Mon compte
    Red Dead Redemption 2 : premières impressions sur un titre qui frappe très fort
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Suite du précédent volet sorti il y a 8 ans, le western vidéoludique "Red Dead Redemption 2", développé par le studio Rockstar, sort le 26 octobre prochain. Nous avons (un peu) pu poser nos mains dessus. Un des meilleurs jeux de l'année ?

    Take-Two Interactive / Rockstar Games

    C'est une constante. A chaque annonce d'un jeu développé par le studio Rockstar, c'est le monde du jeu vidéo -et même le monde culturel tout court- qui entre doucement en ébullition. Peu de studios en vérité, à l'instar de Blizzard Entertainement ou d'un Naughty Dog, peuvent s'octroyer le luxe de décaler à plusieurs reprises la sortie d'un titre, avec la bénédiction de leurs éditeurs, afin de livrer un résultat tout simplement parfait à la hauteur de l'attente des fans. Pari largement gagnant. Lorsque Rockstar lâche enfin son jeu dans l'arène, c'est un rouleau compresseur qui emporte tout sur son passage. Sorti en 2013, GTA V s'est vendu à plus de 90 millions d'exemplaires depuis sa sortie, devenant le produit culturel le plus rentable de tous les temps, tous supports confondus. Mais le 26 octobre prochain, ce n'est pas un nouvel épisode GTA qui sortira, mais Red Dead Redemption 2, huit longues années après avoir gardé un souvenir ému des (més)aventures de John Marston, le personnage du premier volet, dans ce qui était une fantastique déclaration d'amour inconditionnel à l'univers du Western.

    Lorsque Take Two Interactive, l'éditeur-propriétaire de Rockstar, nous a proposé de venir découvrir le jeu et poser nos mains (forcément fébriles) dessus, pas question de se faire prier. Une découverte en deux temps d'ailleurs, d'un peu plus d'une heure et demi. D'abord une présentation de l'univers de Red Dead Redemption 2 en Hands Off, c'est-à-dire, pour les non initiés, sans pouvoir jouer, puis une courte session de Gameplay en Hands On de 45 min environ. Dès le début de la présentation, le ton est donné : "Red Dead Redemption 2 est le premier jeu de Rockstar à être développé spécifiquement pour les consoles de la génération actuelle [NDR : GTA V est d'abord sorti sur PS3 et X Box 360, avant de sortir plus tard sur PS4, X Box One et PC]. Il s'agit du jeu le plus ambitieux sur lequel Rockstar a travaillé jusqu'à présent" nous dit-on. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le studio s'est donné les moyens de ses ambitions avec ce titre : toutes les filiales de Rockstar (San Diego, North, ect...) ont été mises à contribution pour développer Red Dead Redemption 2.

    La fin de l'Ouest

    Prequel au précédent jeu, RDR 2 plonge son histoire en 1899. L'ère de l'Ouest sauvage touche à sa fin alors que les autorités ont décidé de traquer les dernières bandes de hors-la-loi qui sévissent encore. Ceux qui ne se rendent pas ou résistent sont tués. Suite à un braquage qui a mal tourné dans la ville de Blackwater, Arthur Morgan et le reste des hors-la-loi de la bande de Dutch van der Linde doivent prendre la fuite vers l'est. Les agents fédéraux et les meilleurs chasseurs de primes du pays, notamment les tueurs de la célèbre agence Pinkerton, se mettent à leurs trousses, et la bande commet méfaits sur méfaits dans les vastes terres sauvages de l'Amérique dans un seul et unique but : survivre. Alors que des querelles internes menacent de faire voler la bande en éclats, Arthur est tiraillé entre ses propres idéaux et sa loyauté envers la bande qui l'a élevé. En particulier vis-à-vis de Dutch, le chef charismatique, qui l'a tiré de la rue et le considère comme un membre de sa famille.

    Rockstar Games

    C'est donc sous les traits du personnage d'Arthur Morgan que le joueur va vivre l'aventure, qui se situait dans notre présentation peu de temps après le début du jeu. Pensant ses plaies au sommet d'un massif montagneux enneigé, la bande décidait de dévaliser un train rempli d'argent appartenant à un magnat du pétrole, en faisant sauter la voie à coups d'explosifs. Chevauchant dans des paysages enneigés aussi grandioses que sublimes, qu'on jurerait sortis tout droit du Grand Silence de Sergio Corbucci, avant de découvrir plus tard des paysages que n'aurait pas renié un John Ford qui filmait comme personne Monument Valley, un état de sidération nous a rapidement envahit pour ne plus jamais nous lâcher. N'y allons pas par quatre chemins : le jeu est visuellement sublime. Chaque brin d'herbe, chaque pierre, chaque élément du décor, la faune sauvage... Tout donne ici l'impression d'avoir été posé là avec une rigueur toute scientifique, une précision digne d'un horloger suisse. On aimerait rester là, à contempler ces paysages qui s'offrent à nous et défilent, en restant spectateur d'un univers qui vit sous nos yeux. Avant d'être rappelé à la mission en cours.

    En fait, Rockstar a particulièrement travaillé les transitions entre les Cut Scenes et le Gameplay, de sorte qu'elles sont, avec une fluidité presque déconcertante, presque invisibles. Le temps de se retrouver peu après à sauter sur le toit du train en marche, pour maîtriser son conducteur après un combat au corps-à-corps. Puis une fusillade nerveuse et violente se déclenche, tandis qu'Arthur se met à couvert pour abattre ses cibles. Ceux qui ont joué à Red Dead Redemption seront en terrain connu. Le personnage dispose d'une jauge de "sang froid", qui possède désormais 5 niveaux, du ralentissement du temps au marquage automatique ou manuel d'ennemis avec des cibles, en passant par la mise en surbrillance de zones de coups critiques. A l'issue de la fusillade, Dutch confiait à Arthur le sort des survivants du gunfight : les exécuter de sang froid, ou bien leur laisser la vie sauve.

    Rockstar Games

    Un dilemme qui, loin d'être anecdotique, a un impact sur un attribut d'honneur dans le jeu. Celui-ci influence chacune de nos interactions avec le monde et ses personnages. Le sens de l'honneur d'Arthur changera selon les choix que l'on prendra au cours des activités quotidiennes. Il existe différents niveaux d'honneur qui auront chacun leurs propres conséquences et opportunités, plus ou moins visibles. A titre d'exemple, si l'on fait du héros une parfaite crapule, l'environnement réagira différemment, les habitants des villes se méfieront davantage, tandis que les braquages rapporteront plus d'argent, et qu'il sera plus facile d'intimider les gens. En revanche, si le sens de l'honneur d'Arthur est plus élevé, les missions de chasseur de primes rapporteront plus d'argent. Avec un tel système, il sera évidemment très tentant -voire recommandé ?- de jouer sur les extrêmes, plutôt que de se contenter d'un personnage "neutre".

    Immersion, j'écris ton nom

    Pour Rockstar, dont l'expertise dans la création de mondes ouverts n'est, depuis longtemps, plus à démontrer, l'idée centrale a toujours été de créer des univers aussi immersifs que possible, au-delà de cette science de l'écriture dans la narration qui est l'une des -puissantes- marques de fabrique du studio. Ce désir d'immersion passe naturellement par un souci et un soin maniaque du détail pour chaque objet, chaque élément de décor ou de paysage, comme nous l'avons dit plus haut. Car tout doit être capable de raconter une histoire. Mais cette immersion se fait aussi dans la manière dont Arthur interagit avec son environnement proche et le monde qui l'entoure, à commencer... Par son cheval.

    Loin d'être un simple canasson qu'il suffit d'appeler en sifflant pour qu'il rapplique de n'importe où, comme avant, l'idée est de créer des liens étroits avec lui. En prendre soin, le brosser, lui donner à manger, le rassurer, ect...Plus Arthur chevauchera sa monture et en prendra soin, plus l'animal sera ainsi en confiance, et développera davantage son endurance dans les longues courses, aura moins peur lors des fusillades, pourra se cabrer, élargira le périmètre où il entendra Arthur le siffler... Il sera d'ailleurs d'autant plus important d'en prendre soin que le cheval porte des sacoches hébergeant des armes secondaires, et qu'il sera possible d'agrandir. En plus d'être entièrement personnalisable, des étriers à la selle en passant par les motifs du sac de couchage pour dormir à la belle étoile.

    Rockstar Games

    Les exemples de cette immersion fourmillaient dans cette courte session de Hands On, à tel point qu'il est impossible de prétendre à l'exhaustivité. Une autre encore, à priori anecdotique mais assez géniale : la barbe d'Arthur pousse tout au long du jeu. A charge pour lui de la raser, la changer, ou la laisser hirsute, sachant qu'une barbe crasseuse de bûcheron pourrait avoir une incidence sur le comportement de la population croisant sa route.

    Ce degré d'immersion, poussé à un point d'incandescence jamais atteint, se niche aussi dans le nettoyage des armes, la nécessité de changer ses vêtements comme se couvrir chaudement lorsqu'on est en zone montagneuse, faute de quoi le héros subit une pénalité d'endurance. C'est aussi ralentir la vitesse du cheval lorsqu'on traverse une ville : aller trop vite pourrait être suspect et déclencher des réactions hostiles. Ce sont aussi bien entendu les interactions avec les individus croisés. Dans notre session, nous sommes passé à cheval à côtés de deux hommes qui se sont révélés être des membres d'une bande rivale. Si nous avons dans un premier temps fait assaut d'amabilité en expliquant ne pas vouloir d'ennuis et passer notre chemin, notre proximité avec les deux énergumènes les a finalement incité à dégaîner leurs colts. Avant de se faire refroidir et de les envoyer Ad Patres.

    Horde sauvage

    Jouer les cowboys solitaires et errer comme une âme en peine dans les vastes étendues d'un Ouest agonisant, c'est déjà grisant. Mais c'est aussi oublier qu'Arthur fait partie d'une bande. A ce titre, le campement de Dutch et ses acolytes est une composante importante de l'histoire, car conçu comme un vrai lieu d'entraide du groupe. Au-delà d'être un point de ralliement qui d'ailleurs bougera régulièrement au gré des (més)aventures de cette horde sauvage, interagir au sein du camp et avec les personnes qui y vivent permettra d'accéder à toutes les activités qu'Arthur peut expérimenter, que ce soit la mise au point de hold-up, des parties de poker, aller boire un verre au saloon de la petite bourgade située non loin, partir à la chasse pour ramener du gibier pour le groupe, et plus largement participer à son ravitaillement, que ce soit en nourriture, argent ou matériaux de construction. Car le camp est améliorable, même si cette possibilité reste facultative. Et il y aura de vrais avantages à améliorer le campement, en plus de booster le moral des membres de la bande. Les différentes améliorations du camp débloqueront notamment des réserves supplémentaires pour la nourriture, les remèdes et les munitions, ainsi que des emplacements de voyages rapides et de nouveaux endroits où attacher les chevaux.

    Puisqu'il faut bien terminer alors que la place manque encore, résumons un peu : visuellement splendide, un univers qui s'annonce incroyablement immersif, un personnage charismatique, une mise en scène toujours aussi cinématographique doublée de dialogues toujours aussi finement ciselés, une durée de vie colossale... On voit mal comment le studio pourrait se manquer, sauf catastrophe industrielle, avec ce titre qui s'annonce comme un des meilleurs de l'année. Préparez-vous déjà à réduire drastiquement vos nuits de sommeil !

    Ci-dessous, la dernière bande-annonce de Red Dead Redemption 2...

     

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    • Red Dead Redemption 2 : Première bande-annonce !
    • Red Dead Redemption 2 : une nouvelle bande-annonce du western signé Rockstar
    • Red Dead Redemption 2 : premières images de Gameplay !
    Commentaires
    Back to Top