Documentaire du maître du cinéma direct, où l’image, les mots et la musique se conjuguent en un extraordinaire récit poétique. Le cinéaste a planté sa caméra durant 120 jours à quelques kilomètres du pôle Nord, dans la vallée laineuse de la terre d’Ellesmere. Patiemment, il a attendu l’affrontement inévitable entre deux rivaux en quête d’un même territoire : deux bœufs musqués qui entreront finalement en lutte à la tombée du jour. Ils rugissent, chargent, emmêlent leurs cornes, se repoussent et chargent de nouveau. Jusqu’à ce que le vainqueur prenne calmement possession de son troupeau.
Malgré les réticences de leurs enfants, Radi et Mounira, couple de marionnettistes de 65 ans, partent pour leur dernière tournée entre Israël et Palestine à bord de leur camionnette d’un autre âge.
Des histoires que des enfants inventent, racontent et mettent en scène en jouant avec des poupées Barbie. On découvre ici ce qui se passe derrière la porte de la chambre dès que l’on a le dos tourné : un monde imaginaire avec ses joueuses, ses joueurs et ses règles du jeu que les enfants expriment avec précision.
Les rêves sont-ils décidément inconciliables avec une carrière florissante ? Entre sa future vie de médecin et son attirance pour le milieu de la danse, Jérôme va devoir choisir. Si ses amis l’aident à entretenir le feu de sa passion, ses parents voient d’un mauvais œil ses aspirations artistiques.
“Pour toujours” enquête sur les raisons qui poussent certaines femmes à choisir une vie religieuse au sein de communautés monastiques. Le film part de la question fondamentale qui pousse la réalisatrice à se confronter à cette réalité : comment est-il possible pour une femme aujourd’hui de faire un choix extrême et définitif, un choix valable pour toujours ?
1895. Les Frères Lumière mettent au monde le cinéma. Pierre Tchernia rend hommage à l'œuvre originelle "L'arroseur arrosé" avec ces sketchs joués en mode Far-West, Hitchcokien ou comique troupier... Pierre Dac, Roger Pierre ou encore Jean-Marc Thibault n'hésitent pas à se mouiller et livrent des variations stylistiques loufoques ou bourrées d'humour.
Serge Daney a été collaborateur des “Cahiers du cinéma”, avant d’en devenir le rédacteur en chef dans les années 1970, puis responsable des pages cinéma et éditorialiste à “Libération”. Il fut enfin l’un des fondateurs de la revue de cinéma “Trafic”. En 1992, dans ces entretiens avec Régis Debray pour l’émission Océaniques, celui qui se définit comme un “ciné-fils”, fait défiler sa vie et les films qui l’ont vu grandir. En racontant le cinéma américain (Hawks, Hitchcock…), la “Qualité française”, la Nouvelle vague, Mai 68 et la politisation de la cinéphilie, l’irruption de la télévision et de ses codes spectaculaires, il nous lègue non seulement une mémoire mais surtout une morale de l’image.
“Tu enfanteras dans la douleur”. Pourquoi ? Y a-t-il d’autres récits ? Parce que naissance ne rime pas toujours avec douleur, “Histoires d’entrejambes” transmet un nouvel imaginaire, celui de femmes qui cheminent vers la réappropriation de leur corps et de leurs accouchements.
Yves et Annick ont bâti un monde en cohérence avec leurs idées : l’idée qu’on ne peut pas vivre dans la soumission à l’argent, qu’en vivant avec moins on peut vivre mieux, que respecter la nature c’est se respecter soi-même, l’idée enfin qu’il est toujours possible d’inventer sa vie. En 1970, à Saint-Nazaire, ils ont perdu tout espoir de vivre dignement dans l’environnement prolétarien qui est le leur. Un choix radical s’impose alors : un jardin, en bordure du marais de Brière. Un jardin comme lieu de vie et de rencontre, un jardin comme création. À partir de 1996, ils l’ouvrent au public pour témoigner de leur expérience. Mise en pratique de l’écologie au quotidien, le film retrace l’expérience menée par ce couple à l’échelle d’une vie.
En 1928, sous l’impulsion réformatrice de Mustafa Kemal, le gouvernement turc renonce à l’alphabet arabe pour adopter l’alphabet latin. Ce changement se fit très rapidement. La loi est adoptée le 1er novembre 1928 et entre en vigueur dans toutes les écoles. Les inscriptions arabes disparaissent des rues en quelques jours. Derrière l’éclat lumineux de cette réforme, autoritaire et progressiste, quelles sont les zones d’ombre ? Quelle est la part de violence symbolique d’une telle révolution ? Conçu comme une enquête expérimentale et poétique, “La Révolution de l’alphabet” croise les souvenirs oubliés, voire refoulés, d’un épisode historique constitutif de l’identité de la nation turque et les événements récents du printemps 2013 à Istanbul.
Après 4 ans de lutte contre leur ancien employeur, la multinationale Unilever, ceux que l’on appelle les Fralib se sont réappropriés leur usine et gèrent collectivement leur coopérative ouvrière : la Scop-ti. Tourné quelques mois après la relance de la production, ce film est une plongée au cœur de la coopérative. Comment chacun vit-il les jours d’après d’une si longue lutte et d’une si belle victoire ? Que peut signifier transformer son travail au sein d’une économie néo-libérale ?
Une scène, un cercle, un “ron” ! Anne, Carpanin, Francky et d’autres poètes s’y succèdent. Leur langue créole claque, leurs pieds vibrent sur la terre basaltique en mémoire aux ancêtres. “Oté fonnkézèr, detak la lang, demay lo kèr” (Oh poète, débloque ta langue, démêle ton cœur), souffle Axel. Si la poésie avait cet étrange pouvoir d’aider à panser les plaies et les injures de l’Histoire, si elle était une manière d’être au monde, alors, sur l’île de La Réunion, elle se nommerait “fonnkèr” (fond’cœur).
Depuis le bureau de son ordinateur, une chercheuse s’efforce de comprendre sa fascination pour le film “The Pain Of Others” (Penny Lane, 2018) où des femmes américaines se confient sur une étrange maladie de peau. De fil en “clic”, le film interroge les nouvelles formes d’hypocondrie liées à la viralité des images.
Dans un bar, des filles légèrement vêtues et des hommes en costard-cravate se rencontrent pour la première fois. Elles sont là pour leur tenir compagnie et ne semblent pas s’opposer à la drague ouverte. Ils boivent, s’amusent et passent la nuit dans ce bar, nouant des relations ambigües, s’adonnant à des jeux lascifs et des conversations pleines de sous-entendus. Sans aller jusqu’au rapport sexuel.
Un soir, un loup toque au carreau d’une ferme à l’orée du bois. Les deux fillettes présentes se méfient et refusent de lui ouvrir. Mais touchées par la verve adroite de l’animal, elles finissent par faire entrer le loup dans la bergerie... Est-il possible qu’un cœur tendre se cache derrière les crocs acérés ?
Pour beaucoup, le nom d'Anouk Aimée évoque l'amoureuse endeuillée du film "Un homme et une femme", de Claude Lelouch. D'autres encore revoient Lola et sa silhouette à collant ajouré dans le film de Jacques Demy, ou encore, l'évoquent, nocturne et provocante, dans le rôle de l'aristocrate libertine de la "Dolce Vita", de Fellini. Malgré sa carrière internationale et ses récompenses, Anouk Aimée avait su préserver son intimité et sa vie privée. Elle était discrète, secrète et ses confidences étaient rares. Dans ce film, la comédienne revenait sur les lieux de sa vie, comme l'arrondissement parisien où elle vivait petite fille sous l'Occupation, la bohême Saint-Germain-des-Prés, ou les planches de Deauville, en compagnie de Claude Lelouch.
Olivier est un pharmacien hypocondriaque qui consulte régulièrement ses collègues médecins. Incapable de répondre à la question récurrente des antécédents familiaux, il décide de mener l’enquête sur son père biologique. Obnubilé par ses recherches et inquiet des réponses qu’il trouve, il en oublie l’essentiel…
En 1962, le spéléologue Michel Siffre décide de passer deux mois au fond d’un gouffre glacé, sans repère de temps. Son isolement a pour but l’observation scientifique du rythme humain, une fois soustrait à l’alternance du jour et de la nuit. Hors du temps, la raison du jeune homme vacille, ses perceptions se modifient et il part pour un voyage intérieur où se mêlent souvenirs et hallucinations.
Bobo et Michael Lonsdale sont seuls au Château de Versailles. Ensemble, ils déambulent dans ce lieu fantomatique empreint de pouvoir. Le réalisateur Pippo Delbono propose un voyage singulier dans ce lieu d’exception.
“La Visite - Versailles” fait partie d’une collection de courts métrages pour laquelle dix auteurs-réalisateurs ont été sollicités afin de poser leur regard singulier sur la rencontre de personnes en situation de handicap mental avec dix grands lieux de culture. Chaque film permet d’aborder petits et grands sujets en résonance avec ces lieux.
Quelque part en France, des hommes découvrent l’enregistrement en russe d’un texte mystérieux. En essayant de l’interpréter, chacun d’entre eux révèle quelque chose de sa propre pensée, de son propre destin. Pendant ce temps, la voix à jamais inconnue poursuit sa litanie enchantée.
Au cœur de la brousse du Burkina Faso, au creux des graviers, une civilisation entêtée cherche son avenir sous la terre. Aveugles ou bien trop voyants, ils creusent, nuit et jour, poussés par la folie qui guide l’homme jusqu’à sa mort.
À la vieille de Noël un garçon de huit ans rêve de cadeaux mais sa mère, une modeste blanchisseuse veuve, lui rappelle leur pauvreté ! Son fils décide alors de "jouer au réveillon" ! Le jeune acteur, Emmanuel Salinger deviendra l’interprète de plusieurs rôles dans les films d’Arnaud Desplechin.
Depuis la scène d’un théâtre de plein air du Bois de Boulogne, Heden, Claudia et Samantha, travailleuses du sexe, racontent le Bois comme leur lieu de travail. Par-delà leurs récits, les paysages du Bois accueillent la voix-off d’une narratrice queer qui raconte des histoires. Partant de sa création sous le Second Empire, alors en pleine expansion coloniale, pour mieux revenir au présent, elle donne à comprendre le Bois comme une chasse gardée de la haute société française où des travailleuses du sexe se sont fait une place depuis plus d’un siècle.
“La sculpture c’était une manière de me consoler moi-même. C’est pas uniquement en lien avec la tristesse, c’est en lien avec toutes les émotions. C’est comme si je pouvais bercer mes émotions, ou leur offrir un berceau”. Dans son atelier, l’artiste Johanna Monnier nous parle de son lien avec son travail : sculptures vivantes, costumes d’êtres imaginaires… à travers ses créations elle a trouvé une sécurité, une manière d’exister et d’aimer. Sa parole éclaire les univers sensibles qu’elle invente, ses créations s’animent, mises en scène dans un jeu complice entre l’artiste et la réalisatrice. Un film sur l’acte de création comme force de vie.
Yango jouait aux osselets ce jour-là, comme les autres jours. Il regrettera toute sa vie d’avoir vendu à un aimable inconnu le fétiche qui fait tomber la pluie. Mais l’eau salvatrice surgira des entrailles de la terre.
Une femme de ménage de 65 ans travaille dans un studio de danse. Elle nous parle en voix off de sa vie, de ses espoirs, de ses objectifs et de ses sentiments.
Ce film retrace, le temps d’une livraison, la vie de deux coursiers à vélo à Paris. Tous deux étrangers, Omar et Marwen sont venus en France pour un rêve ; ils se retrouvent à pédaler pour leur survie. À travers ce double portrait intime, nous découvrons le quotidien de beaucoup de jeunes étudiant·es, mais aussi de pères de famille, qui (re)mettent leur vie en jeu pour réussir à s’en sortir dans ce nouveau système économique : celui de l’uberisation.
En juin 1975, à Lyon, 80 participantes venues de Lip (usine horlogère de Besançon), d’autres usines, des hôpitaux, des PTT ou du MLAC (Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception), se rassemblent pour discuter du rôle des ouvrières et employées au sein des entreprises et des luttes syndicales, de l’isolement des femmes au foyer et de la nécessité de les inclure dans les actions collectives. “La lutte des femmes à LIP et ailleurs” est une captation directe de leurs échanges, pensée comme un outil de mobilisation.
Le monde est devenu une planète desséchée, où la culture du coton exercée à outrance pour des raisons économiques est la cause principale de la désertification. Ce phénomène fait écho à une plus grande catastrophe écologique, la désertification de la mer d’Aral, avec toujours l’homme pour responsable.