoire du temps). Autre sujet fort, la lutte de Martin Luther King pour la défense du droit de vote pour tous (le film Selma) n'a pas obtenu les prix espérés malgré quatre nominations, et se contente du prix de la meilleure chanson.

Et le grand perdant de la soirée est...

The Imitation Game avec Benedict Cumberbatch. Le film réalisé par le Norvégien Morten Tyldum était nommé à cinq reprises et il est reparti bredouille. Les Oscars pourraient donc également snobber ce biopic sur la vie d'un mathématicien, engagé durant la Seconde guerre mondiale pour décrypter les messages de l'armée allemande.

Mais aussi...

Côté animation, Warner et Marvel se sont vus devancés pour le prix du meilleur film d'animation. Les Nouveaux héros comme La Grande aventure Lego ont été devancés par Dreamworks et Paramount avec la suite de Dragon.

Amy Adams obtient son second Golden Globes consécutifs pour Big Eyes, le prochain Tim Burton qui débarquera sur les écrans le 25 mars prochain. L'an dernier, Adams avait obtenu le même prix pour American Bluff. Six fois nommées depuis 2008, l'actrice passe relativement inaperçue en France, mais jouit d'une excellente réputation outre-Atlantique.

Citons la performance de J.K. Simmons en chef d'orchestre tyrannique dans Whiplash, récompensée d'une statuette de meilleur acteur dans un second rôle. Le prix de la meilleure comédie pour Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, et le drame russe Léviathan, présenté en compétition à Cannes, qui a obtenu le Globe de meilleur film étranger devant notamment Ida.

Richard Linklater, grand gagnant des Golden Globes, au micro pour un petit "blind-test" :

Richard Linklater, réalisateur de Boyhood, un film étonnant tourné sur 12 ans, se prête à notre interview blind-test. L'occasion également d'évoquer entre autres sa collaboration avec Ethan Hawke et Julie Delpy, pour la trilogie "Before", et même Star Wars !