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    Katie Tippel
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    Plume231
    Plume231

    3 491 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 février 2013
    Ce qui est bien avec le Hollandais violent c'est qu'il fait des films d'un bloc, tellement captivant de la première jusqu'à la dernière seconde qu'on s'en ficherait même qu'il dure une ou deux heures de plus ; au contraire j'en aurais été même très content... "Katie Tippel" n'a pas satisfait pleinement son cinéaste et on peut lui reprocher un petit manque d'ampleur, ampleur qu'on retrouvera pleinement dans son oeuvre suivante le superbe "Le Choix du destin", mais rares sont les films qui montrent aussi bien la rage de vouloir s'en sortir, de s'éloigner définitivement de la fange de la pauvreté (terme plus qu'approprié ici, j'ai jamais vu des pauvres aussi crades et détestables !!!) pour aller dans des sphères qui ne sentent certes pas la rose mais qui sont nettement plus agréables à vivre. Ceci plus la mise en scène à base de costumes et de décors d'époque, de sexe, de merde, de violence, de satire sociale, la bestialité de l'être humain qui ne nous est pas épargnée (même en ombres chinoises !!!), et l'interprétation de la lumineuse Monique van de Ven, impressionnante dans sa transformation de pauvresse à femme d'allure riche et élégante, en font une belle réussite, très injustement méconnue, de Paul Verhoeven.
    ClashDoherty
    ClashDoherty

    211 abonnés 838 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 août 2010
    Voici un très beau film, un film assez inhabituel par rapport aux autres réalisations de Verhoeven (entre un "Turkish Delight" trash et un "Business Is Business" érotique et trivial, sans oublier les délires du "Quatrième Homme", peu de place pour l'amour et les doux sentiments chez lui). Il contient deux ou trois scènes fortes, et est dans l'ensemble, une vraie splendeur. Certains plans font penser à du Vermeer, du Rembrandt, et meme (comme Verhoeven le dit lui-meme dans le commentaire audio du DVD) du Dali. Monique Van De Ven est excellente dans son meilleur role, Rutger Hauer est un peu en retrait (son role n'est pas si important que ça, en fin de compte, il est le second role par défaut, car d'autres acteurs ont des roles assi importants que lui dans le film), mais néanmoins très très bon lui aussi. La réalisation est impeccable, décors et costumes aussi. "Katie Tippel", s'il n'y avait pas "Soldier Of Orange", serait le chef d'oeuvre de Verhoeven.
    C'est aussi et surtout un film scandaleusement méconnu, oublié, passé plus ou moins à la trappe à coté des autres films de Verhoeven. Son coté très décalé par rapport au style verhoevenien usuel y est sans doute pour beaucoup. Il faut donc (re)découvrir ce film magnifique, un vrai moment de cinéma, une sorte de relecture totalement authentique (c'est une histoire vraie, la vraie héroine s'appellait Neel Doff, auteur du livre, et elle est morte en 1942 - son esprit indomptable vit à jamais dans ce film, comme dit dans le générique de fin) des romans de Dickens, au féminin. Un pur monument humaniste, parfois cruel (la mère qui envoie sa fille sur le trottoir), mais tellement fort !
    benoitparis
    benoitparis

    94 abonnés 1 277 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 janvier 2010
    Jusqu’à présent la violence contenue dans les films de P. Verhoeven me semblait avoir une bonne dose de cynisme et de complaisance. Dans celui-ci il paraît simplement à la mesure de la brutalité des choses et de la situation du prolétariat du 19è siècle. On a un personnage féminin (superbement interprété) gardant toute sa candeur et sa dignité à travers les misères traversées. La prostitution est pour ainsi dire un état tragique et de nature, la conséquence inévitable du besoin et de l’avidité. Il y a un sens esthétique qui transcende ce que la reconstitution historique pourrait avoir d’académique. Un très joli film.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    519 abonnés 2 526 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 mars 2015
    Quand on a le talent de Verhoeven et la mise en scène dans le sang, tout devient admirable et c'est constamment vrai dans Katie Tippel. Même lorsque le sordide apparait, il est filmé d'une façon si artistique que la beauté du cinéma passe avant l'horreur des situations. Paul Verhoeven est pour moi le plus grand cinéaste hollandais et son mérite est d'autant plus important qu'il arrive assez tard dans le vingtième siècle par rapport aux grands réalisateurs américains. Katie Tippel est une histoire vraie dans une époque précise ce qui donne à ce récit un coté authentique puissant, elle raconte l'enfance de Neel Doff qui fut une femme hors du commun d'une grande générosité. Monique Van de Ven (23 ans) qui incarne le rôle principal est enthousiasmante de jeunesse, elle se remet de tout et retrouve quand tout va bien une gaité contagieuse, nous souffrons certes mais nous nous réjouissons aussi avec elle. Katie Tipple baigne aussi dans le peinture hollandaise grâce aux superbes photographies de Jean de Bon et la reconstitution d'Amsterdam de 1880 est fascinante. De nombreuses séquences restent inoubliables, le jeux des ombres chinoises qui précèdent le violent ''dépucelage'' de Katie est non seulement une superbe idée de cinéaste mais aussi une façon de passer symbolique du rêve et la réalité, la fuite de Katie dans la ruelle qui permet d'accéder au logement insalubre de sa famille est étonnamment belle. Ce film est d'une richesse rare, il est par l'esprit proche de Zola ou de Dickens et par la forme proche de Bergman mais avec une violence visuelle propre à Verhoeven.
    Lightning_Mc_Queen
    Lightning_Mc_Queen

    21 abonnés 280 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 août 2010
    Un film superbe, dense et hyper-réaliste, porté par la hargne de Verhoeven qui soigne autant son film qu'il malmène ses protagonistes. Mieux vaut ne rien savoir (même pas le synopsis) pour en profiter pleinement. A la fois exaltant et inconfortable , KATIE TIPPEL reste un exemple à suivre en matière de film engagé et virulent. Beau et puissant !
    Davidhem
    Davidhem

    88 abonnés 336 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 août 2010
    Deux ans après avoir pondu le très sulfureux "turkish delices" qui rencontra un énorme succès dans son pays, Paul Verhoeven se lance dans l'adaptation d'une histoire vraie baptisée Katie Tippel. Le film relate l'histoire d'une jeune femme vivant dans la misère et qui va suivre un parcours tumultueux et cruel pour parvenir à quitter ce mode de vie qui l'oblige à se prostituer pour vivre. Paul Verhoeven retrouve le couple d'acteurs de "Turkish Delices", Rutger Hauer et Monique Van de Ven. Le premier loin de son rôle de hippie dans son précédent film, incarne le rôle d'un bourgeois charismatique, opportuniste et peu soucieux des principes, Monique Van de Ven incarne Katie Tippel, une jeune femme volontaire, naïve, vivante qui va rencontrer les pires traitements de la part d'une société quelque peu immorale et perverse. Le scénario est très bien ficelé et ne souffre d'aucun temps mort grâce à des dialogues savoureux, très crus donc très réalistes accompagnés d'une ambiance active et de situations érotiques et parfois violentes. Paul Verhoeven tient à afficher le caractère psychologique de tous ses personnages et raconte, dénonce avec force la société du dix-neuvième siècle à Amsterdam en montrant le cynisme des patrons, le bloquage du débat avec la répression des policiers contre les mouvements rebelles, l'esprit pervers des médecins. Le dénouement est violent et donne une vision optimiste dans ce film très noir et sombre. Un excellent film de Paul Verhoeven avec un duo d'acteurs resplendissant!
    Benjamin A
    Benjamin A

    650 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 janvier 2015
    Du caniveau à la vie bourgeoise, c'est l'histoire de Katie (ou Keetje) Tippel, celle de l'ascension sociale d'une jeune femme dans l'Amsterdam du XIXe siècle.

    Pour son troisième film, Verhoeven bénéficie d'un gros budget et nous transporte dans l'Amsterdam du XIXe siècle pour suivre le parcours de Katie, de son arrivée dans la ville à ses premiers pas dans la haute société en passant par ses petits boulots, ses joies et déceptions, ses rapports avec sa famille et diverses rencontres, notamment avec des artistes. Portrait d'une femme persévérante et prêt à se battre, Verhoeren reste braquer sur cette belle femme, la rendant fascinante.

    Mais l'intérêt de l'oeuvre se trouve aussi dans son tableau de la Hollande du XIXe siècle. S'ouvrant de fort belle manière avec le trajet en bateau, il met d'abord en avant l'exode des campagnes vers les grandes villes puis, à travers le destin de Katie, capte la pauvreté puis la bourgeoisie de son pays, sa façon de vivre, les coutumes, les boulots, les dictates de cette époque... Mais c'est aussi une véritable critique sociale et il met en avant la montée du capitalisme, le pouvoir de l'argent et l'oppression puis la répression des classes dominantes face aux prolétaires (souvent mené par des intellectuels et/ou des artistes). L'une des forces du film, c'est de mettre cette critique et ce tableau toujours en lien avec la montée de Katie dans la société et sa vision du monde à elle, mais aussi avec l'une des thématiques chères à Verhoeven, à savoir la nature humaine, ses pulsions, sa bestialité et ce à tout point de vue ou encore sa cruauté, parfois mis en avant par des humiliations subies pour quelques sous.

    Verhoven démontre déjà tout son talent derrière la caméra et capte à merveille tout cela, donne de l'émotion et de la puissance à ce portrait, faisant passer le spectateur par diverses émotions, de l'antipathie à la joie. À l'image de ce qu'il met en scène, il n'hésite pas à montrer le sexe, la nudité et la violence de manière explicite mais jamais inutilement ou lourdement. Il sublime la belle Monique ven de Ven à l'inoubliable sourire et chevelure qui va passer de la crasse à l'élégance avec un naturel éblouissant. On retrouve aussi Rutger Hauer qui, à l'image des autres interprétations, est impeccable lui aussi. Verhoeven bénéficie aussi d'une très belle reconstitution, qu'il met très bien en avant pour mieux nous transporter à cette époque.

    Verhoeven livre là son unique film d'époque mais quel film ! Portrait passionnant d'une jeune femme qui passera de la plus dégradante des pauvretés à la richesse et l'élégante dans un Amsterdam du XIXème siècle qu'il ne manque pas de mettre en valeur.
    AMCHI
    AMCHI

    5 060 abonnés 5 934 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 juin 2016
    Keetje Tippel peu connu est pourtant l'un des meilleurs films de Paul Verhoeven ou il montre avec crudité l'ascension d'une jeune fille issue d'une famille misérable qui va à force de hargne se faire un chemin à travers la société mais cette route n'est pas pavée de roses. La Mignonne Monique Van de Ven incarne avec espièglerie cette fille intelligente et naïve à la fois. Très beau film (certaines scènes peuvent choquer néanmoins) à découvrir. Tout ceci est inspirée de la vie de Neel Doff.
    Ricco92
    Ricco92

    177 abonnés 2 085 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 octobre 2013
    Katie Tippel est un film que Paul Verhoeven estimerait pouvoir refaire en mieux aujourd'hui. C'est très étrange quand on voit l'excellente qualité de cette oeuvre. Ce film magnifique, adapté d'un roman très autobiographique de Neel Doff, nous montre la vie du prolétariat à la manière Verhoeven, c'est-à-dire sous son aspect le plus réaliste. En effet, le réalisateur nous montre la difficulté avec laquelle vivait les classes les plus pauvres aux Pays-Bas à la fin du XIXème siècle. Bien que représentant également les débuts de l'idée socialiste, le film ne nous présente cependant pas la société sous un jour idéologique : on se rend compte que la classe ouvrière agit en grande majorité dans une optique capitaliste : c'est l'argent qui motive les comportements de la plupart des ouvriers (même un peu chez l'héroïne, pourtant la plus utopiste) et la solidarité est quasiment inexistante entre eux. On se retrouve donc réellement plongé dans la vérité de cette époque, ce qui rend le film passionant. Même l'aspect sexuel (principale critique que le cinéaste fait à son film aujourd'hui) est parfaitement intégré au récit et permet de renforcer la dénonciation de l'exploitation de la pauvreté (Tippel signifie d'ailleurs prostituée en néerlandais).
    D'un point de vue plus technique, le film bénéficie de talents qui avaient déjà officié sur Turkish délices : Rogier von Otterloo à la musique (une fois encore très belle) et Jan de Bont signant des images de toute beauté. Pour ce qui est de l'interprétation, Monique van de Ven, qui arrive superbement à porter le film sur ses épaules en interprétant un personnage où se mêle à la fois candeur et rancoeur, est entouré d'une très belle brochette d'acteurs (dont son partenaire de Turkish délices : Rutger Hauer). Ce film, trop méconnu, se révèle donc un des plus beaux de son très grand réalisateur.
    traversay1
    traversay1

    3 108 abonnés 4 627 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 décembre 2022
    Adapté du roman autobiographique de l'écrivaine Neel Doff, écrit directement en français, le troisième long-métrage de Paul Verhoeven raconte la destinée d'une jeune fille issue d'une famille misérable dans l'Amsterdam de la fin du XIXe siècle. Un film qui vient, pour son réalisateur, après le provocateur Turkish Delices et trace un remarquable portrait d'une enfant sortie du ruisseau, qui n'a de cesse de combattre la pauvreté et les humiliations, avec son caractère farouche et indépendant. Katie Tippel a un aspect picaresque qui surpasse largement le misérabilisme redouté. On est plus du côté de Dickens que de Zola, dans un film social, politique et largement féministe, mais à la sauce hollandaise, car le tempérament volontiers frondeur et sulfureux du cinéaste néerlandais n'est pas totalement absent. Si Verhoeven demande beaucoup à ses interprètes féminines, comme ici la lumineuse Monique van de Ven, il leur offre toujours des rôles d'une grande richesse, dans lesquelles leur talent peut s'épanouir. Dans un rôle secondaire, le jeune Rutger Hauer impressionne par son charisme tranquille.
    Caine78
    Caine78

    6 034 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 mai 2017
    Tourné lorsqu'il était encore réalisateur aux Pays-Bas, « Katie Tippel » est peut-être l'une des œuvres les plus marquantes de la carrière de Paul Verhoeven. Léger manque de budget, peut-être, mise en scène un soupçon classique par moments... Mais au-delà de ça, difficile de ne pas voir la forte personnalité du « hollandais violent » à travers cette héroïne (ayant vraiment existé, d'ailleurs) tentant de se faire une place dans une société d'exploitation où la misère est monnaie courante. Sans jamais céder au misérabilisme, captant avec ferveur l'atmosphère de fin du XIXème siècle et optant pour une esthétique souvent très picturale de belle facture, il fait de son personnage principal une force de la nature assez admirable, dont on suit le parcours chaotique et passionnant avec une infinie compassion, la prestation puissante de Monique van De Ven étant au diapason. Et puis il n'y a pas à dire : pour filmer un quotidien brutal ou marquer les esprits à travers plusieurs scènes assez dingues (celle des spoiler: « ombres chinoises »
    en tête!!), Verhoeven n'a guère d'égal, faisant de ce biopic qui pourrait tout à fait ne pas l'être une œuvre forte, personnelle et intense : un beau moment de cinéma.
    Eselce
    Eselce

    1 206 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 juillet 2016
    Voilà un film qui montre bien la dureté de la vie de l'époque pour les pauvres, obligés d'endurer des souffrances pour satisfaire les riches surtout pour pouvoir manger et survivre. Au hasard d'une rencontre, elle parviendra à côtoyer des gens qui ont autre intérêt que l'appétit sexuel et vont lui apprendre la vie civilisée (Si je puis dire !). Toute la déco semble d'époque et parfois même les gens. Une réalisation irréprochable et la vie des gens filmée sans chichi, de façon crue, brutale, réaliste.
    WardStradlater
    WardStradlater

    46 abonnés 469 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 septembre 2015
    Katie Tippel ressemble beaucoup aux romans du mouvement réaliste (Flaubert, Balzac, Maupassant). Ayant comme intrigue principale l'ascension sociale d'une jeune prolétaire, l'auteur en profite alors pour porter un regard critique et comparatif des différentes couches sociales.

    Katie Tippel ne déroge donc pas à cette règle. Verhoeven passe haut la main cet exercice en évitant de tomber dans la caricature et les euphémismes.

    Ainsi, se dégagent du film toute l'horreur et la violence d'une société divisée en classes; où la bourgeoisie vit en exploitant les prolétaires. Les réflexions sur la lutte des classes, la figure de l'artiste ou le pouvoir corrupteur de l'argent permettent au spectateur d'appréhender cette violence.

    Katie Tippel reste une figure intéressante de l'idéologie petite-bourgeoise, trahissant sa classe sociale et ses origines au profit d'une société ostentatoire, véritable force contre-révolutionnaire.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 010 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 janvier 2014
    "Kattie Tipel" fait partie de la carrière hollandaise de Paul Verhoeven dont on oublie trop souvent qu'il a travaillé avant 'Robocop", "Total Recall" ou "Basic Instinct". Après "Turskish Délices", une parabole désenchantée sur la jeunesse de son pays, Verhoeven qui n'est pas sans conviction, s'intéresse au roman autobiographique de Neel Doff, écrivaine hollandaise ayant vécu à cheval sur le XIXème et le XXème siècle, qui donne une description assez précise de l'évolution des sociétés rurales au tournant de la Révolution Industrielle. Verhoeven aidé par son fidèle directeur de la photographie Jan De Bont tente de nous montrer la condition précaire du prolétariat au début du capitalisme. Un capitalisme fondé sur l'exploitation des masses populaires qui ne laissera le progrès social s'installer durablement qu'au prix de rude luttes dont Verhoeven nous montre les prémisses dans quelques scènes de révoltes assez faméliques qui traduisent le manque de moyen de la production. La jeune Kattie Tipel jouée par la très fraiche Monique Van de Ven, aînée d'une famille nombreuse et miséreuse devra faire son apprentissage de la vie dans les pires conditions qui soient, étant obligée comme sa sœur cadette de s'adonner à la prostitution pour nourrir sa famille. A ce sujet Verhoeven qui le reconnait lui-même, insiste très lourdement sur l'exploitation sexuelle des classes dominantes qui se surajoute à l'exploitation économique. Mais la jeune femme suffisamment déterminée saura s'extirper de sa misérable condition, cas rare au sein d'une communauté ravagée par l'alcoolisme, la tuberculose ou la syphilis. Le film de Verhoeven est certes imparfait et sans aucun doute trop manichéen mais il véhicule une énergie communicative qui passe par une Monique Van de Ven qui illumine tout le film de sa beauté radieuse et conquérante.
    NomdeZeus
    NomdeZeus

    70 abonnés 1 044 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 septembre 2014
    Troisième long-métrage et troisième adaptation de roman pour Paul Verhoeven qui décrit cette fois la difficile ascension sociale d'une jeune femme pendant la révolution industrielle. La description crue que fait le cinéaste de la profonde misère d'une frange de la population néerlandaise n'est pas sans rappeler Émile Zola. Le film aborde frontalement le problème de l'exploitation économique et sexuelle du peuple par les nantis, et les mouvements sociaux qui en résultent. Verhoeven semble avoir plus de moyen que pour ses œuvres précédentes et cela se ressent sur la mise en scène: la reconstitution historique est tout à fait satisfaisante et certains plans rappellent les tableaux des grands maitres flamands. Monique Van De Ven est une nouvelle fois éblouissante dans le rôle de cette jeune femme pleine de fraicheur. Néanmoins, Keetje Tippel pêche par une certaine complaisance dans la misanthropie. Car, si ce n'est pas le film le plus violent du réalisateur, c'est sûrement le plus cynique. La solidarité entre oppressés est toujours dépeinte comme un idéal inatteignable. Même l'héroïne abandonne peu à peu son caractère indomptable pour être finalement dépeinte comme un vampire en fin de film. Beau mais dur!
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