Avis sur L'Armée du crime

Un début très banal nous fait craindre l’ennui. En effet, comme beaucoup avant lui, Robert Guédiguian s’efface devant un sujet qu’il juge trop solennel pour s’en emparer vraiment. Ainsi le film évite soigneusement les sujets qui fâchent, les orientations qui divisent, et se limite finalement, en tout et pour tout, qu’à une simple illustration consensuelle de l’Histoire. Malgré tout, la candeur de quelques interprètes (Simon Abkarian : remarquable) ainsi qu’une réalisation classique mais efficace, parvient à faire de ces très longues 2h19 un moment dont on aurait – certes – pu se passer, mais qu’on ne regrette pas pour autant.

Film intéressant mais en même temps gênant par une réalisation laborieuse et scolaire... Tout semble lisse et sans émotion, de ce fait on ne croit pas trop au jeu des personnages trop appuyé, ainsi qu'aux décors trop artificiels un peu comme ceux d'Amélie Poulain... Il manque une certaine intensité, une force qui aurait fait décoller ce film !
De plus le groupe Manouchian est sorti de son contexte et on en saisit moins les enjeux. Au bout du compte, la sensation d'assister à un téléfilm fait sans trop de moyens !

Un hommage instructif à la résistance française issue de l’immigration, fait assez méconnu dans l’Histoire. Quelques longueurs, lors de l’étude des personnages et des événements qui les ont menés vers la résistance au sein du groupe Manouchian, entachent néanmoins la crédibilité de l’œuvre. A retenir, la formidable scène de la grenade qui marque l’entrée en résistance de Missak Manouchian.

Un peu décevant, dans la première partie on a du mal à accrocher peut être qu'un passage avant guerre aurait permis de mieux situer les personnages plutôt que d'éparpiller le film dans des scènes pas très claires. Le film s'améliore par la suite avec tout de même des moments d'absences mais évite l'emploi de trop gros clichets ce qui est déjà bien. Coté acteur c'est assez inégal, la réalisation ne permettait pas vraiment de sortir du lot par contre on pouvait facilement passer à coté comme Virginie Ledoyen.

Un film de facture très classique du cinéaste engagé qu’est Robert Guédiguian. On suit avec intérêt l’aventure de ces jeunes hommes qui s’engagèrent sans se poser de question dans la défense d’un pays qui à l’origine n’était pas le leur. Le propos de Guédiguian est peut-être, à l’heure des débats stériles et quelquefois nauséabonds sur l’identité nationale, de montrer que le patriotisme n’est pas toujours du côté que l’on croie. Le film est sans pathos et de ce fait prend souvent une allure documentaire. Guédiguian ne cherche pas à héroïser plus que nécessaire les FTPMOI et se contente de les montrer à l’action ce qui suffit à la force de sa démonstration. Les acteurs sont tous parfaits de Simon Abkarian à Virginie Ledoyen . A noter le clin d’œil du cinéaste qui profite de l’occasion pour offrir à Jean-Pierre Darroussin un rôle aux antipodes des braves types un peu velléitaires qu’il joue habituellement sous sa houlette. Utile mais austère. C'est sûr, on n’est pas chez Tarantino.

Un dépoussiérage nécessaire du film "L'affiche rouge" de Frank Cassenti sorti en 1976. Seulement, Robert Guédiguian ne parvient pas à passionner le spectateur. C'est mou, les dialogues n'ont pas grand intérêt, enfin la musique ne présente aucune saveur particulière. L’œuvre la plus comparable serait peut-être "Munich" de Spielberg, autrement mieux ficelée même si elle-aussi traîne en longueur. En outre, le choix de Simon Abkarian pour interpréter Manouchian prête à discussion. Il ne dégage pas malheureusement grand chose durant les 2h de film, ce qui s'avère assez gênant étant donné le rôle qu'il est censé incarner. A contrario, Robinson Stévenin éclabousse "L'armée du crime" de sa superbe. Son charisme transpire à l'écran. Au final, l’œuvre de Guédiguian s'inscrit donc pleinement dans la lignée des productions françaises actuelles sur les années noires, comme le très médiocre "La rafle". Le travail de mémoire prend le pas sur l'intérêt cinématographique. Dommage, les deux visées n'étant pas incompatibles, loin de là. Des chefs-d’œuvre comme "Black book" et "Le pianiste" en sont la preuve éclatante.

Difficile de faire mieux que l'Armée des Ombres de Melville en matière de film sur la résistance française, Guédiguian le sait et fait différent, se concentrant ici sur le moment du choix de la lutte armée, de la violence et de la résistance active. Le groupe Manouchian (rien à voir avec la Nouvelle Star) est composé de très jeunes gens, des étrangers pour la plupart, morts pour la France. Le coté téléfilm France 2 critiqué par certains est en fait un parti pris naturaliste, dénué de tout esthétisme superflu : ce qui est montré ici est arrivé, des gens sont morts, ont souffert, se sont aimés et il est bon de se le rappeler. Plus que tout, je n'ai pas le souvenir que la société française sous l'occupation ait été aussi bien dépeinte au cinéma : face aux jeunes résistants idéalistes, il y a de vrais collabos, des faux, des opportunistes, de gentils Allemands, des méchants, mais surtout une masse d'indifférents ou de "surviveurs". Nous l'oublions pas : la résistance en France sous l'occupation, ce n'est qu'une minorité.
Porté par une interprétation impeccable, l'Armée du Crime est un film à montrer à tous ceux qui ont tendance à oublier le passé. Il tend un miroir à la France d'hier et d'aujourd'hui. Il est indispensable.

Quelle grande réussite ! La mise en scène ? superbe. Pas d'effet d'esbrouffe, une caméra d'une grande fluidité. Le montage ? Parfait. La tension monte petit à petit. Ce film de 2 heures 1/4 passe comme une lettre à la poste. Les comédiens ? Tous excellents. La musique ? Assez présente, mais pas trop présente. Toujours juste. Heureusement, elle est due à Alexandre Desplat et non à Bruno Coulais ! On notera que quelques musiques "célèbres" interviennent de temps en temps. Guediguian a-t-il délibéremment choisi d'accompagner les scènes dans lesquelles la barbarie nazie est à son paroxysme par ce que la culture allemande à produit de plus beau : la musique de Jean-Sébastien Bach ? En tout cas, le fait est là ! Et puis, bien sûr, il y a tout ce que Guédiguian, homme de gauche, veut montrer sur ce que peuvent apporter à la France celles et ceux qui viennent d'ailleurs. On ressort de ce film tout tourneboulé ! Magnifique.

Un film à la gloire de la vie, de la révolte et du courage ! Comme le dit à un moment Manouchian-Abkarian « On donne la mort mais nous sommes partisans de la vie. », ce film à la réalisation impeccable et où tous les acteurs jouent avec une rare justesse et beaucoup de sensibilité et d’intelligence, nous replonge dans l’histoire tragique mais courageuse des membres du groupe de résistance Manouchian, ces visages de « l’affiche rouge », placardée sur les murs de la France occupée par un Etat français collaborateur, celui de Vichy, présentés comme membre de « l’armée du crime », tous fusillés en 1944, et pour la plupart immigrés. (...)Présenté en avant première à l’UGC Ciné cité de Lille le 9 septembre dernier, en présence de Robert Guédiguian, de Simon Abkarian et de Virginie Ledoyen, ce film aborde enfin de manière claire et directe les vieux démons de l’histoire française, une histoire de 65 années de non-dits, d’oublis, mais à laquelle le quotidien nous rattache toujours : une France des Droits de l’Homme alibi pour ne pas voir les exclusions perpétuées sous nos yeux, l’affairisme de certains politiques, le révisionnisme de quelques-uns, l’arrogance de ceux qui se croient au-dessus des lois ou protégés par elle, serviteurs d’un autoritarisme d’une « république royaliste », la passivité et l’indifférence de beaucoup et l’engagement de quelques-uns, la morale bafouée chaque jour, la résistance comme devoir et raison de vivre.(...)Virginie Ledoyen : « un film sur la générosité, la solidarité, contre l'individualisme actuel". Simon Abkarian : la résistance au fascisme, à l’antisémitisme et au racisme par « des hommes de toutes origines, étrangers à la France ou Français, tous avec la passion de la liberté, de l'humanité » (...) Robert Guédiguian : «un devoir de mémoire au regard du monde d'aujourd'hui ». Voir les photos sur http://www.images-en-cours.com/cultureblog/index.php?post/2009/09/16/%22L-Arm%C3%A9e-du-crime%22%2C-avant-premi%C3%A8re-%C3%A0-Lille

Extrêmement déçu... Avec le cinéma mon autre passion est l'Histoire et j'attendais beaucoup de ce film... Guédiguian s'est laissé allé à un film qui sent bon la grosse production avec asse pognon pour sentir une reconstitution médiocre car trop chic et trop style "studio". Le casting ets bien fait avec notamment un Simon Abkarian enfin en haut de l'affiche. Mais ce groupe est de 23 résistants alors que le film se penche essentiellement sur 3-4 combattants seulement ; où est la portée ?! Etait-ce particulièrement le noyau dur ?! De plus quelques mensonges parsèment le film comme celui des circonstances de la mort du frère de Manouchian (mort de maladie en France). Mais le plus gros soucis en tentant d'être objectif le film manque surtout de panache. La mise en scène est scélosé par son sujet et reste beaucoup trop académique. Le film manque de souffle et se déroule sur un ton monocorde qui ne sied pas du tout à cette grande histoire. Quelques protagonnistes sont laissés trop vite sur le bas côté je pense notamment au flic Pujol (Darroussin) et de Monique (Lola Naymark parfaite) qui sont sous-employé et oublié bien vite alors que leur rôle dans l'arrestation est prépondérante. Le film a le mérite d'exister et de chatouiller comme il le faut le public populaire mais d'un point de vue cinématographique le film d'éclat et d'un côté historique les omissions (volontaires ou non) sont trop nombreux alors que, par exemple, Mélinée (Virginie Ledoyen) est un rôle qui a trop d'importance vis à vis du reste... Déception pour un film qui méritait plus...

D'un point de vue de l'idée, il n'y a rien à dire, et c'est toujours louable de se lancer dans de tels films qui peuvent servir la mémoire collective. Le groupe Manouchian, leur destinée, et la propagande qui s'ensuivit avec la fameuse affiche rouge, tout cela doit être assimilé par les nouvelles générations, et c'est en soi un gros point positif du film. Mais d'un point de vue purement cinématographique, c'est trop poussif, il manque le lyrisme, la puissance d'une réalisation qui aurait pu s'éloigner d'un classicisme trop attendu. C'est joli, propre, mais ça pourrait aussi bien être un telefilm.

Robert Guediguian sort un peu plus de son quartier de Marseille dans cette grosse production à la reconstitution très correcte. On comprend l'intérêt que lui a suscité cette histoire étant donné ses origines et son engagement politique qu'il a toutefois remarquablement mise en scène avec la plupart de ses fidèles acteurs. Le message est clair mais limite un peu trop et la fin larmoyante est vraiment abusive. Je préfère ses comédies de quartiers moins engagées...

Elle commençait pourtant mal cette "Armée du crime". Mise en scène de téléfilm, rythme pénible, interprétation approcimative. Mais c'est peut-être aussi en définitive l'un de ses grands mérites. En effet, au fur et à mesure des minutes l'oeuvre finit par se faire de plus en plus ample et forte, et ce toujours avec une grande justesse, que ce soit par le regard porté par Robert Guédiguian sur les différents personnages, ou encore cette reconstitution plus que convaincante, aussi bien par rapport aux décors qu'une bande-originale particulièrement belle et inspirée. On en vient même à se passionner pour l'intrigue durant la deuxième partie, dont l'intensité dramatique rappellerait presque les plus grandes heures du cinéma de guerre. On en serait alors presque frustré par ce début hésitant et franchement longuet, mais ce serait tout de même bien dommage de s'arrêter à ce simple aspect tant le reste mérite la plus grande considération. Un beau film.

L'Armée du crime : un très bon film qui relate dans les détails l'histoire de cette armée pendant l'occupation. Les décords, les costumes, les endroits choisis dans Paris font de ce film avec sa réalisation et son scénario un super moment historique.

Un excellent film sur la résistance en France pendant la seconde guerre mondiale. C'est crédible sans romance superflue