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    Les visages de Sherlock Holmes
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    De la version muette en 1900 jusqu'à Ian McKellen dans "Mr. Holmes" en passant par les parodies, Sherlock Holmes est présent dans plus de 260 films. Voici les plus fameux visages à l'écran de ce mythique personnage créé par Arthur Conan Doyle.

    BBC (British Broadcasting Corporation)

    Clive Brook

    Clive Brook n'est certes pas le premier à avoir incarné le légendaire détective au cinéma, et ne l'a interprété que deux fois : en 1929 dans Le Retour de Sherlock Holmes de Basil Dean, et en 1932 dans le Sherlock Holmes signé William K. Howard. Mais l'acteur est passé à la postérité pour son rôle dans le film de 1929, qui passe pour être non seulement le premier Sherlock Holmes parlant de l'Histoire, mais qui est aussi resté célèbre par la légendaire phrase "élémentaire mon cher Watson !". Une phrase culte qui pourtant n'a jamais été écrite dans l'oeuvre d'Arthur Conan Doyle.

    Basil Rathbone

    Cher aux cinéphiles, Basil Rathbone incarne plus qu'aucun autre acteur la figure du détective, au point d'ailleurs qu'il ne pu jamais réellement se défaire de ce personnage dans la suite de sa carrière. L'acteur interpréta Sherlock Holmes pas moins de quatorze fois, entre 1939 et 1946, toujours aux côtés de Nigel Bruce, alias le Dr Watson. Ils reprirent même leurs rôles à la radio, entre 1939 et 1946. Si les deux premiers films se déroulent durant la fin de la période Victorienne conformément aux histoires originales, les histoires suivantes se déroulent dans un cadre contemporain, et même durant la Seconde guerre mondiale pour certains films, où le détective prend en chasse des Nazis. Propagande oblige...

    Peter Cushing

    Après avoir été l'un des grands acteurs de la Hammer et s'être spécialisé dans le registre fantastique (il a été six fois le Baron Frankenstein), Peter Cushing change radicalement de registre pour se glisser dans la peau de Sherlock Holmes. Il le fera dans une série télévisée en 1968 puis un téléfilm en 1984, mais sa prestation la plus remarquée est sur grand écran en 1959, dans l'histoire la plus adaptée de Sir Arthur Conan Doyle : le chien des Baskerville.

    Robert Stephens

    Dans La Vie privée de Sherlock Holmes , considéré par les amoureux du détective comme l'une des meilleures variations du personnage à l'écran, le fin limier formidablement incarné par Robert Stephens, possède des moeurs douteuses, est complètement manipulé par une femme qui de plus se révèle être une espionne, et s'adonne à la cocaïne dans une solution diluée à 7 pour cent (telle que Conan Doyle l'avait décrite dans son oeuvre). Finalement les scénaristes accentuent les défauts du détective mais respectent le personnage et l'époque victorienne où ce dernier évoluait. Par ailleurs, le scénario du film donnera une novelisation signée Michael et Mollie Hardwicke, deux grands experts holmsiens.

    Christopher Lee

    Tout comme son collègue Peter Cushing, Christopher Lee fut l'un des acteurs phares de l'écurie de la Hammer. Ses (trop) multiples prestations dans la peau de Dracula auraient presque pu faire oublier que l'acteur a été très familier avec l'univers de Arthur Conan Doyle. Il incarne un mémorable Sir Henry de Baskerville dans Le Chien des Baskerville de Terence Fisher, où Peter Cushing prête ses traits à Sherlock Holmes. Dans La Vie privée de Sherlock Holmes , Christopher Lee incarne un très savoureux Mycroft Holmes, le frère du célèbre détective et membre fondateur du club Diogène. Il était donc logique de retrouver l'acteur sous les traits de Holmes : ce sera chose faite avec Sherlock Holmes et le collier de la mort. Une réalisation signée Terence Fisher qui a, hélas, beaucoup souffert des aléas d'une production franco-italo-allemande. Si le film reste d'une facture technique assez faible, la qualité de l'interprétation globale, à commencer par celle de Christopher Lee, relève singulièrement le niveau du film. A voir et découvrir pour lui donc.

    John Neville

    Remarquable prestation de John Neville dans Sherlock Holmes contre Jack l'éventreur. Le titre original du film (A Study in Terror) rend hommage au premier livre de Arthur Conan Doyle mettant en scène Sherlock Holmes et qui s'intitule A Study in Scarlett. Si Arthur Conan Doyle lors d'une interview et d'un article, déclara que l'éventreur pouvait être une femme, il est étrange que son héros Sherlock Holmes ne se lance pas à la poursuite de ce meurtrier. En effet, le fin limier fut souvent confronté à divers évènements politiques et sociaux de son époque à travers les aventures imaginées par Conan Doyle, mais jamais face au terrible sérial killer. Pression politique, peur éditoriale (l'auteur écrivait de manière hebdomadaire pour le journal The Strand), ou simple pudeur respectant la couronne britannique (le prince de Galles fut suspecté dans l'affaire de l'éventreur), les exégètes de l'auteur s'interrogent toujours. Les scénaristes du film rétablirent cet "oubli" avec ce film, considéré comme l'une des meilleures productions consacrées au personnage. Le film doit aussi beaucoup à la prestation de John Neville, dont c'est ici l'unique incursion au cinéma pour ce rôle, même s'il repris dans les années 1970 son rôle à Broadway.

    Nicol Williamson

    Autre formidable incarnation du détective à l'écran : Nicol Williamson dans Sherlock Holmes attaque l'Orient Express, une histoire totalement originale que l'on doit à Nicholas Meyer. Dans la veine (c'est le cas de le dire lorsque l'on connait le sens du titre VO du film !) de ce que fit Billy Wilder avec La Vie privée de Sherlock Holmes, Sherlock Holmes attaque l'Orient Express participe à la déconstruction d'un mythe. On est très loin du brillant limier, à la déduction infaillible et faisant l'admiration de tous, qui était représenté au cinéma jusque dans les années soixante. Tout comme chez Billy Wilder, c'est un drogué, à la cocaïne de surcroît. Rajoutez à cela une reconstitution de l'époque victorienne plus que soignée, une brochette d'acteurs et d'actrices de premier plan (Vanessa Redgrave, Laurence Olivier, Robert Duvall et bien sûr Nicol Williamson) et vous obtenez l'un des meilleurs films consacré au détective.

    Christopher Plummer

    Tout comme Sherlock Holmes contre Jack l'Eventreur, le personnage de Sherlock Holmes affronte à nouveau le terrible tueur dans Meurtre par décret. Dans le rôle titre, Christopher Plummer a su donner un aspect très humain, qui se laisse gagner par les émotions lorsqu'elles l'émeuvent, contrairement aux précédentes incarnations où Sherlock Holmes était toujours présenté comme un personnage froid, calculateur, méthodique, et plutôt dénué de compassion. Dans Meurtre par décret, Christopher Plummer a brillamment concilié les deux aspects.

    Nicholas Rowe

    En 1988, le réalisateur Barry Levinson explose en réalisant Rain Man. Mais trois ans plus tôt, pour ce qui est l'un de ses tout premiers films, l'Américain s'amuse à dépeindre les aventures d'un jeune Sherlock Holmes. Et c'est une équipe de rêve qui l'entoure, puisque Chris Columbus est au scénario et qu'un certain Steven Spielberg officie à la production. L'incarnation du jeune détective, Nicholas Rowe (à ne pas confondre avec le dramaturge britannique du même nom), se distinguera ensuite surtout à la télévision.

    Michael Caine

    Elementaire, mon cher... Lock Holmes est probablement l'une des meilleures parodies sur Sherlock Holmes au cinéma, portée par un formidable duo : Michael Caine sous les traits du détective, tandis que Ben Kingsley incarne le Dr Watson. Le scénario détourne subtilement le duo sans pour autant manquer profondément de respect pour l'oeuvre. Ici, c'est Watson qui apparaît comme le cerveau du duo qui a créé le personnage de Sherlock Holmes, et en a confié le rôle à un acteur cumulant toutes les tares de la Terre.

    Robert Downey Jr

    Aussi étonnant que cela puisse paraître, depuis 1988 et l'excellent Elementaire, mon cher... Lock Holmes, le célèbre détective avait disparu du grand écran. Jusque-là plutôt abonné aux films de gangsters, Guy Ritchie eut donc la lourde tâche de redonner vie à Sherlock Holmes lorsque Warner lui confia les rênes du projet en 2008. Et quoi de mieux qu'une relecture du mythe à partir d'un matériau neuf ? Adapté d'un Comic Book signé Lionel Wigram, cette nouvelle version, et peut être plus encore Jeu d'ombres, préfère jouer la carte de l'action spectaculaire calibrée au Blockbuster, au milieu de laquelle Robert Downey Jr. donne le meilleur de lui-même en campant un personnage plein d'humour, épaulé il est vrai par un excellent Jude Law pour lui donner la réplique.

    Jeremy Brett

    Avec son port altier, un timbre de voix très aristocratique et ses manières de parfait Gentleman, héritage sans doute de sa formation au prestigieux Collège d'Eton où la fine fleur de l'aristocratie anglaise effectue ses études, le britannique Jeremy Brett était sans doute mieux placé que quiconque pour incarner le célèbre détective. Sur dix ans, entre 1984 et 1994, l'acteur campa effectivement un extraordinaire Sherlock Holmes dans une série télévisée produite par Granada, qui fit les beaux jours de la télévision. Emporté par une attaque cardiaque à la fin de l'année 1995, Jeremy Brett ne pourra malheureusement boucler les 60 aventures prévues (41 furent tournées). Les fans quant à eux sont toujours inconsolables. Et à juste titre.

    Basil, détective privé

    Dessin animé Disney sorti en 1986, Basil, détective privé, qui met en scène des souris, s'inspire de de la série de romans Basil of Baker Street de Paul Galdone et Eve Titus parue pour la première fois en 1958. Une série qui s'inspire elle-même du Sherlock Holmes créé par Arthur Conan Doyle. A noter que le film est réalisé par Ron Clements, qui signera ensuite La Petite Sirène, Aladdin et... La Princesse et la grenouille.

    Sherlock Holmes à la sauce japonaise

    Entre 1981 et 1984 est produite la série animée Meitantei Houmuzu (Sherlock Holmes en VF) sous l'impulsion de l'Italien Marco Pagot, le créateur de Calimero. Les dessins préparatoires sont signés du grand Hayao Miyazaki, qui influencera grandement l'univers de cette série dont il signera lui-même six épisodes. Plus proche de l'animation japonaise que de l'oeuvre d'Arthur Conan Doyle, Sherlock Holmes débarque sur Antenne 2 en 1983, avec le célèbre détective dans la peau d'un renard. Et son générique en VF, absolument culte.

    Benedict Cumberbatch

    Depuis 2010, le talentueux Benedict Cumberbatch soulève l'enthousiasme de millions de fans dans sa composition du célèbre détective dans la série sobrement intitulée Sherlock, qui transpose le personnage et ses enquêtes au XXIe siècle. Bien entendu, il est toujours secondé par son acolyte, le Dr Watson, ici joué par un impeccable Martin Freeman.

    Ian McKellen

    Il s'agit de l'adaptation du roman "Les Abeilles de Monsieur Holmes" de Mitch Cullin, publié en 2005 et qui reprend l'univers créé par Sir Arthur Conan Doyle. Le récit (comme le film) se déroule en 1947, année où l'on retrouve un Sherlock Holmes racé et vieillissant, campé par un impeccable Ian McKellen.Dans le film, le détective est depuis depuis longtemps à la retraite, vivant paisiblement dans le Sussex, avec sa gouvernante et son fils, un détective amateur. Mais la quiétude recherchée n'est que de façade. Car une affaire vieille de 50 ans le hante encore et toujours...

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