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    Les Secrets de mon père : connaissez-vous la BD dont ce film d'animation est tiré ?
    Emilie Schneider
    Emilie Schneider
    -Journaliste
    Amatrice d’œuvres étranges, bizarres, décalées et/ou extrêmes, Emilie Schneider a une devise en matière de cinéma : "si c'est coréen, c'est bien".

    En salles depuis mercredi, "Les Secrets de mon père" a une visée pédagogique en sensibilisant le jeune public au devoir de mémoire. Le film de Véra Belmont s'appuie sur un récit autobiographique de Michel Klinka.

    Je suis bien content 2022

    Les Secrets de mon père de Véra Belmont

    Avec les voix de Michèle Bernier, Jacques GamblinArthur Dupont

    De quoi ça parle ? Dans les années 60, en Belgique, Michel et son frère Charly vivent une enfance heureuse dans leur famille juive. Leur père, taiseux et discret, ne livre rien de son passé. Les deux frères l’imaginent en grand aventurier, pirate ou chercheur de trésors… Mais que cache-t-il ?

    Les Secrets de mon père
    Les Secrets de mon père
    Sortie : 21 septembre 2022 | 1h 14min
    De Véra Belmont
    Avec Michèle Bernier, Jacques Gamblin, Arthur Dupont
    Presse
    3,3
    Spectateurs
    3,7
    Streaming

    D’après une BD

    Les Secrets de mon père est tiré du roman graphique Deuxième génération - ce que je n'ai pas dit à mon père de Michel Kichka. Fils d’un survivant de l’Holocauste, il revient sur sa jeunesse passée dans l’ombre de la Shoah : « La raconter en bande dessinée m’est apparu comme le meilleur moyen de toucher le cœur des lecteurs de tous âges, par le biais de l’humour, la poésie, la distanciation et l’imagination afin de créer un rapport intime et personnel avec le lecteur. »

    Comment représenter la Shoah ?

    Véra Belmont désirait depuis longtemps consacrer un film à la Shoah tout en considérant qu’une telle entreprise était impossible. Ses précédents films, Milena et Survivre avec les loups, se déroulaient déjà pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Des membres de sa famille ont eux-mêmes été déportés. « J’ai toujours pensé qu’on ne pouvait pas tourner dans un camp de concentration. Comment montrer le camp d’Auschwitz ? Comment montrer ce qui est immontrable ? » Adapter la bande dessinée de Michel Kichka lui a permis d’aborder le sujet sans montrer les camps et de poser la question suivante : comment vivre après avoir réchappé des camps ? Le choix de l’animation n’est pas neutre : « En effet, par son élégance et sa précision, le dessin permet de représenter « l’irreprésentable » et d’aborder les questions les plus graves avec légèreté et humour à l’instar de Maus d’Art Spiegelman. »

    Perpétuer la mémoire et la parole des déportés

    Le choix de l’animation permet de toucher les jeunes générations et de les sensibiliser aux événements de la Shoah, comme le rappelle Véra Belmont : « À l’heure où la France réédite Mein Kampf ; où les théories raciales enflent dans le discours politique ; où l’antisémitisme, l’islamophobie, la xénophobie travaillent en profondeur le corps social ; où la stigmatisation de l’autre, de l’étranger, du jeune des banlieues, devient une ritournelle dans les médias, il paraît urgent et nécessaire de revenir une fois encore, de revenir toujours, sur la pire histoire humaine du XXe siècle pour mettre en lumière combien est monstrueuse, inacceptable, l’idéologie qui sous-tend ces positions et combien les nouvelles générations doivent mesurer l’immense danger qu’elle représente. »

    La découverte de l’animation

    C’est la première fois que Véra Belmont s’essaie à l’animation. Elle a collaboré avec le studio d’animation Je suis bien content de Marc Jousset, qui a produit Persepolis et Avril et le monde truqué. « Il est vrai que la fiction et l’animation sont deux domaines assez différents, j’ai parfois trouvé le temps long – dix ans se sont écoulés entre l’achat des droits et aujourd’hui (sourire) - mais, au final, il s’agit toujours de mise en scène. »

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