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    You sur Netflix : que vaut la série avec Penn Badgley (Gossip Girl) en libraire psychopathe ?
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    La série "You", qui marque le grand retour sur le petit écran de Penn Badgley ("Gossip Girl") dans la peau d'un libraire harceleur et psychopathe , est disponible dès aujourd'hui sur Netflix. Faut-il se laisser tenter par ce thriller sexy ?

    Lifetime

    De quoi ça parle ?

    Joe, le gérant d'une librairie new-yorkaise, devient obsédé par Beck, une jeune aspirante écrivaine qui partage sa passion pour les livres et pour la poésie. Persuadé qu'ils sont faits l'un pour l'autre, il va alors se servir des réseaux sociaux pour nourrir son obsession, savoir en permanence où elle se trouve et ce qu'elle fait, et tenter de faire tomber tous les obstacles qui pourraient se dresser en travers du chemin de leur possible romance. Quitte à commettre des actes totalement fous...

    Disponible le 26 décembre sur Netflix

    À quoi ça ressemble ?

    C'est avec qui ?

    Créée par Greg Berlanti (Riverdale, Arrow, Flash, Supergirl) et Sera Gamble (The Magicians) d'après le roman éponyme de Caroline Kepnes, You marque le grand retour à la télévision de Penn Badgley six ans après la fin de Gossip Girl. Celui qui durant six saisons a campé le Lonely Boy Dan Humphrey aux côtés de Blake Lively et de Leighton Meester prête ici ses traits à Joe Goldberg, l'antihéros au centre du récit que les téléspectatrices et téléspectateurs devraient autant adorer pour son charme ravageur que détester pour son côté stalker poussé à l'extrême. Un rôle qui semble coller à la peau du comédien quand on sait que Dan était, lui aussi, quelque peu obsédé par une belle blonde au tout début de Gossip Girl.

    Lifetime

    Face à Badgley, Elizabeth Lail, vue notamment dans la série de Freeform Dead of Summer et dans quelques épisodes de Once Upon a Time, incarne Beck, l'objet de l'affection - et de l'obsession - du beau libraire. Une héroïne à la vie sentimentale et professionnelle compliquée qui n'a pas la moindre idée de ce qui l'attend suite à sa rencontre fortuite avec Joe. Quant aux fans de Pretty Little Liars, ils seront probablement heureux de retrouver Shay Mitchell, l'interprète d'Emily, dans le rôle de Peach, la meilleure amie "un brin" superficielle de Beck, qui semble ressentir plus que de l'amitié pour cette dernière. Et évidemment, cela ne va pas plaire à Joe qui va la voir comme une menace et comme un obstacle à sa potentielle histoire d'amour avec Beck. Bref, si Penn Badgley semble destiné à jouer les harceleurs, Shay Mitchell paraît elle avoir du mal à s'en défaire, après avoir passé des années à être torturée psychologiquement par "A" puis "AD" dans Pretty Little Liars.

    À noter également que John Stamos, l'inoubliable Oncle Jesse de La Fête à la maison, au générique plus récemment de Grandfathered et de Scream Queens, rejoint la série dès l'épisode 7 dans le rôle du docteur Nicky, le psy de Beck, qui va lui aussi croiser le chemin de Joe.

    Ça vaut le coup d'oeil ?

    Taillée, étant donné son casting, pour plaire aux amateurs de séries ados comme Gossip Girl, Pretty Little Liars ou Riverdale, You est finalement bien plus sombre et bien plus intéressante que ce que l'on était en droit d'attendre d'une série diffusée aux États-Unis sur Lifetime (une chaîne notamment connue pour ses téléfilms thrillers un peu cheap, qui finissent souvent l'après-midi sur TF1 ou M6 en France).

    Tout commence pourtant de la plus balisée des manières, avec une rencontre entre Joe et Beck qui semble tout droit tirée d'une comédie romantique. Oui, sauf que You n'a rien d'une romance à l'eau de rose et qu'elle se sert de ces clichés pour mieux les détourner, s'en moquer, voire les questionner. En effet, le trope de l'homme idéal est rapidement démonté lorsque l'on se rend compte que derrière sa façade de petit ami idéal, Joe est en réalité totalement dérangé. À en croire ses confessions en voix-off, il semble en effet persuadé d'être fait pour Beck et d'être le seul à pouvoir la comprendre et à pouvoir la protéger. Incapable de faire la différence entre réalité et fantasme, ce dernier est même convaincu que l'étalage de sa vie privée auquel se prête Beck sur Instagram, Facebook, ou Twitter est une invitation. Si la jeune femme a autant envie d'être vue, alors pourquoi se gênerait-il pour l'épier ? Avec cette réflexion sur les réseaux sociaux et le manque de protection vis-à-vis de notre vie privée, You parvient à faire froid dans le dos et nous pousserait presque à changer tous nos mots de passe dès la fin du premier épisode, afin d'éviter d'être à notre tour la proie d'un des Joe de ce monde.

    Lifetime

    Sans tout de même faire de Beck une victime responsable de ce qui lui arrive, You dessine en tout cas une intrigue complexe, où rien n'est jamais tout blanc ou tout noir. À l'image de Joe, son fascinant antihéros incarné à la perfection par Penn Badgley, qui prouve ici qu'il vaut probablement mieux que la triste partition qu'on lui avait donné à jouer dans Gossip Girl. Parfois charmant, parfois troublant, et toujours dérangeant, Joe Goldberg plonge You dans une ambiance sombre et sexy, à mi-chemin entre Dexter, American Psycho, JF Partagerait appartement, et The Rommate. Et malgré toutes les limites qu'il franchit, on se retrouve, le temps des premiers épisodes tout du moins, bien incapable de complètement détester ce psychopathe persuadé d'être un mec bien. Car outre le charme ravageur de Badgley, Joe est également montré comme un voisin et un mentor attentionné pour le petit Paco, le fils de sa voisine, dévoreur de livres, qu'il prend son son aile pour lui faire oublier son quotidien morose. Ce gentil voisin peut-il être foncièrement si mauvais que cela ?

    You aurait pu se planter dans les grandes largeurs en trouvant tout un tas de circonstances atténuantes à son antihéros et en ne tombant jamais dans le thriller psychopathe assumé mais heureusement, sans trop en dévoiler, on peut en tout cas dire qu'après un début de saison qui pose les bases du récit et nous permet de faire connaissance avec Joe, et un épisode 4 particulièrement réussi qui introduit le point de vue de Beck, la série passe un cap pour devenir un thriller jouissif - et souvent drôle, grâce à la voix-off de Joe - qui voit le personnage de Penn Badgley prêt à tout pour éliminer ceux qui se mettraient en travers de son histoire d'amour avec Beck. Malgré des facilités dans ses rebondissements et une intrigue et des personnages qui laissent parfois perplexe à l'ère post-Me Too, You s'impose comme un divertissement des plus honnêtes, parfait pour un binge-watching au coin du feu. Une bonne surprise qui semble tout se permettre (dont des scènes de sexe assez imagées à foison) et multiplie les twists jusqu'à un final qu'on ne voit pas forcément venir. Et qui ouvre vers une saison 2 qui pourrait bien être très différente.

    Penn Badgley dans You

    Elizabeth Lail et Penn Badgley dans You

    Shay Mitchell dans You

    Penn Badgley dans You

    Elizabeth Lail dans You

    Shay Mitchell dans You

    Penn Badgley dans You

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