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    Resident Evil 2 : l'horreur fait peau neuve
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Disponible depuis le 25 janvier sur consoles et PC, "Resident Evil 2" permet au classique de Capcom de s'offrir une seconde jeunesse... et de nous rappeler ce que c'est que de trembler manette en main. Bon retour en enfer !

    Capcom Company

    En 1998, alors que la France s'apprêtait à devenir championne du monde de football, l'Europe découvrait le deuxième volet de la saga Resident Evil, plus dense, sanglant et angoissant que l'original. En 2019, alors que les Bleus viennent de s'adjuger un nouveau titre mondial, ce classique fait peau neuve pour son arrivée sur PC, Xbox One et PS4, et c'est peu dire que le lifting est réussi. Il vaut même mieux parler de ravalement de façade pour le bébé de Capcom, que l'on a le sentiment de redécouvrir.

    Sortie le 25 janvier, cette nouvelle version n’est pas une simple remasterisation proche de celle effectuée pour le premier opus sur Game Cube. Non, nous parlons plus de réinvention ici, tant l’ensemble paraît avoir été repensé de fond en comble, même si le cœur reste le même : pour son baptême du feu au sein de la police de Raccoon City, Leon S. Kennedy découvre une ville dévastée et peuplée de zombies, et un commissariat qui cache bon nombre de secrets et créatures monstrueuses que va également croiser Claire Redfield, sœur de Chris, membre des S.T.A.R.S. dont elle n’a plus la moindre nouvelle. Deux personnages pour autant d’histoires complémentaires, l’un ayant accès à des zones fermées à l’autre, et des interactions avec des protagonistes différents.

    En une bonne vingtaine d’heures (en faisant les deux campagnes), Capcom réussit à raconter différemment une histoire que certains connaissent déjà et qui ne surprendra que trop peu les plus grands fans, qui savent déjà ce qui se trame dans les lieux et pourront donc rester sur leur faim sur ce plan. Ou en constatant que le célèbre Licker, créature écorchée vive et à la cervelle apparente, n’a plus droit à sa mémorable cinématique d’introduction et débarque comme un simple zombie. En beaucoup plus dangereux et retors. De la même façon, l’alligator géant des égouts est bien de la partie et la manière de s’en débarrasser ne varie que très peu, à ceci près que l’on est davantage guidés qu’à la fin des années 90.

    C’est plus dans la forme que ce Resident Evil 2 marque des points : les angles fixes et vicieux ont laissé place à une caméra maniable et chevillée au corps des héros, en vigueur dans la saga depuis l’excellent épisode 4, et qui se retrouve couplée au moteur de jeu du 7. Et à ses éclairages aussi. Car les amateurs de recoins sombres où il est difficile de déterminer la provenance d’un son inquiétant risquent de passer un sale quart-d’heure. En moins glauque que le dernier opus en date, aux accents de Massacre à la tronçonneuse, et peut-être pas aussi flippant que lorsqu’il s’agissait d'y visiter le grenier dans l’une des séquences les plus terrifiantes de la franchise, mais assez pour s’offrir quelques sueurs froides lorsque vous découvrez, en bougeant la caméra (et donc la lampe-torche de votre héros), que l’auteur du râle est à vos côtés et sur le point de vous mordre. Salement.

    Capcom Company

    Nous vous recommandons d’ailleurs de ne pas laisser les objets de soin dans les célèbres malles, elles aussi de retour avec les machines à écrire pour sauvegarder (mais pas besoin d’un ruban encreur, sauf en mode hardcore), car une blessure a vite fait d’arriver. Dès que vous vous faites attraper par l’un des monstres et si vous ne possédez pas d’arme secondaire (couteau, grenade…) capable de repousser votre assaillant. Et dans la mesure où le niveau de difficulté et la résistance des créatures ont été améliorées au même titre que les graphismes, vous n’allez pas mettre longtemps à comprendre où se trouve l’aspect "survie" de ce survival horror. Avec quatre ou cinq balles (minimum !) nécessaires pour tuer un zombie (qui ne manquera pas de se relever tôt ou tard pour la seconde couche, à moins de faire exploser sa tête), les munitions viennent vite à manquer et il faut plus d’une fois faire preuve de dextérité pour esquiver dans des couloirs aussi étroits.

    Et que dire de Mr. X ? Plus fort, plus dangereux et plus récalcitrant, il remet également le couvert et ne manque pas les quelques occasions qu’il a de faire grimper la tension, avec son pas lourd et la musique un brin stressante qui accompagne son arrivée inopinée. Et, cette fois-ci, changer de pièce ne vous en débarrassera pas immédiatement, donc tenez-vous prêts à traverser tout le commissariat en courant si vous êtes à sec ou trop juste du côté des armes. Mais c’est quelque part une bonne chose et la confirmation que Resident Evil renoue pour de bon avec ses racines (c'est-à-dire avant que l’action ne prenne le pas sur l’horreur), l’angoisse et les énigmes qui se dressaient sur notre chemin. À tel point que, même en terrain connu, les connaisseurs auront le sentiment de redécouvrir ce classique pendant que les néophytes auront un aperçu modernisé de la frayeur que ceux-ci avaient pu ressentir à l’époque.

    Capcom Company

    Beau, prenant, glaçant, Resident Evil 2 demande un petit temps de prise en main mais il ne faut pas longtemps pour en maîtriser les rudiments, chaque rencontre malheureuse se chargeant ensuite de parfaire un peu plus votre apprentissage, moyennant blessures et montées de stress. Plus que d’une révolution, nous parlerons ici de réinvention, car il s’agit du même que celui que nous avions connu, mais avec des différences. Le lifting n’en est pas moins pleinement réussi et on se prend vite à rêver que Capcom offre une nouvelle seconde jeunesse au premier Resident Evil, ou s’attaque au 3, ce qui pourrait bien arriver si les fans le réclament. N’hésitez donc pas à vous faire entendre, et commencez à imaginer ce que le traitement appliqué ici pourrait faire avec le Nemesis, déjà bien terrifiant à l’époque. Avouez que vous tremblez, de peur et/ou d’excitation.

    À noter que, comme dans l'original, deux campagnes parallèles sont disponibles : "The 4th Survivor", qui met en scène un membre des forces spéciales d'Umbrella appelé HUNK ; et "The Tofu Survivor", qui vous faire incarner... une tranche de tofu. 

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