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    Des Nuits fauves à Philadelphia : comment le cinéma a-t-il traité le SIDA avant 120 battements par minute ?
    Vincent Garnier
    Vincent Garnier
    -Rédacteur en chef
    Cinéphile omnivore, Vincent « Michel » Garnier se nourrit depuis de longues années de tous les cinémas, sans distinction de genres ou de styles. Aux côtés de Yoann « Michel » Sardet, il supervise la Rédac d’AlloCiné et traque les Faux Raccords.

    Avant le bouleversant film de Robin Campillo, grand vainqueur des César avec 6 récompenses, il y eut le méconnu "Normal Heart", l'émouvant "Philadelphia" ou le déchirant "Nuits fauves", dont le réalisateur Cyril Collard nous a quittés il y a 25 ans.

    Memento Films

    120 battements par minute (2017)

    120 battements par minute de Robin Campillo s'intéresse aux activistes d'Act Up pour évoquer les années SIDA en France. Intelligent, documenté et parfaitement rythmé, le film parvient à traduire l'urgence de ces années de guerre contre l'épidémie, mais aussi contre les laboratoires pharmaceutiques et les instances gouvernementales sclérosées et impuissantes face à l'ampleur du phénomène. Récompensé par un Grand Prix à Cannes, il remporte 6 César, dont celui du Meilleur Film, en 2018.

    Les Nuits fauves (1992)

    Film emblématique des années SIDA, Les Nuits fauves est surtout l'oeuvre unique de Cyril Collard. Cinéaste se réclamant de Pialat, il excellait dans l'art de capter des instants de vie. Son romantisme revendiqué lui valut d'essuyer nombre de critiques à la sortie du film, taxé de dangereux (dans son discours relapse). Mort des suites du SIDA en mars 1993, Collard n'assista pas au triomphe de son film aux César.

    Philadelphia (1993)

    Film phénomène (et triomphe aux Oscars 1993), Philadelphia se signale par l'interprétation exceptionnelle de Tom Hanks, qui perdit 10 kg pour le rôle. Ici encore le virus reste une abstraction, quasi un prétexte pour évoquer l'ostracisme subi par les homosexuels. Mais la réalité des conséquences sur l'état de santé des malades est montrée sans fausse pudeur.

    N'oublie pas que tu vas mourir (1995)

    Peu après Les Nuits fauves, le cinéma français s'attaque une nouvelle fois au SIDA avec une fiction qui fait la part belle à la spiritualité. A la fois acteur et réalisateur, Xavier Beauvois livre avec N'oublie pas que tu vas mourir une oeuvre âpre et mélancolique sur la fin des illusions. La maladie et ses conséquences, elles, passent au second plan.

    Les Témoins (2007)

    Enfin le cinéma français prend le sujet à bras-le-corps et ose montrer des malades du SIDA. La propagation de l'épidémie est clairement exposée, le constat exposé sans fard. A bien des égards, Les Témoins d'André Téchiné est un film de guerre où les médecins mènent un combat à mort contre le VIH. Ici, chaque minute compte, et le cinéaste accélère le tempo de son récit pour coller au sujet.

    The Normal Heart (2014)

    Produit par HBO et réalisé par Ryan Murphy, The Normal Heart est un modèle d'efficacité et de précision. Toute l'épidémie y est détaillée, de son apparition à sa propagation, le tout sur un rythme soutenu et un fond scientifique richement documenté. Le film, sorti directement en DVD en France, mérite un visionnage de toute urgence.

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