Avis sur Another Year

C'est un film où les regards et le langage du corps, en disent autant que les mots.
Cette chronique tendre, sensible et sans concession retrace un an de vie d'un couple au rythme des visites de leurs amis ou des membres de leur famille.
L'équilibre de ce couple et leur entente ne font que mettre en évidence les failles et les souffrances des autres personnages.
Poignant et juste.

Très beau film intimiste, d’une immense humanité, donc drôle et pathétique. La complicité des acteurs dans un jeu tout en finesse est patente et restitue, avec le concours de dialogues authentiques, la justesse et la subtilité de chaque scène. Encore un bijou du cinéma britannique, inégalable dans le genre !

Il ne faut pas se fier aux apparences Tom et Jerry, les bons samaritains ouais.. si on veut; Envahis de paumés dont l"insupportable Mary ils pratiquent une indifférence bienveillante et.;;protectrice grace à la satisfaction d"avoir fait de bon choix: leur couple; leurs jeunes années festives et leur professionnalisme montré dans leurs dernières années de travail
Ils amorcent leur vieillesse soutenus par ce passé commun et la projection d'une vie réussie pour leur fils unique , Pour ceux qui les cotoient et souvent les squattent c"est une révélation ils s'autosuffisent et ...l'important depuis Voltaire n'est il pas de cultiver son jardin ? Mike Leigh comme ses 2 héros nous balladent dans un trompe l"oeil relationnel féroce ou n"est épargné que le couple .

Another Year fera un carton dans les milieux réacs de droite prônant les valeurs Famille et Travail. Il est bien connu que la vieillesse est le plus bel âge, lorsqu'on est entouré des siens, et qu'on peut prendre la jeunesse et ses aspirations de haut. Malgré tout, on ne peut pas vraiment en vouloir à Mike Leigh. Le film est brillant, mêlant savamment scènes tordantes et poignantes. Et surtout, les acteurs sont d'une justesse folle. Imelda Staunton fait une apparition brève et magistrale. Et Lesley Manville est une révélation qui éclipse tous les autres rôles.

Affreux.

Il y a des films mauvais, des films ennuyeux et des films insupportables. Another year fait partie de cette dernière catégorie, qui englobe en l'espèce les deux premières.

L'acteur principal (Jim Broadbent) est nul. Quand il regarde la caméra, on a l'impression qu'il oublie ce qu'est le cinéma. Il éructe de temps à autre une phrase convenue avant d'aller pianoter sur son ordinateur au ralenti. Une catastrophe. Sa femme est à peine mieux.

Le couple principal est donc inexistant et on se prend souvent à se demander : mais quel intérêt de s'intéresser à ces faux bobos même pas drôles (cf photo ci-contre) ?

Le problème N°1 du film est que chaque personnage semble écrit une fois pour toute en début de film et ne change plus d'un iota jusqu'à la fin, ignorant superbement les interactions avec les autres. Le fils, la copine du fils, l'ami Ken : ces personnages ne sont que des caricatures grossières. Le vrai personnage un peu intéressant du film est Mary (Lesly Manville), la copine sur le retour qui drague tout ce qui bouge, y compris le fils de ses amis. Elle est aussi caricaturale que les autres, mais elle évolue et on s'intéresse un peu à elle.

Quant aux messages que véhicule le film, on ne peut qu'être interrogatif : Cultivez votre jardin ? Ne vous occupez que superficiellement de vos amis ? Soyez écologiquement conforme ? Je sais tourner un film sur la solitude ? Je peux être aussi chiant qu'Antonioni ? A force de brouiller les pistes, Mike Leigh s'embourbe, avec une rare inélégance, et sur la longueur (2h09 interminables).

Bon, je renonce un peu à raconter tout ce qui fait de ce rogaton une des pires productions de 2010, parce que le coeur n'y est pas. J'écris mon billet un peu tard, mais si vous le pouvez encore : évitez-le. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/

Mike Leigh (Be Happy - 2008) n'en finit plus de nous séduire avec une filmographie sans fausse note. Avec Another Year (2010), il dresse le portrait de plusieurs protagonistes hauts en couleur, à commencer par ce charmant couple de sexagénaires vivant dans l'harmonie la plus totale. Ils ont pris la mauvaise habitude de recueillir chez eux des âmes perdues, telles que la collègue de travail ou encore l'ami de longue date, tous deux tentant de noyer leur chagrin et oublier leur solitude à travers l'alcool. Reparti bredouille lors du 63ème Festival de Cannes où son film était présenté en compétition officielle (Mike Leigh avait remporté la Palme d'Or lors du 49ème Festival de Cannes avec Secrets et mensonges - 1996), ce film, du haut de ses 130 minutes, est un véritable bijou d'écriture, avec des personnages très bien mis en valeur et des thèmes qui font réfléchir, tel que la solitude et le bonheur. On retrouve avec beaucoup de plaisir Jim Broadbent & Ruth Sheen (le couple phare du film), ainsi que l'hilarante et agaçante Lesley Manville sans oublier Imelda Staunton (en tant que guest-star et qui avait déjà joué pour Mike Leigh dans Vera Drake - 2005). Au final, on obtient ici un superbe film choral dont les répliques sont d'une grande richesse, tout comme la mise en scène et les acteurs.

Mike Leight, signe ici un long métrage très proche et dans la lignée direct de "Secrets et mensonges"! "Another years" offre une vision de la vie très sombre, très macabre, déprimante, au ton scénique, et semble vouloir dire que seul l'amour, le véritable amour permet d'affronter avec bonheur une vie rude semée d'embuches irrémédiables et violentes! Une vision à la fois sombre et plein d'espoir!

Après avoir cerné les trentenaires dans son précédent film, Be Happy, Mike Leigh s'intéresse à une autre génération, celle des quinqua et sexagénaires : côté boulot, famille, amis. Le réalisateur démontre une nouvelle fois ses talents en matière de chronique sociale et de peinture de caractères. Il prend son temps pour poser ses personnages, saisir leur complexité à travers leurs propos quotidiens, leur gestuelle, etc. Parmi les thèmes abordés : le mal de vivre, la solitude, les difficultés de communication, la compassion et ses limites... Le réalisme social prend ici des accents tchekhoviens : évocation du passage du temps (chapitrage par saison), avec les inquiétudes, la mélancolie ou les frustrations douloureuses qui l'accompagnent parfois. Mais le film, même s'il se conclut sur une note amère et noire, n'est pas sinistre. L'humour est toujours présent, par petites touches.
Sans être révolutionnaire sur le fond ou la forme, Another Year apparaît comme une oeuvre juste, sensible et intelligente, un peu longue peut-être, mais bénéficiant d'excellents acteurs et d'une mise en scène précise et délicatement signifiante.

Présenté en compétition au dernier Festival de Cannes, "Another Year" est un film choral qui tourne autour d'un couple anglais criant de vérité. Ce couple, c'est Tom et Gerry (faut pas rire !), lui géologue, elle psychologue. Il y a leur fils qui, bon trentenaire, n'est pas encore marié; Mary, une collègue de Gerry, assez pathétique, qui picole sec et ne trouve pas "son" homme; Ronnie, le frère ainé de Tom, qui a un fils, Carl, particulièrement désagréable; Ken, ami de Tom et Gerry, picoleur, fumeur, qui aimerait bien sortir avec Mary, mais ce n'est pas réciproque. Parmi tous ces personnages, seuls Tom et Gerry n'ont pas une vision très pessimiste de l'Angleterre d'aujourd'hui. Globalement, "Another Year" est un film qui régale le spectateur, un film dans lequel on rit et on s'émeut. Une distribution brillante. Le seul petit bémol : on est parfois submergé par le tsunami des dialogues, un peu comme dans pas mal de films de Woody Allen, dont "Another Year" est d'ailleurs très proche. A part ça, une question particulièrement importante me taraude depuis le mois de mai : Ronnie a-t-il appelé son fils Carl en hommage à Carl Perkins ? En effet, on l'entend dire qu'il aime Elvis Presley et Jerry Lee Lewis, sans citer Carl Perkins, ce qui aurait été normal. Si mon hypothèse est bonne (prénom en hommage à Carl Perkins), cet oubli serait du à ce que son fils est devenu, ie un mec imbuvable et serait la preuve inconsciente du fait qu'il le rejette. J'aime bien ça, la psycho basée sur l'histoire du rock'n'roll !

Une chronique sensible, pleine de tendresse et d'humanité sur les destinées de plusieurs personnages au rythme des saisons, portés par une interprétation pleine de justesse, avec notamment celle lumineuse de Leslie Manville. 3,75

Ennuyeux.........................................................

Quelle déception, Mike Leigh vient nous fredonner un air monotone de saison en saison, affilié certes de comédiens de hautes tenues mais froid comme l’hiver dans son ton, long comme l’automne dans son rythme, aléatoire comme le début de printemps dans ces péripéties, intenables comme un soleil de plomb dans son discours « caché ». Non, désolé nous ne suivrons pas l’avis général de la presse. Ce Mike Leigh est vraiment en dessous de ses précédents films et d’un ennui…profond.

Dans cet ensemble trop calculé, trop étudié, rien de naturel ne ressort, ce qui est en contradiction avec l'image de ce couple de quinquas. Aucune homogénéité ne ressort du projet et quelques scaynettes de qualité succèdent à d'autres interminables, trop écrites, trop lentes, trop superficielles au fond..

Ah ! Mais quel merveilleux film de vieux ! Le pire, c'est que je ne dis même pas cela de manière méprisante : pour les vieux, ce film est parfait. Difficile d'ailleurs de lui faire des reproches car il est évident que c'était là la démarche du réalisateur Mike Leigh, le titre à lui seul annonçant la couleur : "Another Year" – une année de plus ! – à comprendre, une année comme les autres... Parce qu'au fond, le film pourrait se résumer à ça : on fait comme si on se posait dans une famille, et on en prend les scènes du quotidien. Tom et Gerri (Eh oui, c'est qu'on a de l'humour en Angleterre...) vont faire du jardinage ; Tom et Gerri reçoivent la collègue névrosée de Gerri ; Tom et Gerri reçoivent le frère à la dérive de Gerri ; Tom et Gerri reçoivent leur fils et sa copine ; ou bien encore (attention rebondissement ultime de l'intrigue) Tom et Gerri vont assister à l'enterrement de la femme du frère de Tom. Ainsi, les dialogues et péripéties du film se résument à deux heures de : « tu veux un peu de thé ? » ; « ça va en ce moment ? » ; « rien ne vaut les tomates du jardin » ; ou bien encore « et à part ça, ça va vraiment en ce moment ? (Bah oui, c'est qu'entre vieux, on a pas beaucoup de sujets de conversation.) Alors, bien évidemment, je me doute que certains lecteurs qui ont vu et apprécié ce film diront que je n'ai rien compris, que le charme du film repose justement dans cette force à reconstituer le quotidien d'une famille « ordinaire » sans fioriture afin justement de toucher à l'essentiel... Certes, c'est vrai que c'est la démarche évidente du film et à ce titre on peut féliciter Mike Leigh car il a su faire des personnages qui sonnaient vraies tout en jouant de nombreuses subtilités dans la façon de montrer leurs humeurs et interactions. Néanmoins, pour des spectateurs comme moi qui vont au cinéma pour qu'on leur raconte une histoire, pour qu'on leur dresse une aventure humaine, ou qu'on les confronte à une expérience sensitive qui sort de l'ordinaire, ce genre de démarche est totalement incompréhensible. Des personnages authentiques, c'est une bonne base, mais pourquoi ne pas en profiter pour partir de cette base afin de commencer un film, et lui donner un minimum de relief et de profondeur dramatique ? Avec "Another Year", j'ai été autant sollicité que lors d'un repas de famille interminable durant lequel on a tout le temps de faire mille choses dans sa tête en attendant péniblement que le temps passe. Certes, on n'est pas mécontent de voir tatie et grand-papy, mais personnellement on s'étonne que ce repas dure aussi longtemps pour se dire aussi peu de choses... Vous l'aurez compris, pas méchant cet "Another Year", mais il est quand même bien barbant pour qui nourrit des exigences à l'égard du septième art...

Un film anglais morose, une famille, tout le monde s’engueule. Un film avec des baby-booms maintenant tous en retraite.