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    La Fée
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Fée" et de son tournage !

    Le travail corporel et le jeu physique des comédiens.

    Les gags bon-enfant, drôles et fins à la fois.

    L'esprit burlesque digne de Jacques Tati.

    Les effets de transparence dignes du viel Hollywood.

    Les séquences de course-poursuite ralenties en temps réel.

    Jonction de projets

    A la base, le film est le fruit du croisement de plusieurs scénarios. L'un s'intitulait déjà La Fée. Un autre se nommait L'Amour flou et racontait une histoire d'amour entre deux individus atteints de myopie. Un troisième enfin s'appelait Love Hotel. Dans celui-ci, deux protagonistes se croisent dans un hôtel et y récupèrent un nouveau-né que son adolescente de mère a abandonné.

    3ème film pour les 3 cinéastes

    La Fée est le troisième long-métrage tourné par la triplette de cinéastes que forment Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy. Les deux premiers, intitulés L'Iceberg (tourné en 2005) et Rumba (réalisé en 2008), mettaient déjà en scène les mêmes personnages fictifs, Dom et Fiona.

    Les nouvelles aventures de Dom et Fiona

    Bien que La Fée réutilise les héros vus dans L'Iceberg et dans Rumba, les trois cinéastes estiment qu'il ne s'agit nullement du dernier volet d'une trilogie. Ils préfèrent parler de nouvelles aventures de personnages déjà connus des spectateurs, à la manière des différents opus de Tintin et Milou, de Charlot et de Laurel et Hardy. Fiona Gordon précise d'ailleurs que ce troisième film est loin d'être le dernier dans le cadre de leur oeuvre cinématographique collective.

    Prequel conjugal ?

    Le récit de L'Iceberg retrace les tumultes vécus par Dom et Fiona, ébranlés par une rupture avant de se réconcilier. Dans Rumba, leur couple s'est solidifié mais est victime de malchance. La Fée s'en retourne à leur première rencontre. Un prequel en quelque sorte, n'en déplaisent au trinôme de réalisateurs. A noter que Dominique Abel et Fiona Gordon, qui interprètent les deux personnages, forment aussi un couple dans la vie.

    Du burlesque tout en poésie

    Les trois réalisateurs de La Fée assument parfaitement l'étiquette de "burlesque poétique" qui est désormais attribuée à leur cinéma. Pour Bruno Romy, cette expression rappelle celle du réalisme poétique dont Jacques Prévert et Marcel Carné se faisaient les apôtres : "Le burlesque, c’est le désir de faire rire les spectateurs avec des images, des cadres, des corps, des couleurs, des sons, des décors, avec tous les outils que nous offre le cinéma. Plus les situations des héros sont tragiques, plus il y a de matière burlesque. La poésie, c’est indéfinissable, mystérieux, intime, reposant, personnel, profond… La poésie et le rire, l’un nourrissant l’autre et réciproquement."

    Un conte de fées moderne

    Comme beaucoup de contes de fée qui se respectent, Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy ont cherché à construire un univers totalement intemporel et spatialement inlocalisable. Les codes du récit enchanteresque sont respectés bien que dissimulés sous d'illusoires apparences, comme l'explique Romy: "Le prince est ici veilleur de nuit dans un hôtel, la princesse est pieds nus en jogging rose, le cheval blanc est transformé en scooter bleu, la tour du château en hôpital psychiatrique, les pages en clandestins africains…"

    Un style qui s'affirme toujours plus

    Le trinôme à la tête de la réalisation de La Fée travaille sur des figures ou motifs récurrents de film en film. Les protagonistes s'apparentent à des clowns qui explorent les possibilités comiques. Ces personnages sont souvent handicapés physiquement ou psychologiquement, victimes d'amputations ou de difformités. Les corps sont parfois dénudés devant l'écran. Les acteurs ont toujours recours à des accessoires comme les béquilles, les lunettes, ou encore un faux ventre...

    Le Havre, nouvel Eden du cinéma ?

    Le tournage de La Fée s'est déroulée au Havre. Cette ville, très cinégénique, devient tendance ces dernières années : Mathieu Amalric y a réalisé Tournée (2010), tout comme Lucas Belvaux avec Une nuit (2010). Quant à Aki Kaurismäki, il y a tourné un film portant le même nom que la ville en question la même année. Pour les cinéastes de La Fée, Le Havre représente un décor aux dimensions humaines, esthétiques et modernistes. Y figurent des architectures antipodiques, avec d'un côté un centre-ville à la Berlin-Est, de l'autre des quartiers portuaires complètement délabrés. Fiona Gordon explique que l'équipe de réalisation avait besoin "d’un terre-plein, d’un pont, d’une tour, d’une raffinerie, d’une plage, de toits plats, de décors dans lesquels on puisse se faufiler : Le Havre réunissait ces conditions". Le studio de tournage a été installé dans un hangar frigorifique près des quais du port.

    Le corps et rien que le corps

    Les acteurs de La Fée se sont attachés au travail du corps et à l'improvisation des gags. C'est, pour les auteurs, une marque de distinction vis-à-vis de leurs modèles que sont Jacques Tati et Pierre Etaix, deux cinéastes burlesques qui inventaient leurs gags au moment de l'écriture.

    En plans fixes, svp !

    De façon à mettre les corps en évidence, les plans fixes ont été privilégiés par rapport aux changements d'axe. Les mouvements de caméra ont été réduits au maximum. Ainsi, pour tourner une scène de course-poursuite, les acteurs se sont déplacés sur un plateau mobile afin de laisser la caméra à un point fixe. Les cinéastes de La Fée se sont néanmoins résolus à tourner quelques plans-séquences pour donner plus de dynamisme au moment du montage.

    Pour un cinéma-théâtre engagé

    Désireux de faire de l'art engagé, les auteurs de La Fée ont cherché à mettre en valeur des thèmes sujets à revendications comme l'écologie, l'immigration clandestine, l'éducation ou encore le handicap. Ils ont aussi souhaité rire gentiment des représentants de l'ordre et des institution pour mieux dénoncer les irrégularités du monde contemporain.

    Dansons même sous la pluie

    Les réalisateurs de La Fée ont tenu à distiller quelques chorégraphies au sein de leur film. En effet, jusqu'à présent, les séquences de danse étaient absentes de leur œuvre, longs-métrages comme courts. A l'exception toutefois de Rumba, où quelques pas dansés font leur apparition.

    Travail sur les couleurs

    Alors qu'un chromatisme primaire et de nombreux aplats avaient été utilisés sur Rumba, Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy ont décidé de changer de style visuel pour La Fée. Le trinôme préférait intégrer des demi-tons, des couleurs crépusculaires ainsi qu'une certaine dose de douceur. Ils se sont aussi adaptés à l'éclairage et aux teints naturels de la ville du Havre, réputée pour son aspect verdâtre. Dominique Abel insiste sur l'importance des couleurs dans leurs films : "Les couleurs expriment beaucoup de choses sans passer par les mots. C’est un langage souterrain, qu’on utilise autant que possible." Pour rappel, le Havre est une ville d'inspiration pour de nombreux impressionnistes.

    Des effets faits maison

    Pour les effets spéciaux, l'équipe technique de La Fée a eu recours à des procédés classiques et peu coûteux : rétroprojection, ventilateurs, double exposition, escaliers horizontaux, machine à fumée, seaux d'eau... A la manière d'un Georges Méliès, l'aspect artisanal et perfectible a été favorisé au détriment des effets numériques ajoutés en post-production. Dominique Abel justifie cette démarche par le fait que "le cirque ou le théâtre sont des lieux pauvres en moyens, mais riches en imaginaire. On n’y a pas accès au réel, le public doit combler les trous en usant de son imagination. Le cinéma, par sa dimension naturaliste, laisse moins de place à l’imaginaire. Lorsque nous sommes passés des planches à la réalisation, nous avions à cœur de ne pas perdre cette invention et ce minimalisme hérité de l’art vivant."

    La poursuite la plus lente jamais réalisée... ou pas !

    Sur le tournage, Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy ont imaginé la séquence finale du film comme la "poursuite la plus lente de toute l'histoire du cinéma". Des complications techniques leur font dire qu'ils n'y sont pas parvenus.

    Le grand bleu en guise de fin

    Les trois films tournés par le trio de réalisateurs s'achèvent tous face à l'océan. Une signature esthétique qui renvoie à celle du cinéaste Jacques Rozier (Adieu Philippine (1963)) dont les longs métrages finissaient eux aussi sur la mer. Selon Bruno Romy, il s'agit de suivre un conseil prodigué par François Truffaut en personne : "Surtout ne finissez pas un film en intérieur !"

    Quinzaine pour le trio

    La Fée a été projeté au Festival de Cannes 2011 dans la sélection Quinzaine des réalisateurs.

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