Très beau mélo Hollywoodien, qui arrive à provoquer une émotion sincère et profonde. C'est d'autant plus satisfaisant qu'au final, le film n'échappe pas à certaines convetions et à un sentimentalisme parfois un peu primaire. Et pourtant, tout fonctionne comme jamais, la mise en scène de Rapper se faisant souvent sensible et entièrement au service de ses personnages, servi par un postulat assez original et bienvenu. Si bien qu'en définitive, il nous est bien difficile de résistera l'oeuvre dans son ensemble, soutenu qui plus est pas une Bette Davis bouleversante au possible, sans aucun doute l'une des ses plus belles prestations. Magnifique et intense : ce qui se fait de mieux dans le mélo Hollywoodien.
La transformation physique de cette héroïne étouffée par une mère tyrannique, égoïste, dédaigneuse débouche sur une romance intense, pudiquement sensuelle, sentimentalement éternelle que le récit entrecoupe de diverses péripéties visant à manifester la capacité d'abnégation de cette amoureuse campée avec toute la puissance d'une magistrale Bette Davis. Et pourtant malgré la pertinence des rapports de couple et de la réalité douloureuse du rejet enfantin ici dessinés peu d'émotions nous étreignent, la faute à une mise en scène froide ou à des dialogues analytiques où manquent l'élan, la passion que les personnages ressentent. Un mélodrame peu larmoyant mais trop peu saisissant!
Avec son style des plus classique et son manque total de rythme j'avoue que j'ai eu du mal à finir le film et j'ai quelque peu triché, mais ça peu plaire.
Un film avec Bette Davis, rien que pour Bette Davis et c'est à peine s'il n'est pas de Bette Davis. Ce mélodrame n'existe donc que pour et que par Bette Davis. J'espère que vous avez compris que je voulais dire que Bette Davis monopolise totalement l'écran. Même un des plus brillants seconds rôles qui soient Claude Rains ne sait pas trop quoi foutre ici. L'histoire c'est que Bette Davis qui est aussi sexy que Nadine Morano et Christine Boutin réunies devient par la magie du cinéma, de la musique à 250 000 violons sur le plateau de tournage de Max Steiner et de six heures de maquillage en coulisses un véritable modèle de sophistication. Bref "Le Vilain Petite Canard" version mélodrame hollywoodien élégant des années 40... Le scénario est énorme, les rebondissements sont énormes, les caractères des personnages sont énormes et la pub pour le tabagisme aussi. Et pourtant on l'aime tellement bien Bette Davis, que rien que pour elle on s'en fiche presque et on a envie de faire semblant d'y croire. Ca doit être ça l'aura d'une vraie star.
Durant les premières minutes de Now, Voyager, l'on a l'impression que le récit sera celui d'une vie ratée, d'une existence frustrée, d'une pauvre fille trop timide pour se défaire de la personnalité agrippinienne de sa mère. Mais, non ce problème est réglé du jour au lendemain, et c'est une Bette Davis rayonnante qui rentre à la maison après quelques mois d'une cure salvatrice, prête à faire tomber les hommes par dizaines. On abandonne le sujet de la fille mal dans sa peau pour celui de la romance impossible : elle tombe (inopinément) amoureuse d'un homme, marié par manque de chance. Bref, au bout d'un certain temps on l'abandonne pour retrouver la vieille maman acariâtre, qui ne tarde pas à regretter la transformation de sa fille, qui est aussi la perte de tout le pouvoir qu'elle avait sur elle. La progression dramatique foireuse se poursuit, Bette Davis trouve une consolation à garder une petite fille qui lui ressemble, et qui se trouve être la fille de l'homme qu'elle a croisé naguère durant la croisière. Bette Davis, excellente actrice entourée des deux seconds rôles de Casablanca (Claude Rains et Paul Henreid), est irréprochable, elle donne du relief à un film dont la mise en scène, plate, est aussi détruite par un montage haché et fait à la va-vite. Quant aux scènes cultes de la cigarette et de la lune et des étoiles, elles sont aussi facile que capillotractées.
Dans ce film très classique hollywoodien, Bette Davis incarne une femme victime de sa mère tyrannique. L'amour et la liberté s'offre à elle et elle fait des choix d'une modernité troublante. Si elle garde son glamour à l'ancienne, sa prestance d'icône du cinéma elle délivre une performance novatrice qui remet en question les moeurs d'une époque castratrice pour les femmes. Le film aborde un ton cynique, nous faisant pas moments franchement rire tout en jouant magistralement sur une histoire d'amour d'une grande banalité. Mais ça marche. Le film a gardé son charme et garde un intérêt aujourd'hui sur ses questionnements. Comment revendiquer sa place de femme face à sa famille, sa société, son époque, ses amours et ses maris. De façon libre répond Bette Davis dans ce très beau film hollywoodien.
Un magnifique film sentimental comme on aimerait en voir plus souvent. Bette DAVIS est remarquable et je decouvre en visionant de vieux films de petites merveilles dont celle-ci, unique film (je crois) du réalisateur I Irving Rapper.