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    Deauville 2015 - Jour 9 : 99 Homes triomphe, Sicario conclut en force
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Cette fois-ci, ça y est : le 41ème Festival du Cinéma Américain de Deauville est terminé. Retour sur les moments forts de la dernière journée, des films au palmarès, en passant par l'hommage rendu à Patricia Clarkson.

    Denis Guignebourg / Bestimage

    Toutes les bonnes choses ont une fin, et il en va de même pour cette édition sur les planches. Mais nous ne partons pas sans revenir sur le palmarès, les derniers films présentés, l'hommage à Patricia Clarkson, et un bilan en compagnie de l'un des membres du jury.

    And the winner is…

    Les derniers sont-ils toujours les premiers ? Pas dans le cadre de la Compétition de ce 41ème Festival du Cinéma Américain de Deauville : une semaine tout juste après avoir lancé les hostilités, le très bon 99 Homes de Ramin Bahrani a remporté le Grand Prix. De quoi lui offrir, au final, une sortie en salles alors qu'il n'est pour l'instant destiné qu'au e-cinéma ?

    ==> Qui a reçu le Prix du Public ? Réponse avec le palmarès complet

    Le film

    Crazy Amy de Judd Apatow - Avec Amy Schumer, Bill Hader, Brie Larson… - Sortie le 18 novembre

    Universal Pictures International France

    Entre Judd Apatow et Deauville, l'histoire d'amour dure depuis 10 ans maintenant. C'est en effet sur les planches que le réalisateur s'était révélé au public français, en 2005, grâce à 40 ans, toujours puceau. Que Crazy Amy, son dernier opus en date, ait été présenté au cours de cette 41ème édition, n'avait donc rien d'une surprise. Et ce pour le plus grand bonheur des spectateurs qui se sont offert une belle tranche de rire, et ce dès la brillante scène d'ouverture.

    Ecrit par l'ouragan comique Amy Schumer, véritable star aux Etats-Unis, ce film, le premier qu'Apatow n'a pas lui-même scénarisé, tranche un peu avec les précédents du metteur en scène : les personnages féminins y occupent le devant de la scène, et les potes habituels du cinéaste (Seth Rogen, Paul Rudd…) y sont aux abonnés absents. On retrouve toutefois quelques éléments de son œuvre (discussions sur la pop culture, tendresse qui succède au trash sur la fin), de jolis caméos et un casting également emmené par Bill Hader et Brie Larson, qui permettent de pardonner les petites longueurs du récit.

    Etaient également présentés

    Les Cowboys (Prix d'Ornano-Valenti) - Alors que Jacques Audiard a triomphé à Cannes avec Dheepan, son co-scénariste Thomas Bidegain est venu sur les planches pour recevoir le Prix d'Ornano-Valenti, remis à un premier film et qui assure sa promotion à l'étranger. Et le long métrage en question, c'est donc Les Cowboys, drame dans lequel un père recherche désespérément sa fille, dans l'Est de la France, et dont la sortie est prévue le 25 novembre dans nos salles.

    Sicario (Première) - Reparti bredouille de Cannes, où il était en lice pour la Palme d'Or, Sicario a eu l'honneur de clôre ce 41ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. Après l'émotion des Cowboys et l'humour de Crazy Amy, c'est de l'action et de la tension qui attendaient les spectateurs grâce au thriller percutant de Denis Villeneuve.

    L'hommage

    De la comédie au drame, en passant par le thriller, les films pour jeunes adultes et une participation à Six Feet Under : en presque 30 ans de carrière, Patricia Clarkson s'est révélée aussi omniprésente qu'éclectique, et ce depuis ses débuts dans Les Incorruptibles, où elle jouait la femme d'Elliott Ness : "Je ne savais pas du tout ce que j'étais en train de faire", nous répond la comédienne. "Brian De Palma a fait un pari avec moi car je n'avais pas fait de film auparavant, juste un épisode de série. Je n'avais aucune expérience mais j'ai beaucoup appris de lui, c'était une expérience remarquable."

    Au lendemain de la présentation d'October Gale, elle a donc reçu un hommage au cours de la cérémonie de clôture : "C'est vivifiant", nous a-t-elle expliqué quelques heures auparavant. "Et puis tous ces gens… Je ne pensais pas qu'autant de personnes savaient qui j'étais (rires) C'est toujours un honneur que d'être honorée, et je pense avoir la carrière que je souhaitais."

    Les hommes sont gênés de ne pas embaucher plus de femmes

    "J'ai fait des gros films, des petits et joué des personnages très différents, et je pense que je ne changerais rien. Il faut toujours lutter pour travailler, et c'est encore pire lorsque l'on vieillit, mais je travaille encore donc je touche du bois. Je me sens chanceuse et heureuse d'être ici aujourd'hui, et d'avoir des travaux accomplis et à venir." La comédienne reconnaît d'autant plus sa chance que les difficultés sont nombreuses pour les femmes à Hollywood : "C'est un peu en train de changer mais ça reste toujours difficile pour d'autres, qui n'ont pas eu autant de chance que moi."

    "C'est aussi difficile devant la caméra que derrière, mais nous continuons à en parler et je pense que nous avons embarrassé les hommes à Hollywood. Ils sont gênés de ne pas embaucher plus de femmes. Penser qu'elles n'ont plus d'utilité passé 40 ans est fou, donc nous devons en parler encore."

    Maximilien Pierrette / AlloCiné

    Une fois sur scène, après un beau discours prononcé par Pascal Greggory, son partenaire à Marrakech dans le jury de Martin Scorsese en 2013, Patricia Clarkson a rappelé que Deauville l'avait déjà honorée en 2001, avec un Prix d'Interprétation pour The Safety of Objects : "Plus jeune, j'ai conservé ce trophée comme un talisman, pour avoir foi dans les films dans lesquels j'ai été entraînée, et les personnes magnifiques avec lesquelles je les ai faits."

    "Et c'est ainsi que vous avez devant vous une actrice de 55 ans… dans une robe un peu transparente", a-t-elle poursuivi sur le ton de l'humour. "Puisque vous avez décidé d'étudier l'ensemble de mon travail, j'ai décidé de vous montrer l'ensemble de mon corps." Puis la comédienne de conclure en citant Jeanne Moreau, "sainte patronne de l'amour et de la longévité pour beaucoup d'entre nous" : "L'âge ne nous protégera pas de l'amour, mais l'amour vous protégera de l'âge. Espérons."

    Patricia Clarkson sera dans "Le Labyrinthe 2" le 7 octobre :

    La musique

    Comme souvent chez Judd Apatow, Crazy Amy s'offre quelques tubes dans sa bande-originale, et il est bien difficile de passer à côté de "Uptown Girl" de Billy Joel, utilisé à plusieurs reprises (notamment lors d'une scène où Amy Schumer est au coeur de l'un des meilleurs gags du film) et fait même l'objet d'une discussion entre l'héroïne et Bill Hader.

    Au micro

    Honoré jeudi soir, juste avant Ian McKellen, Lawrence Bender est surtout connu pour sa collaboration avec Quentin Tarantino, qu'il n'avait pas manqué de remercier dans son discours, et qu'il a rencontré à la fin des années 80 grâce au réalisateur Scott Spiegel, co-scénariste d'Evil Dead 2 : "Nous avons fait un film appelé Intruder ensemble, et il m'a un jour dit qu'il avait un ami qui s'appelait Quentin, qui était très talenteux et avait écrit des scénarios, et que je devais absolument rencontrer car il sentait que nous pourrions travailler ensemble."

    "Il nous a donc présentés alors que nous étions tous deux fauchés : je venais de faire un film et lui essayait d'en faire un, et lorsque nous nous sommes mis à discuter, je me suis rendu compte que 1 + 1 pouvait parfois être égal à plus que 2. Nous nous sommes choisis." Lawrence Bender n'a cependant pas produit Django Unchained et The Hateful Eight, mais rit et nous rassure lorsque nous demandons s'il n'y a pas une brouille entre eux : "C'est son choix, pas le mien. C'est un ami loyal et ça a été un super collaborateur pendant de nombreuses années."

    "Même s'il a décidé de travailler avec d'autres producteurs, nous sommes encore très proches. Lorsqu'il a reçu un hommage au Festival Lumière de Lyon, il y a 2 ans, il m'avait appelé pour me demander d'y aller avec lui, car c'était aussi mes films qui étaient présentés." Reste maintenant à savoir si (et quand) les 2 hommes feront à nouveau équipe pour nous offrir des films de la trempe de Pulp Fiction ou Reservoir Dogs.

    Avec moins de gaffes cette fois-ci ?

    Parole de juré

    Absent lors de la cérémonie d'ouverture pour cause de Festival de Venise, où il présentait Francofonia d'Alexandr Sokurov, Louis-Do de Lencquesaing a néanmoins rejoint les autres membres du jury de Benoît Jacquot juste à temps pour le début de la Compétition. Et c'est à l'issue de la présentation du dernier des candidats, Dope, que nous le rencontrons pour un petit bilan : "La qualité des films est vraiment forte", déclare-t-il d'emblée. "Il y a quelques films que je n'aime pas, ou que nous n'aimons pas trop dans l'ensemble, mais pas tant que ça. Et au final on est toujours surpris."

    On découvre une Amérique qui n'est pas comme on la pense

    "Tout est sans cesse remis en cause et c'est ce qui est bien : on croit qu'on a fini mais ça n'est jamais le cas puisqu'un autre film arrive dans la foulée. Et ça a surtout commencé très fort avec 99 Homes qui est assez beau et super bien joué, même si c'est loin pour nous du coup [le film a finalement remporté le Grand Prix, ndlr]. Ce qui est amusant [avec la sélection, ndlr], c'est qu'on découvre une Amérique qui n'est pas comme on la pense."

    Et s'il nous a confié avoir aimé Babysitter et Dope, Louis-Do de Lencquesaing nous explique avoir adoré Tangerine : "Je crois qu'il va avoir tous les prix", avait-il même prédit. Au final, le film de Sean Baker n'a eu "que" celui du Jury, mais on imagine que l'acteur l'a défendu bec et ongles : "C'est très étonnant, on s'attache à tout le monde, on les reconnaît tous, on se souvient de tous. Et tous les personnages sont magnifiques. Il y a des trucs très rares. Après c'est quand même un style assez trash, même dans la réalisation." Plus que quelques mois avant de le découvrir par vous-mêmes, le 30 décembre.

    Louis Do de Lencquesaing sera à l'affiche de "Orage" le 7 octobre :

    Ça tweete sur les planches

    Que la fête commence

    Quand la musique est bonne

    En vous remerçiant

    Et sinon

    • Ramin Bahrani et Michael Shannon n'étaient plus là pour recevoir le Grand Prix de 99 Homes, mais ils avaient quand même enregistré une vidéo des remerciements. Et ils promettaient notamment de revenir l'an prochain avec… 100 Homes : "Il y aura plus d'espoir dans celui-ci", précise l'acteur. "C'est fou ce que l'on peut faire avec 100 maisons." Une belle touche d'humour comme mot de la fin.

    Clap de fin sur ce 41ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. Merci de nous avoir suivi et rendez-vous pour découvrir l'intégralité des interviews réalisées, au moment de la sorties des films concernés. Et l'année prochaine pour la 42ème édition.

    Deauville 2015 : le dernier jour en images

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    Rachelle Lefèvre, Zabou Breitman, Stanley Weber, Géraldine Nakache et Alice Isaaz : le Jury Révélation au complet pour la dernière fois

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    Louise Bourgoin, Sophie Fillières, Marie Gillain, Louis-Do de Lencquesaing, Marthe Keller, Julien Hirsch, Marc Dugain et Pascal Bonitzer : le Jury sans son président

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    Josh Mond, réalisateur de James White (avec la chemise blanche) entouré par le Jury qui lui a remis le Prix de la Révélation Kiehl's

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    Josh Mond applaudi par le Jury Révélation

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    Josh Mond (James White), Bahareh Azimi (99 Homes) et Trey Edward Shults (Krisha) : les lauréats présents du soir

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    Coup d'œil à gauche pour les lauréats…

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    … puis à droite…

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    … puis derrière…

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    … et le final !

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