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    De Vice à The Machinist, les transformations physiques de Christian Bale
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Méconnaissable dans "Vice", où il incarne Dick Cheney, Christian Bale a poussé son art de la transformation physique un peu plus loin encore. Retour sur ses faits d'armes en la matière.

    Mars Films / Paramount Classics

    Cela fait bientôt 20 ans qu'il parvient à nous surprendre, si bien que l'on devrait être habitués. Mais non et Christian Bale a encore frappé fort avec Vice, dans lequel il disparaît littéralement derrière le personnage de Dick Cheney, avec une ressemblance parfois glaçante. L'occasion de passer en revue dix des transformations physiques majeures qu'il nous a offertes depuis American Psycho.

    AMERICAN PSYCHO (2000)

    Avant d'incarner Batman, Christian Bale a été Bateman. Patrick de son prénom. Le tueur en série né dans l'imagination du romancier Bret Easton Ellis et à qui l'acteur a donné vie sur grand écran, devant la caméra de Mary Harron. Pour l'occasion, il s'est sculpté une musculature aussi affûtée que la hache avec laquelle son personnage se débarrasse de Paul Allen (Jared Leto). Si sa maturité était connue de tous depuis ses débuts, à l'âge de 13 ans, dans L'Empire du soleil de Steven Spielberg, le Gallois profite de ce long métrage et ce rôle de psychopathe pour révéler une facette plus sombre de son talent et prouver qu'il peut également muscler son jeu.

    THE MACHINIST (2004)

    Le choc et chef-d'oeuvre de Christian Bale en la matière. Sorti du tournage d'Equilibrium, mélange de SF et d'action où il affiche une musculature aussi impressionnnante que celle d'American Psycho, l'acteur perd 28 kilos pour incarner Trevor Reznik, ouvrier parano et insomniaque qui se sent persécuté. Non content d'afficher un corps squelettique qui rappelle parfois les photos de prisonniers des camps de concentration et accentue la sensation de malaise que provoque le film de Brad Anderson, le comédien ne se nourrit que d'une pomme et une boîte de thon par jour, et s'empêche de dormir pendant 48h pour être dans le même état que son personnage sur certaines scènes clés. La Méthode version extrême pour un résultat des plus marquants.

    BATMAN BEGINS (2005)

    Ça n'est pas tant la prise de muscles qui est impressionnante, puisqu'il l'avait déjà faite pour American Psycho et Equilibrium. C'est plus le fait qu'elle intervienne après The Machinist et qu'il ait presque doublé son poids dans un premier temps, passant de 54 à environ 100 kilos, avant de descendre à 90, pour afficher une silhouette plus musculeuse. Un peu trop pour l'acteur qui a avoué avoir mal vécu cette prise de poids express et prendra un peu moins de muscle pour The Dark Knight, ne serait-ce que pour être plus à l'aise dans son nouveau Bat-Costume, plus souple et fin que celui de ses débuts dans la peau de Bruce Wayne, qu'il avait trouvé inconfortable... mais utile pour capturer l'état d'esprit énervé qui devait être le sien dans ces scène.

    RESCUE DAWN (2006)

    Christian Bale aurait-il décider de jouer au yo-yo, en alternant pertes et reprises de poids ? C'est la question que l'on se pose lorsque sort Rescue Dawn, survival signé Werner Herzog dans lequel l'acteur maigrit de nouveau pour incarner Dieter Dangler, pilote de l'armée américaine qui tente de s'évader de la prison dans laquelle il est retenu, en pleine jungle, à l'aube de la Guerre du Viêtnam. Encore une fois très habité, alors que son personnage subit tortures et humiliations, le comédien impressionne car nous voyons son physique fondre au fur et à mesure que le récit progresse. Car contrairement à The Machinist, où le gros du travail avait été effectué en amont, c'est au fil du tournage que le Gallois s'est amaigri, même s'il n'a cette fois-ci perdu "que" 24 kilos, contre 13 pour son réalisateur, qui a quand même suivi un régime par solidarité avec son casting.

    I'M NOT THERE (2007)

    Chez Christian Bale, les transformations physiques passent aussi par le look. Surtout lorsqu'il joue sous la direction de Todd Haynes. Moins de dix ans après Velvet Goldmine, les deux hommes se retrouvent pour un autre film rock (mais moins glam) : I'm Not There, biopic audacieux de Bob Dylan, incarné par divers comédiens (et une comédienne, puisque Cate Blanchett fait partie de ses interprètes). Et c'est à travers la coupe de cheveux et les vêtements que l'acteur se glisse dans la peau de Jack Rollins, futur Père John, qui représente la facette accoustique et protestataire (à travers des extraits d'un discours prononcé par Dylan en décembre 1963, lorsqu'il a reçu le Prix Tom Paine de la part de l'Union Américaine pour les Libertés Civiles, et a déclaré se reconnaître en Lee Harvey Oswald, assassin de John F. Kennedy), mais également sa régénération spirituelle.

    À noter que Jack Rollins est ensuite incarné par Robbie Clark, acteur qui représente la vie personnelle de Bob Dylan autour de 1975, et à qui Heath Ledger prête ses traits quelques mois avant de faire face à Christian 'Batman' Bale dans The Dark Knight de Christopher Nolan.

    FIGHTER (2011)

    Avec 13 kilos en moins sur la balance, la perte de poids de Christian Bale n'est pas la plus impressionnante de sa carrière. La performance dans laquelle elle s'inscrit, beaucoup plus. L'acteur a en effet passé du temps avec le vrai Dicky Eklund pour étudier et reproduire sa gestuelle et aller au-delà de l'imitation selon le réalisateur David O. Russell : "Dicky a un rythme qui lui est propre, une musique", explique-t-il à propos du frère du boxeur Micky Ward, coeur du récit incarné par Mark Wahlberg. "Christian a dû comprendre comment son esprit fonctionne." Une mission accomplie haut-la-main pour l'une des meilleures performances du comédien, avec un Oscar du Meilleur Acteur dans un Second Rôle à la clé en 2011.

    AMERICAN BLUFF (2014)

    Après Fighter et le succès que l'on connaît, Christian Bale remet le couvert avec David O. Russell. Sauf qu'il n'a pas perdu mais pris du poids. Un peu plus de 18 kilos pour être exact, afin d'incarner Irving Rosenfeld, version fictive du vrai escroc Mel Weinberg, contraint par un agent du FBI de l'aider à faire tomber un homme politique corrompu. Une transformation qui n'a pas seulement bluffé le public et l'Académie des Oscars, qui l'a nommé dans la catégorie Meilleur Acteur, mais également son partenaire Robert De Niro, qui a avoué ne pas l'avoir reconnu la première fois qu'ils ont été présentés.

    THE BIG SHORT (2015)

    Cette fois-ci, la transformation physique est un peu plus discrète : Christian Bale semble avoir pris quelques kilos, mais très peu, et son look n'est pas le plus classe de sa carrière. Mais c'est dans le regard que les choses se passent : comme le vrai Michael Burry, il porte un oeil de verre, ajouté en post-production par Lola FX et que le réalisateur et scénariste Adam McKay a voulu le plus discret possible, en précisant qu'il n'était pas facile d'en déceler un dans la réalité. Bien aidé par ce rajout, l'acteur délivre une performance étonnante où beaucoup de choses passent par ses yeux, chose qu'il fera de façon encore plus poussée dans Hostiles en 2018, nous permettant de lire toute la lassitude de son personnage sans trop avoir à en faire.

    MOWGLI (2018)

    Disparaître derrière un personnage, Christian Bale sait le faire. Dans Mowgli, il ira un peu plus loin puisqu'il prêtera sa voix et ses traits du visage (que l'on reconnaît un peu dans la bande-annonce) à la panthère Bagheera, mais ne l'incarnera "que" en performance capture, sous la direction du maître en la matière Andy Serkis. L'occasion pour l'acteur de mettre en avant la partie vocale de son talent, dans une relecture du classique de Rudyard Kipling, repoussée à 2019 depuis son rachat par Netflix, qui en assurera la diffusion mondiale.

    VICE (2019)

    Il nous avait offert un avant-goût, en assurant la promotion d'Hostiles à Toronto pendant le tournage et laissant entrevoir sa (nouvelle) prise de poids. Puis les photos prises sur le plateau avaient fonctionné comme un teaser. Mais rien ne nous préparait au choc de Vice, la bande-annonce comme le film, au cours duquel il faut se rappeler plusieurs fois que nous sommes bien face à Christian Bale dans la peau de Dick Cheney et non le vrai vice-président de George W. Bush. Non content d'afficher 20 kilos en plus sur la balance, le comédien a su, comme dans Fighter, capter la silhouette, la démarche et la façon de parler de celui qu'il incarne, pour délivrer une prestation XXL qui pourrait lui valoir un second Oscar (mais le premier dans la catégorie Meilleur Acteur).

    AMERICAN PSYCHO (2000)

    Avant d'incarner Batman, Christian Bale a été Bateman. Le tueur en série né dans l'imagination du romancier Bret Easton Ellis et à qui l'acteur a donné vie sur grand écran. Pour l'occasion, il s'est sculpté une musculature aussi affûtée que la hache avec laquelle son personnage se débarrasse de Paul Allen (Jared Leto). Le Gallois profite de ce long métrage et ce rôle de psychopathe pour révéler une facette plus sombre de son talent et prouver qu'il peut également muscler son jeu.

    THE MACHINIST (2004)

    Le choc et chef-d'oeuvre de Christian Bale en la matière. Sorti du tournage d'Equilibrium, où il affiche une musculature impressionnnante, l'acteur perd 28 kilos pour incarner Trevor Reznik. Non content d'afficher un corps squelettique qui rappelle parfois les photos de prisonniers des camps de concentration et accentue la sensation de malaise que provoque le film, le comédien ne se nourrit que d'une pomme et une boîte de thon par jour, et s'empêche de dormir pendant 48h pour être dans le même état que son personnage sur certaines scènes clés.

    BATMAN BEGINS (2005)

    Ça n'est pas tant la prise de muscles qui est impressionnante, puisqu'il l'avait déjà faite pour American Psycho et Equilibrium. C'est plus le fait qu'elle intervienne après The Machinist et qu'il ait presque doublé son poids dans un premier temps, passant de 54 à environ 100 kilos, avant de descendre à 90, pour afficher une silhouette plus musculeuse. Un peu trop pour l'acteur qui a avoué avoir mal vécu cette prise de poids express et prendra un peu moins de muscle pour The Dark Knight.

    RESCUE DAWN (2006)

    Dans ce survival signé Werner Herzog, l'acteur maigrit de nouveau pour incarner Dieter Dangler, pilote de l'armée américaine qui tente de s'évader de la prison dans laquelle il est retenu, en pleine jungle, à l'aube de la Guerre du Viêtnam. Encore une fois très habité, le comédien impressionne car nous voyons son physique fondre au fur et à mesure que le récit progresse. Car contrairement à The Machinist, où le gros du travail avait été effectué en amont, c'est au fil du tournage que le Gallois s'est amaigri, même s'il n'a cette fois-ci perdu "que" 24 kilos.

    I'M NOT THERE (2007)

    Chez Christian Bale, les transformations physiques passent aussi par le look. Surtout lorsqu'il joue sous la direction de Todd Haynes. Moins de dix ans après Velvet Goldmine, les deux hommes se retrouvent pour un autre film rock : I'm Not There, biopic audacieux de Bob Dylan, incarné par divers comédiens. Et c'est à travers la coupe de cheveux et les vêtements que l'acteur se glisse dans la peau de Jack Rollins, futur Père John, qui représente la facette accoustique et protestataire, mais également sa régénération spirituelle.

    FIGHTER (2011)

    Avec 13 kilos en moins sur la balance, la perte de poids de Christian Bale n'est pas la plus impressionnante de sa carrière. La performance dans laquelle elle s'inscrit, beaucoup plus. L'acteur a en effet passé du temps avec le vrai Dicky Eklund pour étudier et reproduire sa gestuelle et aller au-delà de l'imitation selon le réalisateur David O. Russell. Une mission accomplie haut-la-main pour l'une des meilleures performances du comédien, avec un Oscar du Meilleur Acteur dans un Second Rôle à la clé en 2011.

    AMERICAN BLUFF (2014)

    Christian Bale remet le couvert avec David O. Russell. Sauf qu'il n'a pas perdu mais pris du poids. Un peu plus de 18 kilos pour être exact, afin d'incarner Irving Rosenfeld, version fictive du vrai escroc Mel Weinberg, contraint par un agent du FBI de l'aider à faire tomber un homme politique corrompu. Une transformation qui n'a pas seulement bluffé le public et l'Académie des Oscars, qui l'a nommé dans la catégorie Meilleur Acteur, mais également son partenaire Robert De Niro, qui a avoué ne pas l'avoir reconnu la première fois qu'ils ont été présentés.

    THE BIG SHORT (2015)

    La transformation physique est un peu plus discrète : Christian Bale semble avoir pris quelques kilos, mais très peu, et son look n'est pas le plus classe de sa carrière. Mais c'est dans le regard que les choses se passent : comme le vrai Michael Burry, il porte un oeil de verre, ajouté en post-production par Lola FX et que le réalisateur et scénariste Adam McKay a voulu le plus discret possible. Bien aidé par ce rajout, l'acteur délivre une performance étonnante où beaucoup de choses passent par ses yeux.

    MOWGLI (2019)

    Disparaître derrière un personnage, Christian Bale sait le faire. Dans Mowgli, il va un peu plus loin puisqu'il prêtera sa voix et ses traits du visage (que l'on reconnaît un peu) à la panthère Bagheera, mais ne l'incarne "que" en performance capture, sous la direction du maître en la matière Andy Serkis. L'occasion pour l'acteur de mettre en avant la partie vocale de son talent, dans une relecture du classique de Rudyard Kipling sortie sur Netflix en décembre 2018.

    VICE (2019)

    Rien ne nous préparait au choc de Vice, au cours de laquelle il faut se rappeler plusieurs fois que nous sommes bien face à Christian Bale dans la peau de Dick Cheney et non le vrai vice-président de George W. Bush. Non content d'afficher 20 kilos en plus sur la balance, le comédien a su, comme dans Fighter, capter la silhouette, la démarche et la façon de parler de celui qu'il incarne, pour délivrer une prestation XXL qui pourrait lui valoir un second Oscar (mais le premier dans la catégorie Meilleur Acteur).

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