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    Vampires en toute intimité : quand Nicolas et Bruno s'emparent de la VF d'une comédie sur les vampires
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 12 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Pas facile d'être un vampire ! Vampires en toute intimité montre leur quotidien, façon faux documentaire parodique. Nous avons rencontré Nicolas et Bruno qui ont imaginé une VFO (version française originale) du film, qui sort en e-Cinéma demain.

    2015 Wild Bunch Distribution

    Et si pour Halloween vous tentiez une comédie sur les vampires, plutôt qu'un classique film d'horreur ? En sortant Vampires en toute intimité en e-Cinéma demain, et en avant-première ce soir au Gaumont Opéra Capucines à Paris, Wild Bunch, distributeur du film, propose une alternative originale pour célèbrer Halloween. D'autant plus lorsque l'on sait qui se cache derrière la VF du film : Nicolas et Bruno, duo à l'origine de Message à caractère informatif, et des deux comédies La Personne aux deux personnes et Le Grand Méchant Loup.

    Nicolas et Bruno ont imaginé plus exactement une VFO -version française originale-, avec un cast vocal au top (notamment Alexandre Astier et Zabou Breitman), en s'appropriant le film d'origine, tout en préseverant et respectant l'oeuvre initiale que l'on doit à un autre duo rigolo : les déjantés néo-zélandais Jemaine Clement (Flight of the Conchords) et Taika Waititi (qui réalisera prochainement le nouveau volet de Thor), tous deux derrière et devant la caméra. 

    Vampires en toute intimité prend la forme d'un mockumentaire (une parodie de documentaire), en empruntant aux codes du film d'horreur. Le pitch : Comment fait-on quand on est vampires depuis des siècles et qu’on doit discrètement vivre en coloc en 2015 dans la banlieue de Limoges ? C’est ce que nous propose de découvrir une équipe de documentaire, en partageant l’intimité d’une bande de potes suceurs de sang !

    Nous avons rencontré Nicolas et Bruno pour en savoir plus sur cette adaptation originale du film.

    AlloCiné : On vous connait pour vos détournements Message à caractère informatif, ou plus récemment pour A la recherche de l'ultra sexe. Pour la première fois, vous vous attaquez à un même film dans son intégralité...

    Nicolas Charlet : Oui, c’était un vieux fantasme qu’on avait après le Message à caractère informatif. On avait vraiment envie de redoubler un film, de l’adapter, en se confrontant aux questions de fidélités à la narration, et d’en faire quelque chose de personnel et en même temps de fidèle à ce qu’il était. Ca fait 15 ans qu'on y pense, et on avait un peu dit autour de nous qu’on cherchait ce genre de chose.

    C’est d'ailleurs comme ça que l’histoire a commencé. Laurent Campagne de chez Wild Side, avec qui on avait travaillé à Studio Canal pour faire le DVD du Message à caractère informatif, nous a appelé du Festival de Gérardmer en début d’année. Il nous a dit : 'Les gars, je suis en train d’acheter un film pour vous !' Nous, on lui a dit : 'C’est sympa mais on peut s’acheter des DVD !' (sourire) Après, il nous a deamndé : 'Est ce que vous savez doubler des vampires ?'

    Bruno Lavaine : On a déjà doublé des cadres supérieurs, des moustachus…

    N.C. : On a même doublé des meubles ! Des bureaux, des moquettes murales… A priori on devrait savoir doubler des vampires, oui ! Et donc il nous a dit qu’il avait peut être l’occasion de nous faire réaliser notre fantasme qui est de doubler un film du début à la fin…

    B.L. : … et entièrement libres. Avec une carte blanche.

    Wild Bunch Distribution

    Est-ce que les créateurs du film étaient d’accord justement ?

    N.C. : C’était notre question. Ils étaient au courant et adoraient notre boulot. Après on a appris qui c’était : on est fan de Flight of the Conchords, la série de Jemaine Clement et Taika Waititi. Du coup, on a vu le film (What We Do In The Shadows, le titre original, Ndlr.), qu’on a adoré, hyper drôle. On s’est dit : on l’a, c’est génial, la première fois que ça se présente.

    A partir de là, on a mis en place une façon de travailler originale. Normalement, quand on fait la version française d’un film, ça se fait assez rapidement. Il y a une traductrice et ensuite il y a 3-4 jours de studio et ça se fait assez vite. Là, nous voulions vraiment nous réapproprier la chose, et  travailler cette adaptation à la fois fidèle au propos et à la narration, et en même temps quelque chose de personnel. On a traduit, adapté, réécrit les dialogues. Parfois on les a fait parler quand ils ont le dos tourné, dans le noir.

    On a pris le meilleur et ajouté des choses qui nous faisaient marrer

    B.L. : On a rajouté des trucs.

    N.C. : On se l’est approprié. On a pris le meilleur et ajouté des choses qui nous faisaient marrer.

    B.L. : On a enregistré d’abord tous les dialogues nous-mêmes pour avoir une maquette, avoir la musique de ce que l’on voulait, réajuster des choses.

    N.C. : Mais comme on ne voulait pas faire un détournement, on s’est dit qu’il fallait des vraies voix de filles…

    B.L. :  ... et des vraies voix de mec aussi ! (sourire)

    Wild Bunch Distribution

    N.C. :  Et c’est là qu’on s’est dit qu’on allait appeler des camarades ! On a appelé Fred Testot et Zabou avec qui on avait fait Le Grand méchant loup, Julie Ferrier qu’on aime beaucoup. Comme on avait besoin d’une voix de mec un peu costaud, ce qu’on était incapables de faire, on a appelé Alexandre Astier qui était à fond. Idem pour Bruno Salomone, et Jérémie Elkaim qui nous a fait un magnifique loup garou.

    Du coup, on s’est retrouvé avec notre petite équipe et on a retravaillé notre maquette, puis nous sommes allés en studio, et nous y avons passé plusieurs jours. On a vraiment pris le temps de travailler les voix avec les comédiens.

    B.L. :  En ayant vraiment les moyens de travailler la direction d’acteurs, les tessitures, construire un personnage vocal avec eux. C’était très excitant pour nous et pour eux d’incarner ces personnages.

    Le film est en VFO : version française originale !

    N.C. : Nous mêmes, on a quitté les VF. On regardait E.T., Retour vers le futur en VF et d’ailleurs on aime bien les revoir en VF. C’est vachement culotté de la part de Wild Bunch de proposer ça. On voit vraiment ça comme une proposition artistique. D’ailleurs le film sort en VOST. Et donc en VFO : version française originale. C’est comme ça qu’on le définit.

    B.L. :  Comme il y en a eu à une époque, par exemple Wayne's World : Les Nuls s’étaient emparés du film. C’est un peu le seul antécédent dans le genre.

    N.C. : Nous on est à la limite du détournement, mais on n’a pas voulu franchir cette limite. On a mis de la Cogip, du Jean-Bernard…

    B.L. : … de l’absurde. Comme on vient du détournement, d’un point de vue vocal, on créé une connivence avec le spectateur. Il y a un décalage, mais qui ne nuit pas au fond du film.

    N.C. : Et on voulait d’autant plus être fidèles que le film est vraiment génial.

    B.L. : C’est une manière pour ceux qui connaissent déjà le film de le redécouvrir.

    Wild Bunch Distribution

    Etiez-vous raccord avec l’humour du film d’origine ?

    B.L. :  Oui, carrément. C'est un film qu'on aurait bien aimé réaliser. C’est au croisement de plein de trucs qu’on adore. On a retrouvé des choses du Bureau, l’adaptation de The Office que l’on a fait ; on a retrouvé du Borat, du Shaun of the dead…

    N.C. : Il y a aussi le côté un peu trash de C’est arrivé près de chez vous.

    B.L. : On se retrouve bien avec ce genre qui consiste à tirer sur des codes que tout le monde connaît : le documentaire, les vampires, les films d’horreur...

    N.C. : Nous, ce qu’on aime dans une comédie, c’est quand les styles et les genres se mélangent.

    L'action se passe à Limoges... Il ne faudrait pas vous brouiller avec les habitants !

    B.L. : Les vampires en parlent avec beaucoup de tendresse. C’est leur ville refuge. Et puis, on cherchait l’équivalent démographique de Wellington, car le film se passe initialement là-bas.

    Et ça permet de dire que c’est le premier film de vampires qui se passe à Limoges !

    N.C. : Absolument !

    >>> Vampires en toute intimité de Jemaine Clement et Taika Waititi, avec la VFO de Nicolas et Bruno, Alexandre Astier, Bruno Salomone, Zabou, Julie Ferrier, Jérémie Elkaïm...

    >>> Disponible en eCinéma dès le 30 octobre sur toutes les plateformes de téléchargement légal et en avant-première ce soir au Gaumont Opéra Capucine à Paris

     

    Bruno Lavaine et Nicolas Charlet

    La bande-annonce de Vampires en toute intimité en VF...

    ... et la VO

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