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    Qui est Duncan Jones, le réalisateur de Warcraft ?
    Vincent Formica
    Vincent Formica
    -Journaliste cinéma
    Bercé dès son plus jeune âge par le cinéma du Nouvel Hollywood, Vincent découvre très tôt les œuvres de Martin Scorsese, Coppola, De Palma ou Steven Spielberg. Grâce à ces parrains du cinéma, il va apprendre à aimer profondément le 7ème art, se forgeant une cinéphilie éclectique.

    Sa passion pour le jeu vidéo a été déterminante pour son implication dans Warcraft, l'adaptation cinéma du jeu au succès planétaire. Zoom sur un cinéaste qui revendique avec ferveur son affection et son respect pour l'art vidéoludique.

    Myles S. Pettengill

    Les débuts

    Diplômé de la London Film School, qui compte parmi ses anciens étudiants Michael Mann et Mike Leigh, Duncan Jones, fils du regretté David Bowie, fait ses débuts de réalisateur en 2002 avec un court-métrage intitulé Whistle. Évoluant dans le milieu de la pub, il dirige en 2006 la campagne de la marque de mode French Connection qui l’engage pour moderniser son image. Le travail du Britannique fait polémique car on y voit deux femmes se battre puis s’embrasser.

    Premiers pas sur grand écran 

    En 2009 sort son 1er long-métrage, Moon. Ce film de science-fiction à petit budget (5 millions de dollars) repose entièrement sur les épaules de Sam Rockwell et fait de Duncan Jones l’un des jeunes talents à suivre. Présenté pour la première fois au festival de Sundance 2009, Moon bénéficie d’un accueil critique chaleureux : Jones reçoit le BAFTA du meilleur réalisateur pour un premier film en 2010. Deux ans plus tard, Duncan continue de montrer un intérêt certain pour la science-fiction, genre qu’il apprécie particulièrement. Il met en scène Source Code, dans lequel Jake Gyllenhaal voyage dans le temps afin d’empêcher l’explosion d’un train.

    L'aventure Warcraft

    En 2013, Blizzard Entertainment met sur pied un projet ambitieux, l’adaptation de son jeu vidéo à succès, Warcraft. Le studio jette son dévolu sur le réalisateur britannique en remplacement de Sam Raimi. Ce dernier a dû se retirer du projet pour se consacrer à son Monde fantastique d’Oz. Jones n’a pas été choisi par hasard ; en effet, le cinéaste possède un profil de joueur qui a fait pencher la balance en sa faveur. Spécialiste du jeu vidéo, il a notamment participé au développement de Republic : The Revolution, un jeu de stratégie en temps réel sorti en 2003 sur PC. Le metteur en scène officiait en tant que responsable des cinématiques : "J’appartiens à une génération qui a grandi avec les jeux vidéo", revendique Duncan Jones.

    Un gamer exalté

    Grand passionné de l’art vidéoludique, Duncan Jones s’est donc attelé à travailler sur Warcraft avec ambition et respect pour l’œuvre originelle : "En fait, toute ma vie, j’ai joué aux jeux vidéo, et j’ai toujours fait sans problème la navette entre la Fantasy et les jeux vidéo. Donc pour moi, l’opportunité de faire un film de Fantasy était unique. J’ajoute d’ailleurs que j’ai toujours adoré les jeux créés par Blizzard Entertainment, depuis leur premier jeu, "The Lost Vikings", un jeu de plateforme sorti en 1992, à l’époque même où le studio ne s’appelait pas ainsi [NDR : c’était Silicon & Synapse]. J’ai joué à tous leurs jeux de la franchise "Warcraft", du premier volet sorti en 1995, sa suite un an plus tard, World of Warcraft aussi bien sûr. J’ai toujours fait partie des premiers joueurs de leurs titres. C’est un studio qui a 20 ans d’histoire et d’expertise dans la création de jeux. Travailler sur ce film était une opportunité que je ne pouvais pas manquer", confiait le réalisateur au micro d’AlloCiné l’année dernière.

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    Jones, qui a toujours pensé que des ponts entre industrie vidéoludique et industrie du cinéma étaient possibles, a déjà parsemé ses films d’éléments tirés du jeu vidéo, comme cette scène de Source Code où Jake Gyllenhaal saute d’un train en mouvement, directement inspirée de Gran Theft Auto. Le cinéaste de 44 ans a toujours été persuadé qu’un grand film adapté d’une licence vidéoludique sortirait un jour sur grand écran : "Comme toujours, tout est une question de script. Je pense que l'une des erreurs communes faites lorsqu'on veut adapter une licence vidéoludique au cinéma, est en fait de croire que tout ce qu'il y a à faire, c'est de raconter une histoire d'une manière totalement linéaire. Il ne faut pas faire comme cela. Il faut isoler et utiliser des éléments propre aux jeux qui pourront fonctionner. Des éléments originaux et qui ont un vrai potentiel dramatique. Beaucoup de jeux ont déjà ces éléments en eux. C'est alors grâce à la combinaison entre un grand scénariste, un réalisateur inspiré et le propriétaire de la franchise prêt à donner suffisamment de liberté pour valoriser au mieux sa licence qu'un tel film pourra voir le jour", analyse le Britannique. Warcraft sera-t-elle la meilleure adaptation d’un jeu vidéo au cinéma ? Réponse le 25 mai dans les salles.

     

    Duncan Jones

    Duncan Jones en plein travail

    Duncan Jones au moment de la sortie de Moon

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