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    Pourquoi on adore Terrence Malick... en 10 plans !

    Poétique et contemplatif, son cinéma ne ressemble à aucun autre. S'il en laisse certains perplexes, il émeut les autres par son approche sensorielle et visuelle totalement unique. Pourquoi on aime Terrence Malick ? La réponse en 10 plans...

    L'arrestation de Kit dans "La Balade sauvage" (1973)

    C'est avec son premier film, La Balade sauvage, que Terrence Malick entrait dans la légende du cinéma contemporain. Ses héros aussi, Kit et Holly (Martin Sheen et Sissy Spacek) allaient y entrer. Sociopathe rêvant d'écrire le récit de sa propre vie, Kit est arraché des Badlands et au coeur de sa Bonnie lorsque la police finit par retrouver sa trace. Après une course poursuite de légende (décidément !), il s'arrête au bord de la route, crève l'un de ses pneus et marque avec un petit tas de pierre le lieu de sa future - et docile - arrestation. Digne d'un western, le plan où il lève les mains en l'air tout en jetant un oeil à sa future postérité est magnifique... Photographie : Tak Fujimoto et Stevan Larner

    Le feu de "La Balade sauvage" (1973)

    Malick sait filmer le feu comme personne. Mais, c'est bel et bien dans La Balade sauvage que sa maîtrise s'est dévoilée, avec ses gros plans nets, vivaces, brûlants, presque sacrés. C'est avant de se lancer dans leur cavale que Kit et Holly, simulant leur suicide, mettent le feu à la maison d'Holly (après que Kit ait tué son père). Dans cette scène, plusieurs plans magnifiques se succèdent où l'on voit ce qu'Holly laisse derrière elle. Emportées par le feu, c'est son innocence et son enfance, sous la forme d'une poupée, d'un lit de petite fille et, bien sûr, du corps de son père, que la jeune fille abandonne...  Photographie : Tak Fujimoto et Stevan Larner

    L'invasion de sauterelles dans "Les Moissons du ciel" (1978)

    Pour son deuxième film, Malick a de nouveau troublé son monde. S'il a mis plus de deux ans à monter son film, s'il a majoritairement tenu à tourner avant le coucher du soleil, il est peu de dire que le résultat en valait 1000 fois la peine. C'est vers les 3/4 des Moissons du ciel que la tension dramatique et romantique se noue lorsque les premières sauterelles se font entendre. Elles envahiront les champs et la vie de Sam Shepard dans un inoubliable plan, où leur envol, filmé à l'envers, est capturé à l'écran dans une lumière sans pareille... C'est en toute justice que le film a obtenu l'Oscar de la Meilleure Photographie.  Photographie : Néstor Almendros & Haskell Wexler

    Effleurer l'eau dans "Le nouveau Monde" (2005)

    Effleurer des mains, effleurer le bonheur, effleurer sa compréhension de l'autre, sentir sa solitude ou, justement, son rapport aux éléments... C'est tout ce qu'aime montrer Terrence Malick. En 2005, lorsqu'il racontait l'histoire de la légendaire Pocahontas, il nous faisait pénétrer dans le territoire des Amérindiens. Ce qui lui permettait de nous entraîner à loisir en pleine nature pour sa première collaboration avec le directeur de la photographie, Emmanuel Lubezki, et de nous offrir de délicieux plans, comme celui-ci où Pocahontas effleure l'eau du bout de ses doigts et nous laisse voir son sourire en transparence.  Photographie : Emmanuel Lubezki

    Dans la jungle de "La Ligne Rouge" (1998)

    Après 20 ans d'absence, Malick revenait en 1998 avec La Ligne Rouge. Autant dire qu'à ce moment-là, tous les acteurs américains voulaient tourner avec le cinéaste. Beaucoup eurent cette chance et plongèrent des mois durant dans l'enfer paradisiaque de Guadalcanal, où la nature et l'homme sont violentés par l'anormalité de la guerre. Nouveau moyen de figurer l'innocence contre la violence, La Ligne Rouge nous a offert des centaines de plans marquants, dont cette scène dans la jungle brumeuse où la tension est à son comble et où les soldats s'enfoncent dans la fumée et ses inconnues alors que la nature et ses couleurs, elles, se détachent du brouillard ambiant... A revoir des dizaines de fois. Photographie : John Toll

    La balançoire de "La Ligne Rouge" (1998)

    Si la guerre - la plus humaine jamais filmée - est au coeur de La Ligne Rouge, le film nous emmène dans des ailleurs, vers des respirations de vie. Le soldat Bell se raccroche à l'amour de sa femme et nous emmène ailleurs via des lettres, des souvenirs ou parfois des moments de vie vécus en parallèle. Impossible d'oublier ce plan d'été, de bonheur passé, où cette femme amoureuse se balance sur une balançoire et, filmée sous différents angles, emporte avec elle la caméra, nous faisant littéralement tourner la tête, avant de se désintégrer dans la nuit et la fumée d'une attaque... Malick sait traduire le sentiment amoureux et le tragique qui s'annonce comme aucun autre réalisateur.  Photographie : John Toll

    La plaine couverte de sel de "The Tree of life" (2011)

    Il y a trop de plans exceptionnels et magnifiques dans The Tree of Life pour n'en citer que quelques-uns et pourtant, il fallait bien choisir... Parmi les plans trop fugaces mais tellement marquants du film, il y a celui où la mère incarnée par Jessica Chastain est suivie quelques secondes par la caméra alors qu'elle marche, dos tourné (encore un élément classique chez Malick) sur un lac salé, sur fond d'une lumière bleutée. On aurait aimé la contempler plus longuement avant que la caméra ne la rattrape... Photographie : Emmanuel Lubezki

    La naissance dans "The Tree of Life"

    Si les scènes d'enfance de The Tree of Life sont les plus phénoménales du film, certaines séquences poétiques et "créatrices" du film en ont laissé plus d'un perplexes. C'est le cas de cette succession de plans avant la naissance de Jack, qui aboutissent à ce plan où le petit garçon, dans sa chambre sous l'eau, se dégage de sa "première maison" pour aller vers la vie. La métaphore peut faire rouler des yeux, son exécution n'en est pas moins formidable et unique. Photographie : Emmanuel Lubezki

    L'avant-dernier plan de "A la merveille"

    Sans rien spoiler du film, l'un des tout derniers plans d'A la merveille est aussi l'un des plus marquants. Marina aura évolué, dansé et couru durant tout le film, toujours suivie par la caméra de Malick, jusqu'à ce qu'elle s'arrête ici, qu'elle se retourne et que son visage soit baigné par la lumière. Mais laquelle ? Chacun y trouvera la signification qu'il veut, comme souvent chez le cinéaste... Photographie : Emmanuel Lubezki

    Sous le ponton dans "Knight of Cups"

    Comme The Tree of Life ou A la merveille, Knight of Cups regorge de plans rapides mais splendides. Parmi tant d'autres, le plan où Natalie Portman regarde tendrement mais fugacement Christian Bale, le héros silencieux du film, alors qu'ils se baladent sur la plage puis sous un ponton, est l'un de nos préférés... Photographie : Emmanuel Lubezki

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