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    Deauville 2018 : "Je ne sais pas si l'on pourrait tourner Sex and the City aujourd'hui" selon Sarah Jessica Parker
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    La star de la série "Sex and the City" était présente à Deauville pour recevoir un prix saluant l'ensemble de sa carrière, de "Footloose" à "Sex and the City" en passant par "Divorce".

    Denis Guignebourg / Bestimage

    "Vous connaissez mieux la mode que moi je pense" et "je ne veux pas jouer de personnages féminins forts, je veux raconter des histoires de femmes venant de tous horizons". Dès le début de notre entretien au Festival du film américain de Deauville, Sarah Jessica Parker à qui le festival a rendu hommage jeudi soir, a coupé court à deux idées reçues.

    "Pour être une femme, il faut pouvoir choisir. A l'heure où nous parlons, ce qui se passe au Sénat américain est en train de décider si nous aurons le choix". Parker fait ici référence aux discussions en cours afin de décider si le candidat de Donald Trump Brett Kavanaugh pourra siéger à la Cour suprême. Les démocrates comme Sarah Jessica Parker le jugent conservateur notamment sur la question du droit à l'avortement, or pour l'actrice : "Ces choix doivent être possibles pour nos corps, nos carrières, le choix de ceux que l'on aime. La libération passe par le droit au choix".

    Les bons choix, Sarah Jessica Parker en a fait et très tôt, tournant avec Tim Burton à deux reprises pour Ed Wood et Mars Attacks!"[Tim Burton] est une personne surprenante. C'est l'autorité sur le plateau, il sait tout dans les moindres détails et un dicton lui colle à la peau : "il parle doucement et porte un gros bâton". Il sait poliment vous demander exactement ce qu'il veut, c'est un visionnaire. Il est même comme un peintre qui sait ce qu'il veut". Mais l'actrice a aussi choisi de faire la série Sex and the City, à une époque où quitter le cinéma pour aller faire de la télé n'était pas si bien vu.

    "Je ne sais pas si l'on pourrait tourner Sex and the City aujourd'hui"

    La comédienne comme sa carrière sont étroitement liés à New York, dans lequel elle vit depuis 1976 et dans lequel évolue plusieurs de ses personnages, de son dernier film Here and Now à son personnage de Sex and the City. Elle confie :

    "Je ne sais pas si l'on pourrait tourner Sex and the City aujourd'hui, car je pense que nous serions à côté, on nous dirait que nous n'avons pas reconnu les habitants de la ville. (...) Le manque de diversité de notre casting avec ces quatre femmes blanches donnerait l'impression que nous ne sommes pas au courant de ce qui se passe dans le monde. Je pense que cela serait bizarre. De même; les classes sociales ont chantées, l'argent et les classes sociales sont perçues différemment (...). Manhattan n'est plus le centre névralgique de l'argent. Tout a changé, et c'est normal."

    Dans ce contexte, on pourrait se demander si la série n'aurait pas plus de sens de revenir en reboot avec de nouveaux personnages, mais l'ex-interprète de Carrie Bradshaw n'en voit pas l'intérêt : "il faudrait que cela soit quatre femmes différentes explorant la diversité du New York actuel". Productrice du show, Sarah Jessica Parker fait partie des décideurs quant à un retour de la série sous une forme ou une autre, sujet sur lequel elle est catégorique non sans un certain humour : "je n'ai aucune discussion à ce propos, vous les journalistes, êtes les seuls à m'en parler !".

    "Notre firme de production est entièrement féminine, nous travaillons avec des femmes scénaristes issues de toutes origines sociales et de la diversité. Ce n'est pas quelque chose que nous faisons parce que c'est dans l'air du temps aujourd'hui, cela fait 10 ou 12 ans que nous fonctionnons de cette façon". Avant d'ajouter en riant : "Mais nous avons de très bonnes relations avec les hommes aussi ! Nous ne nous opposons pas à travailler avec eux, mais nous nous réjouissons que l'environnement soit plus hospitalier désormais".

    Rappelant qu'elle ne vit pas à Hollywood, l'actrice a décrit le mouvement #MeToo comme une "nouvelle, importante et complexe discussion" qui démontre que "rien ne sera facile à régler", faisant référence aux multiples accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles depuis le mois d'octobre dernier. "Je ne le vois pas comme un mouvement féministe (...)", commente-t-elle, "mais plutôt un mouvement humaniste. Il n'y a pas que les femmes, il y a le mouvement LGBTQ et il faut créer des environnements de travail professionnel, respectueux et protégé afin que tout le monde puisse exploiter son potentiel".

    Productrice depuis de nombreuses années, Parker a trouvé sa voie : permettre aux minorités d'exister dans l'industrie qui est la sienne : "Si nous voulons que les industries changent, si on veut qu'une femme entre dans un département son, (...) qu'elle devienne rédactrice-en-chef, qu'elle soit à la tête de la recherche contre le cancer par exemple, il faut que nous soyons le canal qui le lui permet".

    Concernant son retour sur les écrans, Sarah Jessica Parker commencera à tourner la saison 3 de Divorce très bientôt.

    Sarah Jessica Parker face aux photographes

    Sarah Jessica Parker

    Drapeau sorti !

    Sur scène

    Toute l'équipe de "Here and Now"

    Devant sa cabine

    Avec son Deauville Talent Award

    Cheveux dans le vent

    Sur le tapis rouge

    Sarah Jessica Parker à Deauville

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