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    Johnny Mad Dog
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Johnny Mad Dog" et de son tournage !

    Naissance du projet

    L'idée de réaliser Johnny Mad Dog est née alors que Jean-Stephane Sauvaire voulait réaliser Carlitos Medellin, un documentaire réalisé en 2003 en Colombie, sur des enfants des rues s'opposant aux FARC. A l'origine, Jean-Stephane Sauvaire souhaitait en faire une fiction, mais devant de nombreuses difficultés, le projet s'est transformé en documentaire. Il découvre alors dans la foulée le roman de l'écrivain congolais Emmanuel Dongala, "Johnny chien méchant". La suite, c'est le cinéaste qui la raconte : "j'y ai vu la possibilité de continuer le projet, d'aller vers la fiction à partir d'un sujet similaire : les enfants plongés dans la violence des conflits armés. C'était en 2003, et plutôt que de me lancer dans l'écriture d'un scénario original, j'ai eu l'envie de partir d'une structure narrative classique tirée d'un livre et de la confronter à la réalité du terrain. Une manière de mélanger une oeuvre littéraire avec quelque chose de plus documentaire, de plus réaliste". Le réalisateur s'est alors tourné vers Mathieu Kassovitz, qu'il connait depuis 17 ans, pour la production du film. Mathieu Kassovitz est également intervenu sur le scénario, ainsi qu'au montage.

    Déchiffrer son rôle

    Les enfants qui peuplent le casting de Johnny Mad Dog ne savaient pas lire. Il a donc fallu que Jean-Stephane Sauvaire les laisse faire des improvisations sur les scènes, au moins au début. Le cinéaste leur expliquait la séquence, et leur demandait d'improviser pendant qu'il les filmait. Il raconte : "C'était une façon aussi de s'habituer à la caméra et d'être dans un système de jeu : s'amuser avec ça. Ils improvisaient et se voyaient ensuite dans la télé, comprenaient qu'il ne fallait pas regarder la caméra, ne pas parler tous en même temps, bref comprendre comment se fait un film".

    Le drame des enfants soldats : la situation

    Les enfants soldats existent depuis des siècles, depuis les ecuyers au Moyen-Âge jusqu'au jeunesses hitlériennes sous le IIIe Reich. Toutefois, leur nombre semble s'être considérablement accru depuis une vingtaine d'années. A l'origine de ce constat, la nature des conflits modernes, l'allongement de leur durée, ainsi que la multiplication des armes légères, faciles à transporter et à utiliser. La combinaison de ces facteurs a modifié la démographie des forces combattantes, en favorisant la participation des femmes et des enfants. L'ONU estime à environ 300.000 le nombre d'enfants soldats en activité, dans une douzaine de pays : Afghanistan, Colombie, République Démocratique du Congo, Ouganda, Tchad, Birmanie, Philipines, Sri Lanka...Avec ses 120.000 enfants soldats recensés, l'Afrique détient hélas un triste record. 30% de ces enfants sont des filles, qu'elles soient utilisées comme combattantes, espionnes, esclaves sexuels ou domestiques. On estime la moyenne d'âge de ces enfants à 14 ans.

    Un tournage difficile

    Le film a été entièrement tourné au Libéria, pays qui a connu une terrible guerre civile de 1989 à 2003. Elle a mobilisé environ 21.000 enfants soldats, et fait plus de 250.000 morts. Un enfant libérien sur 10 aurait été enrôlé dans l'effort de guerre. En 2006, l'ancien président du Libéria, Charles Taylor, est inculpé par le Tribunal spécial de Sierra Leone, mandaté par le Conseil de Sécurité de l'ONU, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerres, parmis lesquels l'enrôlement d'enfants soldats. Le Libéria ne connaît la paix que depuis aôût 2003. C'est donc dans un pays en pleine reconstruction que Jean-Stephane Sauvaire a tourné son film, toujours encadré par 15.000 casques bleus. Sur place, l'équipe du film a notamment bénéficié du soutien du Ministère Français des Affaires Etrangères, de l'ONU, ainsi que de la présidente du pays, Ellen Johnson Sirleaf, première femme noire à accéder aux plus hautes fonctions de l'état en Afrique.

    De vrais enfants soldats

    Dans un souci de réalisme, la quasi totalité du casting de Johnny Mad Dog est composée d'anciens enfants soldats, ayant combattu aussi bien du côté des forces de Charles Taylor que du L.U.R.D. (Liberians United for Reconciliation and Democracy), et d'enfants des rues recrutés dans les ghettos de Monrovia, la capitale du pays. C'est donc leur propre vécu, associé au long travail de formation d'acteurs mêlé d'improvisations, qui donne au film son aspect hyper réaliste et quasi documentaire. Pour la petite histoire, Jean-Stephane Sauvaire a trouvé ces anciens enfants soldats dans les ghettos de Monrovia sur les conseils d'anciens chefs de guerre qu'il a rencontré, et qui ont volontier collaboré. Au final, le réalisateur a auditionné près de 600 enfants, pour n'en retenir qu'une quinzaine.

    Un film...et une association

    La fondation Johnny Mad Dog est née avec la volonté d'apporter un encadrement et un suivi aux enfants acteurs du film. Une quinzaine d'enfants, entre douze et dix sept ans, ont été pris en charge pendant un an pour être formés au métier d'acteur, de juin 2006 à mai 2007, date de fin du tournage. Depuis, la fondation a mis en place un programme pédagogique à Monrovia, géré par un éducateur, axé autour de leur éducation et leur santé, avec pour mission de les aider dans leur vie quotidienne et de développer avec eux, à plus long terme, leurs projets personnels. Sa volonté est d'élargir son action aux jeunes libériens victimes de 14 ans de guerre civile en développant des programmes éducatifs et culturels comme moyen de réinsertion. (vous pouvez retrouver l'adresse de l'association ici).

    Le choix des acteurs principaux

    La parole à Jean-Stephane Sauvaire : "J'ai trouvé Daisy très tard dans le processus, un mois avant de tourner : dans la rue, on l'a remarquée, elle a fait des essais et on l'a prise. Ça a été une évidence. Johnny je l'ai rencontré en 2005 dans le quartier de New Kru town par l'intermédiaire de Warboy, alias Young Major dans le film. Il avait la réputation d'avoir beaucoup combattu et c'est lui qui m'a présenté Johnny, un de ses amis enfant soldat. Johnny était trop jeune à l'époque, il avait 13 ans et je ne voulais pas un enfant de 12-13 ans pris dans la folie meurtrière, comme l'est No Good Advice dans le film, mais plutôt un adolescent en passe de basculer, qui commence à prendre conscience de la mort, de ce qu'il fait, etc. Le film a été reculé, et avec le temps Babyboy, alias Johnny s'est avéré parfait pour le rôle. Il a luicombattu sur la fin, en 2003, pour le LURD".

    A propos du réalisateur

    Jean-Stephane Sauvaire a pendant longtemps été assistant réalisateur, notamment auprès de Cyril Collard sur Les Nuits fauves, Karim Dridi (Hors jeu), Bernie Bonvoisin sur Les Démons de Jésus, Gaspar Noé (Seul contre tous) ou encore Laetitia Masson sur le tournage de Love Me. Johnny Mad Dog est son premier long métrage en tant que réalisateur.

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