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    2001 - l'odyssée de l'espace : rencontre avec Douglas Trumbull, légende des effets visuels
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Légende des effets visuels derrière le chef-d'oeuvre absolu et visionnaire de Stanley Kubrick, Douglas Trumbull s'est longuement entretenu avec nous sur les coulisses de la création d'un film entré au Panthéon du 7e Art.

    Sans lui, Stanley Kubrick n'aurait sans doute jamais pu concrétiser la vision qu'il portait pour 2001 : l'odyssée de l'espace. Une oeuvre entrée au Panthéon du 7e art, notamment grâce à ses effets visuels, révolutionnaires et jamais vus jusqu'alors. "Lui", c'est Douglas Trumbull, légende vivante des effets visuels. Inventeur de génie, on lui doit la direction des effets visuels de chefs-d'oeuvre de la SF comme Rencontre du 3e type de Steven Spielberg, ceux de Star Trek ou encore ceux de Blade Runner. Trois films qui lui valurent à chaque fois une citation à l'Oscar. Il fut aussi réalisateur d'un film de SF devenu un petit classique dans son genre, Silent Running, et réalisateur malheureux du film maudit Brainstorm en 1983, qui sera endeuillé par le tragique décès de son actrice principale, Natalie Wood. Echaudé et bridé par l'industrie Hollywoodienne, Douglas Trumbull est alors parti s'installer dans le Massachusetts, pour travailler notamment sur la conception de nouvelles caméras, très supérieures d'ailleurs à celles employées par Peter Jackson sur The Hobbit et James Cameron, ainsi que sur de nouvelles formes immersives de cinéma. En 2011, Terrence Malick a fait appel à lui pour gérer les effets visuels de son Tree of Life.

    "Stanley Kubrick, mon mentor"

    Il y a une poignée de semaine, nous avons eu le privilège de rencontrer cette légende vivante désormais âgée de 74 ans, dans le cadre du Festival International du film d'Amiens. L'homme est affable, généreux. Ses souvenirs précis comme au premier jour. Nous avons longuement évoqué les coulisses de la création du film de Kubrick, sur lequel il travailla alors qu'il avait à peine 23 ans. Comme il le dit lui-même, "ca été la plus grande école de tous les temps de travailler avec Stanley Kubrick, qui fut mon mentor".

    Sa passion pour la Science-Fiction remonte à son enfance. Tout jeune déjà, il dessinait des vaisseaux, des aliens et des planètes dans ses cahiers. Il nourrissait aussi une passion pour l'animation, en particulier le travail de Walt Disney. S'il se rêvait architecte, il sera finalement illustrateur. Il frappe à la porte de plusieurs studios, dont UPA, le studio d'animation derrière la création des Cartoon Mr Magoo. On lui dit qu'il n'est pas à la bonne place, avant de l'envoyer présenter son portfolio à une autre société du nom de Graphic Films, où il obtient très rapidement un poste.

    "En fait, Graphic Films réalisait des films spéciaux pour la NASA et l'US Air Force. C'était des films de commande à usages internes. Un des films sur lesquels j'ai travaillé concernait le programme Appollo et le programme Mercury. J'illustrais alors des vaisseaux, des modules d'atterrissage, des bases lunaires... Je m'occupais de toutes les peintures du Background de ces vaisseaux et fusées. Ces films devaient servir à promouvoir le programme de la NASA au sein même du gouvernement ainsi qu'au sein du Congrès. Ces petits films avaient une valeur éducative" explique Douglas Trumbull. "C'est comme ça que la société a reçu un contrat pour la Foire internationale d'exposition de New York, en 1964-65, pour réaliser un film du nom de To the Moon & Beyond, ainsi que trois autres. Il fut projeté dans une salle circulaire abritée sous un dôme, avec un procédé baptisé Cinerama 360. L'image était circulaire et en 70mm, et le film fut tourné en 24 images / seconde. Ca été mon premier film, qui était déjà dans un format très inhabituel !"

    Parmi les spectateurs enthousiastes de To the Moon & Beyond figure deux individus qui travaillent à mettre sur pied un film à la fois réaliste et de Science-Fiction : Stanley Kubrick et Arthur C. Clarke.

    C'est là que notre interview vidéo commence. Nous vous proposons donc ci-dessous un premier montage de notre entretien, qui porte uniquement sur 2001 : l'odyssée de l'espace. Nous avons également évoqué avec Douglas Trumbull son travail sur Rencontre du 3e type, Blade Runner, ses tensions et frustrations avec Hollywood, son premier film en tant que réalisateur... Qui feront l'objet de mises en ligne séparées.

    In Fine, si Douglas Trumbull témoigne d'une vraie admiration pour Kubrick, cela ne l'empêche pas de revenir à la fin de notre interview sur le comportement bien peu élégant de ce dernier à propos de l'attribution de l'unique Oscar du film et du maître...

     

    Prospectus du programme "To the Moon & Beyond"

    Prospectus du programme To the Moon & Beyond, sponsorisé par la NASA, réalisé par la société Graphic Films et sur lequel Douglas Trumbull a travaillé, diffusé en Cinerama 360 lors de la Foire internationale d'expositions de New York en 1964-65.

    Dessin préparatoire de Douglas Trumbull pour "To the Moon & Beyond"

    Croquis réalisé par Douglas Trumbull

    Il s'agit d'un essai d'un Pod d'alunissage.

    Pod dessiné par Douglas Trumbull pour "To the Moon & Beyond"

    Artwork montrant une installation lunaire, dessiné par Trumbull pour "To the Moon & Beyond"

    Stanley Kubrick et Arthur C. Clarke

    La photo a été prise dans l'appartement new-yorkais de Kubrick, lorsqu'il travaillait avec Arthur C. Clarke à l'écriture du scénario du futur 2001 : l'odyssée de l'espace, lorsque ce dernier s'appelait encore Journey to the Stars.

    Arthur C. Clarke et Kubrick sur le tournage de "2001 : l'odyssée de l'espace"

    Kubrick entouré des acteurs, préparant la séquence de la découverte du monolithe

    Kubrick tournant avec sa caméra au format 70mm

    Stanley Kubrick, dans le décor de la roue centrifuge

    Aperçu du gigantesque décor de la roue centrifuge en construction

    Kubrick, sur le tournage de la séquence de la roue centrifuge

    Kubrick en pleine discussion avec ses acteurs

    Kubrick discutant avec les comédiens Keir Dullea et Gary Lockwood

    Douglas Trumbull, en pleine réalisation d'une maquette

    Moment de pose ou d'attente pour l'équipe de tournage

    Stanley Kubrick et Keir Dullea lors du tournage de la séquence finale du film

    Kubrick et Keir Dullea, alias le Dr David Bowman, dans le décor XVIIIe siècle de la séquence de fin

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