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    Insolite : les plaintes les plus étonnantes contre Hollywood
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Au pays où les affaires judiciaires sont un vrai business lucratif pour des armées d'avocats, il arrive de temps à autre sur le bureau d'Hollywood des plaintes que l'on qualifiera parfois de totalement WTF. Mais pourtant bien réelles !

    Drive, ce n'est pas comme "Fast & Furious" ?

    Si les critiques concernant le film Drive de Nicolas Winding Refn furent dans une large majorité très positives, il y a bien entendu eu quelques voix discordantes dans le concert de louanges. En 2011, une femme originaire du Michigan et du nom de Sarah Deming, décida de poursuivre en justice le distributeur local du film, Film District. Pourquoi donc ? Et bien elle estima que la bande-annonce du film avait laissé entendre un film dans la veine d'un Fast & Furious. En clair, ca manquait pour elle de poursuites, cascades à gogo et voitures hyper tunées... "Drive partage très peu de similarités avec des courses-poursuites visibles dans un film d'action, [...] et il y a peu de scènes de conduites " précisait la plainte. Tant qu'à charger là aussi la mule, la plainte affirmait en outre que Drive "comporte un racisme diffamatoire envers les membres de la communauté juive, faisant ainsi la promotion de la violence à l'encontre de la communauté juive"... L'interessée tenta même de battre le rappel pour que sa plainte se transforme en Class Action, sans succès. On croit rêver, mais non...

    Elvis Presley n'est pas mort !

    Le King a beau être décédé en 1977 à l'âge de 42 ans, rien à faire. Certains ultra fans croient toujours que le légendaire chanteur - acteur est toujours bel et bien vivant... Parmi les théories farfelues élaborées par certains, il aurait feinté sa mort en plaçant un personnage de cire dans son cercueil, aurait été placé sous le programme de protection des témoins par le FBI, se serait retiré sur une île déserte... Bref, des théories loufoques, jusqu'à ce que le judiciaire s'en mêle. En 1993, un Major de l'US Air Force à la retraite, Bill Smith, auteur d'un livre intitulé "Memphis Mystery: Elvis, the Man and the Myth", porta plainte au Texas, à Dallas, contre Elvis Presley Enterprises, qui gère les droits du défunt chanteur. La raison ? Elvis Presley a dissimulé sa mort, et vit désormais reclu pour échapper à la vie de star. Dans sa plainte, il affirmait que lui et Elvis avaient de fréquentes conversations téléphoniques (!!!), et que par conséquent le fond Elvis Presley Enterprises violait ses droits en détenant un monopole sur les souvenirs d'Elvis, tout en étant une nuisance pour le plan marketing de son livre... Et le plaignant d'ajouter que c'était Dieu qui lui avait dit de porter plainte : "cette plainte et mon livre sont ce qui permettra à Elvis Aaron Presley de revenir parmi nous". Défense de rire.

    Batman Vs Batman

    Quand le maire d'une petite ville part en guerre contre l'homme chauve-souris... Ou plutôt contre Warner Bros. Vous l'ignorez certainement, mais il existe une municipalité située dans le sud-est de la Turquie qui porte le nom du Caped Crusader ! La sortie de The Dark Knight en 2008 a semble-t-il crispé le maire de la ville, Huseyin Kalkan. Ce dernier annonça vouloir porter plainte contre les producteur du filmChristopher Nolan et Warner Bros. Allons donc ! Et pour quel motif ? Accrochez-vous : le studio et l'équipe du film n'avaient pas demandé l'accord du maire de la ville pour utiliser le nom de Batman. Tant qu'à charger la mule, autant le faire à fond. Il accusa aussi le film d'avoir une responsabilité dans la non résolution d'homicides survenus dans sa ville, ainsi qu'un taux de suicide élevé chez les femmes. Sérieusement. La plainte n'a finalement pas été déposée. Sans doute grâce à un conseiller municipal qui a dû souffler au maire qu'il n'avait pas l'ombre d'une chance de gagner, étant donné déjà que sa ville était née au début des années 1950, et que le personnage de Batman a été créé en 1939...

    Des ados américains tuent après avoir vu "Tueurs nés"

    En 1995, deux jeunes adultes américains, Benjamin Darras, 18 ans, et sa petite amie Sarah Edmondson, 19 ans, se sont pris pour Mickey et Mallory Knox, le couple de tueurs du film d'Oliver Stone. Après avoir vu le film, le couple s'est embarqué dans une équipée meurtrière sur les routes du Sud des Etats-Unis. Un homme, Bill Savage, fut abattu sans raison dans une ferme du Mississippi. Une femme, du nom de Patsy Byers, travaillant dans une station de service, fut laissée pour morte. Grièvement blessée, elle devint paraplégique. Sur la foi de la double référence dans le témoignage de Sarah Edmondson au film d'Oliver Stone, elle engagea une requête en responsabilité civile pour le dommage subi en direction d'Hollywood. Etaient visés: Warner Home Video, responsable de la distribution vidéo du film, les studios Warner Bros, les actionnaires (Time Warner), les producteurs et enfin, le réalisateur, Oliver Stone. Une première. Sa plainte précisait que la responsabilité d'Hollywood pouvait être engagée "au motif qu'ils ont distribué un film dont ils savaient ­ou auraient dû savoir­ qu'il pourrait inspirer des individus tels que les accusés à commettre des crimes similaires à celui commis contre Patsy Byers (...), un film glorifiant des actes de violence similaires à celui qui allait être commis contre elle", et, enfin, "entre autres négligences", ont "traité les auteurs de tels actes violents comme des célébrités et des héros". La plainte concernant la Major et la production du film fut rejetée, sur la base du premier Amendement de la Constitution des Etats-Unis, garantissant (notamment) la liberté d'expression. Si Patsy Byers gagna en appel, l'affaire fut définitivement cassée en 2001, lorsqu'un Juge décida qu'il n'y avait, in fine, aucune preuve que Time Warner ou Oliver Stone avaient intentionnellement incité à la violence.

    Jane Fonda, une belle-mère trop réaliste pour une spectatrice

    Séquence lointain souvenir. Peut-être avez-vous vu la comédie Sa mère ou moi ! sortie en 2005, dans laquelle Jane Fonda jouait une aspirante belle-mère très contrariante mettant des bâtons dans les roues de Jennifer Lopez, qui tentait de séduire son fils ? Oui ? Non ? Pas grave. Il y a prescription. Quoi qu'il en soit, cette production inoffensive s'est quand même vu notifié une plainte par une femme habitant en Caroline du Nord, du nom de Sheri Gilbert. Motif ? "J'ai un sentiment de déjà vu" expliquait alors la plaignante; "je sentais que je pouvais prédire ce qui allait se passer dans la scène suivante". En plus de cela, la plaignante expliqua que l'histoire du film était en fait très similaire à un scénario qu'elle avait écrit en ayant en tête les galères qu'elle avait vécu avec sa propre belle-mère. Pour faire bonne mesure, sa plainte cibla plus d'une cinquantaine de noms, tous associés de près ou de loin à la production du film, affirmant au passage que ces personnes s'étaient livré à une forme de racket dans le but de copier son travail... En conséquence de quoi elle demanda, sans rire, de toucher une partie des 154 millions $ que fit Sa mère ou moi ! au Box Office. En 2011, Sheri Gilbert fut non seulement déboutée de sa demande, au motif notamment que l'argumentaire de sa plainte relevait "de la mauvaise foi", mais fut en outre condamnée à verser à la partie adverse près de 900.000 $ pour procédure abusive. Elle fit appel de la décision du juge, mais a perdu son procès.

    Sarah Jessica Parker, la rapporteuse d'affaire secrète

    Quel est le point commun entre Sarah Jessica ParkerSteve Jobs et un Ipod ? Pour feu le PDG d'Apple et l'Ipod, on peut comprendre. Mais que vient faire là-dedans l'ex Carrie Bradshaw de Sex & The City ? C'est simple. En 2009, un homme du nom de Franz A. Wakefield, résidant à Miami, décida de poursuivre en justice la comédienne donc, ainsi que Steve Jobs, au motif qu'ils lui auraient volé le concept original de l'Ipod, mais aussi ceux de iTunes et l'iPhone, tant qu'à faire. Selon le plaignant, Sarah Jessica Parker et lui avaient passé un accord secret, qui devait donner à la comédienne 2% des ventes du futur produit si elle acceptait de le soutenir et jouer les entremetteuses pour qu'il rencontre le patron d'Apple. Rencontre qui n'a évidemment jamais eu lieu, sauf dans les rêves de l'intéressé...

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