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    Entre les murs
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Entre les murs" et de son tournage !

    Palme d'or

    Entre les murs a décroché la Palme d'or au 61e Festival de Cannes. Le jury, qui a pris cette décision à l'unanimité était présidé par Sean Penn. La précédent Palme d'or française remonte à 1987 : Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat. A noter que le jour de l'annonce de la sélection par Thierry Frémaux, en avril 2008, le film de Laurent Cantet ne figurait pas dans la liste ! Le comité de sélection, quia vait déjà choisi deux films (Un conte de Noël et La Frontière de l'aube n'arrivait pas à se décider sur le troisième film... Quelques jours seulement avant le début du festival, Entre les murs est venu se glisser dans la compétition.

    Mûr pour le cinéma

    Entre les murs est l'adaptation d'un roman de François Bégaudeau paru en 2006 aux Editions Verticales. Dans cet ouvrage très remarqué, lauréat du Prix France Culture-Télérama, l'auteur puise dans sa propre expérience, pusiqu'il a été professeur de français dans un collège du XIXe arrondissement. Egalement critique de cinéma, il a écrit et réalsié des courts métrages au sein d'un collectif nantais baptisé Othon. Il n'avait en revanche jamais joué la comédie avant le film de Laurent Cantet.

    L'ABC

    Le realisateur revient sur la genèse du projet : "Avant le tournage de Vers le sud, j'avais eu l'idée d'un film sur la vie d'un collège. Très vite, le projet s'était imposé de ne jamais sortir de l'enceinte de l'établissement. De plus en plus de gens parlent de "sanctuariser" l'école. Je voulais au contraire la montrer comme une caisse de résonance, un lieu traversé par les turbulences du monde, un microcosme où se jouent très concrètement les questions d'égalité ou d'inégalité des chances, de travail et de pouvoir, d'intégration culturelle et sociale, d'exclusion (...) À la sortie de Vers le sud, j'ai rencontré François Bégaudeau qui présentait au même moment son nouveau livre, Entre les murs (...) J'ai lu le livre, et j'ai eu immédiatement le sentiment qu'il apportait deux choses à mon projet initial : d'abord, une matière, une sorte d'assise documentaire qui me manquait (...) et surtout, le personnage de François, son rapport très frontal avec les élèves."

    Ressources humaines

    On retrouve autour de Laurent Cantet, dont c'est le quatrième long métrage cinéma (après Ressources humaines en 1999, L'Emploi du temps en 2001 et Vers le sud en 2005° l'équipe qui l'accompagne depuis une dizaine d'années : les productrices Caroline Benjo et Carole Scotta (Haut et court), le scénariste et monteur Robin Campillo, ou encore le chef-opérateur Pierre Milon.

    Jeu... de construction

    Laurent Cantet explique sa démarche : "Nous avions rédigé un synopsis initial, une colonne vertébrale du film, destinée à être irriguée et modifiée pendant toute l'année de préparation, selon un dispositif que j'avais déjà expérimenté pour Ressources humaines. Il s'agissait de partir d'un collège existant et d'engager dans le processus du film tous les acteurs de la vie scolaire. La première porte que nous avons poussée, celle du collège Françoise Dolto à Paris dans le XXe arrondissement, a été la bonne (nous y aurions d'ailleurs tourné s'il n'avait pas été en travaux) : tous les adolescents du film sont élèves à Dolto, tous les profs y enseignent, Julie Athénol y est CPE, Monsieur Simonet principal-adjoint ; et à l'exception de la mère de Souleymane, dont le rôle est le plus fictionnel, les parents du film sont ceux des élèves dans la vie." De novembre 2006, jusqu'à la fin de l'année scolaire, des ateliers se sont mis en place chaque mercredi après-midi, ouverts à tous les élèves de 4e et de 3e. Une cinquantaine d'entre eux y a participé. "Nous avons appris progressivement à les connaître et à fouiller avec eux ce qu'ils pouvaient greffer d'eux-mêems sur les squelettes que nous leur proposions."

    Jeu... collectif

    Pour que la liberté des ateliers se retrouve sur le tournage, Laurent Cantet a fait le choix de la vidéo haute définition. Il a aussi décidé d'utiliser 3 caméras dans la salle de classe : "une première, toujours sur le prof ; une seconde, sur l'élève qui devait porter la scène que nous tournions ; et une troisième pour s'autoriser des digressions (...) La salle de classe où nous avons tourné était carrée, nous l'avons transformée en salle rectangulaire, en ménageant un couloir technique de deux ou trois mètres (...) L'idée était de filmer les cours comme des matches de tennis - ce qui exigeait de mettre le prof et les élèves à égalité. La façon dont François menait chaque scène de l'intérieur, après que nous avions discuté ensemble de ses tenants et de ses aboutissants, exigeait une complicité que l'on atteint rarement entre un acteur et un réalisateur (...) Dans sa fabrication, Entre les murs est différent de tous mes autresfilms : il procède d'une responsabilité réellement partagée."

    Jeu... de rôles

    Même si une impression d'authenticité se dégage du film, Laurent Cantet tient à préciser : "Quand je demande à un collégien de jouer un collégien, à un prof de jouer un prof, je n'attends pas d'eux qu'ils se livrent tels qu'ils sont ; je suis très attaché à l'idée de recréation, de représentation de soi que le jeu implique (...) Les profs, par exemple, ont été comme les élèves, impliqués très tôt dans l'élaboration de leur personnage : au cours de séances d'improvisation, ils ont réfléchi ensemble aux différents enjeux des scènes, questionnant à cette occasion leurs propres pratiques, ou contestant parfois les propositions que je leur faisais."

    Jeu... dangereux ?

    Le comportement du professeur vis-à-vis de ses élèves peut surprendre et paraître peu respectueux. Le cinéaste donne son point de vue : "Quand le prof parle aux élèves comme il parlerait à des adultes, cela peut être dur, c'est souvent plus cassant que s'il prenait des gants, mais c'est une façon de leur reconnaître un rôle actif dans ce qui se joue dans une classe. Même chose avec l'usage de l'ironie, qui est une façon de solliciter chez les adolescents leur faculté de décoder. Cette envie d'en découdre qu'a souvent François me semble tout à fait respectueuse des élèves, parce qu'elle les considère comme des interlocuteurs qui en valent la peine."

    Jeu... de mots

    Le thème central d'Entre les murs, c'est le langage. "J'avais envie de filmer ces joutes oratoires si fréquentes dans une classe : peu importent la force et la pertinence des positions, ce qui compte avant tout est d'avoir le dernier mot", explique Laurent Cantet. "C'est un jeu où les adolescents excellent, une espèce de rhétorique en boucle dans laquelle les profs sont souvent amenés à entrer eux aussi. Il y a surtout les malentendus si fréquents qui font qu'on ne se comprend pas, ou qu'on ne se comprend qu'à moitié." François Bégaudeau précise : "À sa façon, le film refuse les généralités : ni les lamentations sur le déficit supposé du langage des ados, ni l'émerveillement béat sur le formidable génie de " ces gens-là".

    Chaos... ok

    Le constat dressé par Entre les murs est-il optimiste ou pessimiste ? "Le film ne cherche ni à ménager les uns, ni à charger les autres : ils ont tous leurs faiblesses et leurs fulgurances, leurs moments de grâce et de mesquinerie", évalue Laurent Cantet. "J'ai tout de même l'impression que le film dit quelque chose d'assez réjouissant : l'école, c'est effectivement parfois très chaotique, inutile de se voiler la face. On y vit des moments de découragement, mais aussi des grands moments de grâce, d'immense bonheur. Et de ce grand chaos, naît finalement pas mal d'intelligence." François Bégaudeau juge de son côté : "L'école crée sans cesse des situations géniales ; mais on sait bien en même temps qu'elle est, au final, discriminante, inégalitaire, qu'elle fabrique de la reproduction, etc. Cette tension est celle du film."

    Happy end

    Aïssata Ba, mère de Boubacar Touré, un des collégiens du film, était sans-papiers depuis son arrivée en France du Mali en 2003. Parrainée par Laurent Cantet, militant au sein du Reséau Education Sans Frontières (RESF), elle a été convoquée à la Préfecture le 28 mai 2008, soit trois jours après l'annonce de la Palme d'or remise à Entre les murs. On lui a alors indiqué que les pièces fournies justifiaient l'obtention de papiers.

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