Mon compte
    Ryan Reynolds : de La Proposition à Deadpool, beau gosse mais pas que...
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    Grâce à son rôle de super-héros trash et psychotique dans Deadpool, Ryan Reynolds égratigne pour de bon l'image de beau gosse lisse qu'il traîne à tort depuis des années. De Just Friends à The Voices, focus sur un acteur aux multiples facettes.

    Twentieth Century Fox / New Line Cinema

    De Sandra Bullock à Isla Fisher, en passant par Blake Lively (qu’il a depuis épousé à la ville), il les a toutes fait craquer à l’écran (et les spectatrices avec). En même temps, vu les arguments "physiques" du monsieur, ce n’est pas très étonnant. Actuellement à l’affiche de Deadpool, Ryan Reynolds pourrait pourtant, grâce à ce film de super-héros subversif et potache, parvenir à enfin se débarrasser de l’image de beau gosse lisse qui lui colle à la peau depuis (trop) longtemps.

    Une image qui est en partie erronée car, même si l’interprète de Wade Wilson ne peut évidemment pas se défaire de son physique de playboy, qu’il a notamment mis en avant en tombant la chemise dans American Party – Van Wilder relations publiques ou Amityville, sa filmographie, qui l’a amené autant sur le terrain de la comédie que du drame, ou encore de l’action, prouve qu’il n’est pas juste bon à jouer les bellâtres. Voilà pourquoi il serait dommage de réduire Ryan Reynolds à son apparence de gendre idéal…

    De héros romantique à (anti)héros trash

    Avec la sitcom Un toit pour trois, qui signait en 1998 son premier rôle majeur aux États-Unis, et des films comme Un jour, peut-être, et La Proposition, en 2009, Hollywood a évidemment tenté de miser à plusieurs reprises sur le côté "pretty boy" de l’acteur canadien pour l’imposer en héros romantique et attirer la gent féminine en masse. Mais au-delà de sa belle gueule, ce qui nous a vraiment charmé chez Reynolds dans ces différents rôles, c’est son humour, qui démontre qu’il est un bon acteur de comédie, et pas juste un énième beau gosse de service, qui n’a que ses abdos à mettre en avant.

    Walt Disney Studios Motion Pictures France

    En jouant un ancien obèse (prothèses à l’appui lors de séquences flashbacks) devenu narcissique et imbuvable dans Just Friends, ou un dragueur invétéré et infidèle dans Adventureland, Ryan Reynolds a su se moquer de son image trop parfaite, pour le plus grand plaisir de ses fans. Peu à peu aussi, le trash a pris le dessus dans les comédies dans lesquelles il s’est illustré, à grands coups de grossièretés et de blagues au-dessous de la ceinture, comme dans Échange standard, avec Jason Bateman, ou Ted et Albert à l’ouest, qui lui ont offert des caméos savoureux. Avec un summum du trash atteint cette année grâce à Deadpool et son antihéros vulgaire, mégalo, et psychotique, qui repousse (quasi) toutes les limites. Évidemment, le registre n’est pas le même, mais en terme d’image égratignée, c’est pas mal.

    Un acteur pas si "captif" de son image

    Pour celui qui, depuis 2004, s’est notamment illustré, dans un registre plus sérieux, en chasseur de vampires dans Blade : Trinity, en père de famille frappé par une malédiction dans Amityville, ou en jeune recrue de la CIA dans Sécurité rapprochée, face à Denzel Washington, ces dernières années ont incontestablement marqué un tournant. Ryan Reynolds a en effet fait le choix de rôles plus exigeants. Dans des films sombres et "personnels", plus proches des méconnus The Nines et Fireflies in the Garden, sortis aux Etats-Unis en 2007 et 2001 respectivement, que des flops à gros budget de RIPD ou du cas d’école Green Lantern.

    Le Pacte

    À commencer évidemment par Buried, thriller déconseillé à tous les claustrophobes, grâce auquel Reynolds parvient à montrer une nouvelle facette de son talent en 2010, dans le rôle d’un homme enterré vivant. Un effort artistique et intimiste qui sera poursuivi en 2015 avec trois films qui, une nouvelle fois, surprennent. Émouvant dans La Femme au tableau, face à Helen Mirren, dans la peau d’un avocat qui aide une juive américaine à retrouver une œuvre d'art volée par les Nazis. Bouleversant en père confronté à la disparition de sa fille dans Captives, thriller signé Atom Egoyan. Et épatant dans le rôle dérangeant d’un tueur schizophrène, qui entend ses animaux de compagnie lui parler, dans la comédie noire The Voices, le premier film américain de Marjane Satrapi (Persepolis). Bref, 2015 était une belle année pour Ryan Reynolds, qui n’a plus à prouver qu’il est un acteur de talent.

    Un avant et un après Deadpool ?

    Avec Deadpool, qui est en train de s’imposer comme le gros carton de ce début d’année, Ryan Reynolds reprend le rôle de Wade Wilson, qu’il avait brièvement tenu dans X-Men Origins : Wolverine en 2009, mais cette fois-ci dans une version plus trash, plus vulgaire, plus perverse, et plus sadique du personnage, qui colle donc bien plus à ce qu’il est dans les comics signés Marvel. Un projet que le comédien a porté à bout de bras durant des années, qui marque sa cinquième incursion dans l’univers des super-héros, après Blade : Trinity, Wolverine, et Paper Man, et Green Lantern, et qui devrait sans peine le débarrasser de son image trop lisse et parfaite.

    Twentieth Century Fox

    Ryan Reynolds, nouvel acteur hyper bankable d’Hollywood (et icône geek de toute une génération) ? Vu le démarrage de Deadpool, on est en droit de le penser. En espérant qu’il continuera à varier les registres et à mettre en avant ses différentes facettes. Car oui, clairement, Ryan Reynolds est bien plus qu’un simple physique d’Apollon.

    La bande-annonce non censurée de Deadpool :

     

    Deadpool (2016)

    Si Ryan Reynolds cherchait à casser une bonne fois pour toutes son image de beau gosse lisse et parfait, avec Deadpool, actuellement en salles, le contrat semble plutôt rempli. Dans ce film qui aura mis longtemps à se monter (et auquel il n'a jamais cessé de croire), Reynolds incarne un super-héros subversif et psychotique, aux accents d'antihéros, qui décide de faire justice lui-même et use pour parvenir à ses fins d'un cocktail d'extrême violence, de langage grossier, et de sarcasme bienvenu (surtout dans un genre qui se prend souvent un peu trop au séreux). Mais l'acteur n'a pas attendu Deadpool pour parfois tenter des choses et s'aventurer hors des cases auxquelles son physique pouvait le prédestiner...

    Un toit pour trois (1998-2001)

    Ryan Reynolds se fait d'abord connaître dans le registre de la comédie, avec notamment la sitcom Un toit pour trois, diffusée de 1998 à 2001 sur ABC et dans laquelle il tient l'un des rôles principaux. Aux côtés notamment de Nathan Fillion (Castle), il campe Berg, un étudiant en médecine qui finance ses études en livrant des pizzas et fait (évidemment) tomber les filles.

    American Party - Van Wilder relations publiques (2001)

    Dans la lignée d'American Pie, la comédie American Party - Van Wilder relations publiques met en scène Reynolds dans la peau du cancre le plus populaire de son université, bien plus doué pour organiser des soirées et sécher les cours que pour décrocher le moindre diplôme. Et prouve que le beau gosse porte très bien la robe (et sait, accessoirement, faire preuve d'autodérision).

    Blade : Trinity (2004)

    En 2004, changement de registre avec Blade : Trinity, troisième opus de la saga Blade, portée par Wesley Snipes. Ryan Reynolds interprète Hannibal King, un chasseur de vampires qui n'hésite pas à tomber le t-shirt pour affronter les créatures de la nuit. Après tout, quitte à se frotter à des suçeurs de sang, autant le faire en mode beau gosse !

    Amityville (2005)

    Et un an plus tard, ce n'est pas beaucoup plus habillé, il faut bien l'avouer, qu'on le retrouve dans Amityville, remake du film d'horreur éponyme de 1979, dans lequel il joue George Lutz qui, sous l'influence de sa maison, va peu à peu perdre la tête et devenir très menaçant (la hache et le regard noir étant censés compenser l'attrait des abdos saillants).

    Just Friends (2005)

    En 2005, face à Amy Smart et Anna Faris, Ryan Reynolds joue avec son image de beau gosse dans Just Friends, qui le voit incarner Chris Brander, un ancien adolescent en surpoids qui doit affronter un dur constat pour espérer reconquérir son amour de jeunesse : son amincissement, qui lui a offert un nouveau physique de playboy, l'a rendu complètement narcissique et insupportable.

    Mi$e à prix (2007)

    Scènes d'action débridées, personnages plus barrés les uns que les autres, casting quatre étoiles (Ben Affleck, Andy Garcia, Chris Pine, Ray Liotta, Jeremy Piven), tout est réuni pour faire de Mi$e à prix un bon moment. Avec, en prime, un gun fight exceptionnel entre Reynolds et la chanteuse Alicia Keys.

    The Nines (2007)

    Dans The Nines, film découpé en trois segments en apparence distincts, avec également Melissa McCarthy, Hope Davis, et Elle Fanning, Ryan Reynolds incarne trois personnages différents, dont le prénom commence toujours par la lettre "G", et qui tentent de déchiffrer les événements mystérieux qui bouleversent leurs vies. Un film passé un peu inaperçu mais qui semble avoir, doucement mais sûrement, amorcé un tournant dans la carrière de l'acteur.

    Un jour, peut-être (2008)

    La comédie romantique Un jour, peut-être, avec Rachel Weisz, Isla Fisher, et Elizabeth Banks, offre à Ryan Reynolds un rôle de héros différent des séducteurs qu'il a souvent incarné auparavant. Il y campe le père en plein divorce d'une fillette de dix ans (Abigail Breslin) qui se lance dans le récit des trois grandes histoires d'amour de sa vie lorsque sa fille lui demande comment il a rencontré sa mère (et future ex-femme). Un des films les plus touchants de sa filmographie.

    Adventureland : un job d'été à éviter (2009)

    Jouer les bellâtres c'est sympa, mais quand le bellâtre en question se révèle être en vérité l'antithèse du mec parfait, c'est encore mieux. La preuve avec Adventureland, dans lequel Reynolds campe Mike Connell, le technicien d'un parc d'attraction qui, armé de sa guitare, tente de séduire toutes les filles qu'il croise, dont la jolie Em, incarnée par Kristen Stewart. Le seul hic ? Il est marié...

    X-Men Origins : Wolverine (2009)

    En 2009, dans X-Men Origins : Wolverine, premier spin-off de la saga X-Men consacré à Logan (Hugh Jackman), il interprète pour le première fois Wade Wilson, le personnage qu'il reprendra 7 ans plus tard dans Deadpool. Mais d'une version à l'autre, pas grand-chose à voir, tant ces deux Wade Wilson semblent différents.

    La Proposition (2009)

    Lorsque sa patronne, Margaret (Sandra Bullock), une éditrice de renom, décide de faire croire qu'ils se sont fiancés pour éviter d'être expulsée vers le Canada, son pays natal, c'est le début de péripéties pour le moins inattendues pour Andrew Paxton. Tel est le pitch de départ de La Proposition, comédie romantique à succès sortie en 2009 et qui prouve une bonne fois pour toutes que Ryan Reynolds peut être tout aussi drôle que beau.

    Paper Man (2009)

    Deux ans avant d'endosser le costume de Green Lantern, Ryan Reynolds fait preuve d'une bonne dose d'autodérision en campant le super-héros Captain Excellent dans Paper Man, qui raconte l'histoire d'un écrivain raté (Jeff Daniels) qui continue de parler à son ami imaginaire, le Captain Excellent en question. Rien que pour le costume et la décoloration anti-sexy, ça vaut vraiment le détour.

    Buried (2010)

    En 2010, Reynolds étonne et épate avec sa prestation dans Buried, qui raconte le calvaire de Paul, un entrepreneur américain qui est pris en otage en Irak et enfermé dans un boîte, sous 1 tonne de terre. Il lui reste alors 90 minutes d'oxygène et un téléphone portable à moitié rechargé comme seul contact vers l'extérieur. Plus le temps passe, plus Paul se rapproche d'une mort certaine.

    Green Lantern (2011)

    Échec critique et commercial, Green Lantern, sorti en 2011, ne fait pas partie des films les plus mémorables de la filmographie de Ryan Reynolds. Heureusement, au rayon des super-héros emblématiques, le beau gosse s'est rattrapé depuis avec Deadpool. Et Green Lantern lui aura tout de même permis de rencontrer son épouse, Blake Lively (Gossip Girl).

    Échange standard (2011)

    Dans la comédie Échange standard, Jason Bateman et Ryan Reynolds incarnent Dave et Mitch, deux amis inséparables depuis l'école primaire. Après une soirée arrosée, Dave se réveille dans le corps de Mitch, et inversement. C'est évidemment le début du drame pour eux, et des rires pour nous, avec, à la clé, une bonne louche de vulgarité et de gags en-dessous de la ceinture.

    Sécurité rapprochée (2012)

    Dans Sécurité rapprochée, Ryan Reynolds fait face à Denzel Washington dans le peau de Matt Weston, une jeune recrue de la CIA qui se voit obligée d'assurer la fuite du traître le plus haï de l'agence. Un rôle de héros de film d'action parfaitement taillé pour Reynolds, qui s'illustre alors dans un registre plutôt inédit.

    Captives (2015)

    Dans la lignée de Prisoners, le thriller Captives, réalisé par Atom Egoyan, nous plonge dans le cauchemar éveillé d'un couple (Ryan Reynolds et Mireille Enos) qui tente d'élucider le mystère de la disparition de sa fille, lorsque de nouveaux indices troublants ressurgissent huit ans après. Un rôle fort et bouleversant pour Reynolds dans un film passé qui n'a malheureusement pas fait grand bruit lors de sa sortie en France en janvier 2015.

    The Voices (2015)

    Première réalisation américaine de Marjane Satrapi (Persepolis), The Voices, sorti en salles en 2015, offre à Ryan Reynolds le rôle de Jerry, un jeune homme qui a l'air plutôt normal, tant qu'il pense bien à prendre ses médicaments. Le hic, c'est que parfois il oublie. Et quand ça arrive, il se met à entendre parler son chat, M. Moustache, et son chien, Bosco. Et il tue des gens aussi... Avec ce rôle de schizophrène qui part en vrilles, Ryan Reynolds prouve, après Amityville et avant Deadpool, que la folie lui va décidément comme un gant.

    La Femme au tableau (2015)

    Adapté d'une histoire vraie, La Femme au tableau, avec également Daniel Brühl, Katie Holmes, et Tatiana Maslany, met en scène Reynolds dans la peau de Randy Schoenberg, un avocat qui se lance dans une tâche délicate : aider Maria Altmann (Helen Mirren), une juive américaine, à récupérer l’un des plus célèbres tableaux de Gustav Klimt, exposé dans le plus grand musée d’Autriche, et dont elle assure que celui-ci appartenait à sa famille. Un film émouvant qui a du mal à laisser insensible.

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top